Le jour d’après

Lendemain des élections européennes dans la République française. Le plus surprenant, dans cette espèce de jour d’après qui est pourtant bien loin d’en être un par rapport à ce qui nous guette, c’est que le système médiatique, comme un canard sans tête, répète les mêmes éléments de son langage.

Il ne se remet pas en cause.

Il n’est pas capable de sortir de sa zone de confort. C’est un clergé, avec ses chapelles.

Il n’interroge pas le réel, mais la ou les représentations du réel sur lequel les partis politiques ont tissé et fait prospérer leurs électorats.

Le Rassemblement national n’est pas autre chose qu’une fiction qui fonctionne mieux, aujourd’hui, que les autres.

Cette fiction a simplement plus de chances de nous conduire à un désastre.

Que dire de l’impasse politique qui arrive sinon qu’elle est, stricto sensu, le produit du système d’information, entendu comme la culture et les centres d’intérêt qu’un peuple sait ou non établir et transmettre en son sein.

La démocratie ne sert pas à demander. Elle ne sert pas à forger ou opposer des opinions. Elle sert à donner. Elle sert à établir un corps social, un Être social, qui nourrit la nation, lui fournit la confiance en l’avenir, comprend le monde et lui donne, autant qu’il se donne à lui-même, des enfants.

Les médias ne sont qu’un élément du système d’information, mais ils ont une responsabilité dans la faillite générale.
Ils sclérosent l’imagination universelle et stimulent, a contrario, les vanités personnelles et individuelles.

Les partis politiques ressortent leurs langues aussi mortes que les espérances qu’ils prétendent lever.

Ce que je sais, c’est que si rien ne parle plus au peuple, le peuple se meurt. Il n’y a pas de vérité au-delà de cette vérité.

Le peuple a peut-être déjà totalement disparu. Il ne fait que marchander l’accès à des nostalgie qui lui survivent, comme un membre fantôme.

Le cancre que je n’ai jamais cessé d’être a appris dans sa vieille école que la crainte fondamentale des Gaulois était que le ciel leur tombe sur la tête.
Les Romains mettaient des lauriers.
Les juifs des kippas.
Les musulmans se livrent au jihad.

Nous ne mettons rien. Nos ordinateurs ont des pares-feux, mais nos âmes, dont nous disons qu’elles n’existent pas, nous les livrons à ce qui veut bien jouer avec.

Nous aurions dû hériter des antiques sagesses gauloises. Elles nous auraient protégé.
Aujourd’hui, nous sommes dans de beaux draps.
Le ciel qui lentement nous ensevelit n’a pas le goût du ciel.
Il a un goût de terre et de cendres.
Le ciel n’a le goût du ciel qu’en altitude, dans les hauteurs qui consolent et inspirent l’humanité.

Je le dis et je le répète ici : l’épuisement démocratique que nous constatons est le symptôme d’un épuisement ontologique et dialectique.

C’est cet épuisement qu’il faut guérir. Je ne sais pas comment mais je sais que c’est lui qui redonnera la confiance qui éclaire le jugement, qui éclaire la démocratie.

Il faut faire abstraction des chroniques temporelles. L’actualité est, probablement, une illusion. Nous revenons toujours au moment où notre système cognitif se heurte à ses limites et reproduit la fatalité monstrueuse à travers un prisme auquel nous ne savons pas résister.

La guerre est la transformation de cette impossibilité qui n’est qu’une impossibilité dans la volon,té et dans la conscience.
Aujourd’hui, la guerre a changé d’échelle. La guerre engendrera l’apocalypse.

C’est cela l’éternel recommencement auquel est voué Sisyphe. C’est l’incapacité, dans la civilisation, à saisir la clé qui ouvre l’avenir et de préférer l’attrait de la clé qui ferme et renvoie l’humanité à ses démons.

La démocratie devrait délibérer de cette profondeur tant qu’il est temps.

Les dramaturges grecs, les mythes fondateurs, les Zarathoustra, les grands philosophes, les guides et les prophètes, les musiciens et les poètes, ne nous parlent pas d’autre chose que du temps de l’âme humaine.

L’autre temps, il est celui des cailloux, des atomes et de ce qui périt, avec pour échelle les temps géologiques et le cycle du carbone14.
Le temps de l’Homme est d’une autre nature et d’une autre majesté.
Dommage de le tuer.

C’est lui qui sauve.

Le choix de l’Europe face à un monde voué à s’autodétruire

Est-ce qu’une culture politique qui n’embrasse plus, ni n’appelle, le destin de l’Homme conserve une chance de sortir des êtres humains et des sociétés des impasses ontologiques dans lesquelles ils finissent par se placer ?

La notion de liberté recouvre énormément de signification, mais la première des libertés est vraisemblablement une liberté de dimension prophétique ou biblique par laquelle est procuré à un peuple la clé qui lui permet de s’extraire d’une impasse, et de se renouveler.

Ce n’est pas sans raison que je me crois obligé d’insister sur la notion d’impasse ontologique car il me semble que la pensée occidentale, dans son continuum, qui définit mieux l’Occident qu’un seul espace géographique, est dans une telle impasse.

La notion d’impasse ontologique – à l’échelle du destin d’un peuple ou d’un ensemble de peuples – renvoie à une situation où ces peuples se trouvent bloqués dans leur développement ou leur progression à cause de problèmes fondamentaux liés à leur existence même et à leur compréhension de leur propre essence.  

Nous sommes, il me semble, dans la situation où ce peuple – ou cet ensemble de peuples – se trouve, c’est-à-dire dans une stagnation ou un blocage profond, non pas en raison de circonstances économiques, politiques ou sociales immédiates, mais du fait de problèmes fondamentaux liés à leur existence, leur identité, leur vision du monde et leur compréhension de leur propre essence et de leur place dans le monde.

Si les pères fondateurs des démocraties modernes ont distingué les droits de l’Homme et du Citoyen, est-ce par pur sophisme, ou pour spécifier, au-delà de l’état civil, que l’un et l’autre ont des aspirations et des soifs différentes.

La démocratie relève du Citoyen ; la nation procède de l’Homme.

Que se passe-t-il quand la politique ne parle plus à l’âme des peuples ? Nous avons le résultat sous les yeux. Cela nourrit le sentiment que la situation est insoluble et que le sort de la société ne va pas s’améliorer.

La tentation, alors, est au statu quo. La tentation, c’est l’illusion de l’autoritarisme et du retour en arrière.

C’est un signe d’extinction. Mais il n’a rien à voir avec le péril jaune ou l’agitation de la peur du grand remplacement.

En fait, c’est notre vitalité, notre volonté à être, qui s’étiole et nous nommons cette carence par un nom qui nous semble d’autant plus supportable qu’il nous défausse de notre responsabilité, en accusant, par exemple, la vitalité, supposée conspiratrice, d’une communauté stigmatisée comme étrangère.

L’immigration porte, aujourd’hui, ce débat-là comme l’antisémitisme porte en lui d’autres relents.

Il faut voir dedans ce que cela contient et anime, de la part de soi et de la part de l’Autre, et ne pas fuir car toutes nos réponses – donc toutes nos solutions – sont dans cette élucidation et dans les fruits de cette analyse.

La politique sert à sortir des mirages et des illusions pour se rapprocher du réel.
Elle n’est libératrice qu’à ce prix et qu’à cette condition.

A partir de quand a-t-on commencé à enfermer la démocratie dans des impasses ontologiques qui ne permettent plus de s’adresser à tous, en désignant un grand horizon commun ?

Un grand horizon commun, ce n’est pas un horizon inaccessible. C’est une perspective qui fait déjà partie de nous et qui nous agrandit.

Nous nous déshydratons.

Nous nous desséchons.

Nous crevons de cela.

Notre destin collectif est en train de nous échapper, ce qui est le pire qui peut arriver à des démocraties.

Est-ce la faute de l’immigration ? Est-ce la faute de l’islam ? Est-ce la faute de l’Europe ?

C’est surtout la faute au grand et inexplicable silence sur l’essentiel que nous avons accepté d’installer avec pour piètre satisfaction d’y voir le matérialisme porter son écho dans les espaces laissés vacants.

Et la politique se morfond dans l’interaction aride des sondages et du cahier de propositions, sans oser dire, d’abord et surtout, à un peuple, en dignité, qui il est et qui il se doit d’être, où se trouve et par quoi se fonde sa confiance.

Ainsi la source s’est-elle tarie et, pour en tromper la gravité, nous nous adonnons à toutes les surenchères émotionnelles et à tous les artifices possibles et imaginables.

Nous évitons de nous rencontrer en vérité de crainte de ne plus découvrir le peuple que nous savons devoir être.

Cette inconséquence est la plaie qui ouvre toutes les autres.

C’est donc celle qu’il faut refermer pour espérer refermer toutes les autres et dieu sait qu’il y en a.

L’avenir d’une civilisation ne peut pas se mesurer autrement que par les enfants qu’elle engendre et les clés que nous leur façonnons pour comprendre et agir pour le monde. L’immortalité – ou la pérennité d’une civilisation – se fonde sur cette transmission.

La portée de l’imagination et de l’intelligence humaines n’a pas d’autre dessein que de parfaire notre système collectif de résolution en vue de permettre aux générations de s’adapter aux exigences et mouvements de leur temps.

De ce point de vue, bien plus que l’Europe vue comme mortelle par le président Macron lors de son discours à la Sorbonne le 25 avril 2024, c’est notre génération qui est une génération mortelle.

Elle l’est au sens de l’épuisement de sa volonté, de son élan vital, et c’est notre responsabilité de réanimer ce corps meurtri et fatigué.

Nous avons toujours le choix d’être une génération immortelle au sens de sa capacité de renaissance et de la nature de la parole qu’elle livre.

Il ne faut pas se tromper.

Si nous débarrassons la scène des gesticulations, nous sommes vraiment engagés dans un grand dialogue entre des puissances majeures, utilisant des modes divers allant de la guerre au terrorisme, en passant par le soft power et la maîtrise des matières premières.

Le réel, c’est ce théâtre complexe où s’entrechoquent aujourd’hui des interprétations du monde, et non sa dilution dans le mouvement des actualités.

C’est dans ce contexte que l’Occident, en tant que pensée, doit comprendre pourquoi il a son mot à dire et pourquoi ce mot est légitime, car consubstantiel, dans l’histoire humaine.

L’Occident doit justifier, à nouveau, sa voix par la profondeur de ses valeurs, l’acuité de son interprétation du monde et de ce qui s’y noue et la force de sa raison, démontrant ainsi son rôle essentiel dans l’évolution de la civilisation mondiale.

A ce jeu-là et à cette condition-là, l’Occident peut apporter, pour que chacun s’en saisisse et la reconnaisse aussi comme sienne, la forme de la clé qui sauve le monde de lui-même.

S’il ne produit pas cela, le destin du monde nucléarisé sera dominé par des antagonismes et des déséquilibres tels que celui que la Russie a engagé avec l’Ukraine, ou pire encore, par l’ombre que la Chine avec ses 1,5 milliard d’habitants fait peser sur les 23 millions de Taïwanais, pourrait être tentée de suivre.
Je suis persuadé qu’on n’imagine pas le nombre d’ombres que beaucoup sont tentés, aujourd’hui, de faire glisser.

Le monde multipolaire ne peut pas être ce monde-là. Ce monde-là est un monde voué à s’autodétruire.

Nous avons le devoir de délivrer l’alternative intelligente et viable à ce monde invivable.
L’Europe possède les vertus pour accomplir cela.
C’est ainsi qu’elle ne mourra pas: en faisant revivre ce qui va au-delà d’elle-même.

De l’opportunité, ou de la nécessité, de mettre la Russie au ban de l’ONU

Au moment où la question d’exclure la Russie du Conseil de Sécurité de l’ONU surgit médiatiquement, et fait écho, notamment, à la réflexion que développe Nicolas TENZER dans l’ouvrage qu’il a publié aux éditions de l’Observatoire sous le titre « Notre guerre », il faut reconnaître que l’ONU a un rôle décisif à jouer et qu’elle ne peut pas passer à côté de ce qui l’appelle à être ce qu’elle doit être.

Pourtant, l’organisation semble inapte à produire la légitimité et l’autorité qui pourraient déterminer la neutralisation des menaces que la Russie et l’Iran exercent impunément sur la scène internationale.

Exclure la Russie du Conseil de Sécurité, c’est bannir la Russie. C’est la mettre au ban des nations. Or, le bannissement suppose de pouvoir imputer à tout Etat susceptible de faire l’objet d’une telle procédure, un crime au-dessus de tous les autres de sorte qu’il soit mis à l’index par tous et que nul, en conscience, ne puisse se soustraire à l’appel de son impartialité.

L’exigence d’impartialité n’est pas appelée tous les jours. Seul, un enjeu historique est susceptible de requérir de chaque nation, la concentration, exprimée en une seule décision, très lourde de sens et d’enjeu, des caractères qui définissent l’essence de sa souveraineté.

Se prononcer sur la mise au ban de la Russie du Conseil de Sécurité de l’ONU relèverait donc de l’exercice le plus aigu qui soit quant à ce qui fonde la souveraineté.

Est-ce que c’est impossible ?

Pour espérer réussir à opérer une adhésion là où plusieurs propositions de résolution ont déjà échoué, il est indispensable de dépasser les clivages, les blocs, les solidarités visibles ou invisibles, et même les alliances fondamentales.

Peu d’événements ou de menaces permettraient un tel dépassement. Il n’y en a jamais eu dans l’histoire.

Les crimes de guerre n’y suffisent pas.

Même les crimes contre l’Humanité ne suffisent pas pour porter la conscience universelle au niveau de réprobation qui transcenderait les configurations géopolitiques usuelles.

Comment dépasser le jeu des coulisses propre à la complexité et aux préséances d’une organisation telle que celle des Nations Unies ?

Comment dépasser, également, l’infini des objections opposables qu’il s’agisse de mensonges (Colin POWEL, en 2003, avec sa fiole pour le compte de l’administration Bush) ou encore les précédents, les jurisprudences pourries, liées au conflit israélo-palestinien ?

Quant à la dimension génocidaire, elle nourrit le procès perpétuel et insoluble de l’Occident contre lui-même, pris dans l’insoutenable oscillation du culpabilisme post-colonial et de sa relation à Israël.

Cette « relation » concentre en elle un antisémitisme au cube : parce qu’il est juif, parce qu’il est sioniste, et parce que nous devons tous nous sentir palestinien que l’Iran, via le Hamas et ses proxys, déploie comme une toile.

Cette toile attrape tout ce qui passe à sa portée d’idiots utiles, de doctrinaires, de prédicateurs, et, même d’universités parfois prestigieuses.

L’accusation de Poutine
d’une implication de l’Occident
dans le terrorisme islamique
est le signe assumé
d’une forme de désinvolture
idéologique et stratégique.

Lorsque la préméditation émane d’un État, ou de plusieurs États, le crime n’est pas un assassinat, le crime, dans chacune de ses dimensions, appartient au domaine de la conspiration.

Comment reconnaître la conspiration ?

Le propre d’un État qui conspire, c’est très probablement, qu’il montre et accuse la conspiration là où elle n’est pas et la rend invisible et insoupçonnable, inimaginable, là où elle était, là où elle est, là où elle se déploie.

A quoi a servi le brûlot conspirationniste L’effroyable imposture paru en mars 2022, soit quelques semaines après le 21-Septembre-2001?

Si l’on admet que c’est un tissu de mensonges, alors, son utilité première consiste, peut-être, à montrer la conspiration là où elle n’était pas et ne pouvait pas, presque par définition, être pour la masquer, là où elle peut être?

Je ne suis pas dans la tête de Poutine, de Khamenei, encore moins dans celle de Thierry M, pour savoir ce qui l’a inspiré voire abreuvé.

Malgré ou peut-être même grâce à son retentissement et son succès planétaire, Thierry M, son auteur, a, pour les démocraties, discrédité, préventivement, l’idée même de conspiration, dressé son tabou, tandis qu’il la propageait partout ailleurs.

Il y a tant de biais négatifs et de failles dans les esprits, notamment via le fonds d’antiaméricanisme primaire et secondaire, que cette thèse a trouvé, pour des raisons innombrables, un terrain pour prospérer et faire des émules,  faire des disciples.

Cette possibilité d’action occulte et subversive dans l’esprit humain, et d’altération délibérée du libre-arbitre, est un crime au dessus de tous les autres car c’est une atteinte à ce qui nous fait humains, de manière universelle.

C’est une trahison de tout et de tous.

Est-ce que ce sujet ne mérite pas l’intérêt intellectuel le plus aigu puisque c’est ce mouvement qui tend, actuellement, les ressorts d’une guerre que l’humanité en son entier perdra faute d’avoir vu ce qui se passait à l’échelle où cela survient et est survenu?

C’est, d’ailleurs, la réactivation délibérée du mythe porté par L’effroyable imposture qui est plus que paradoxale dans l’accusation de Poutine désignant la responsabilité occulte de l’Occident, voire française, dans l’attentat islamiste du 22 mars dernier au Crocus City Hall.

Elle n’est pas anodine. Elle n’est pas que cynique. L’accusation de Poutine d’une implication de l’Occident dans le terrorisme islamique est le signe assumé d’une forme de désinvolture idéologique et stratégique.

Elle relève presque du lapsus révélateur laissant entrevoir le paysage mental sur lequel Poutine régne et dont il étend l’empire, méthodiquement, jusqu’à ce qu’il se confonde, avec d’autres.

C’est un paysage mental dépourvu de moralité, dominé par le vice et la corruption. C’est un paysage mental où aucune nation ne doit pouvoir croire ni trouver refuge ni pouvoir imposer son ordre aux autres, quelles qu’elles soient.

La dialectique à l’oeuvre est l’empreinte de ce paysage mental.  En étant sensible au voile que la dialectique pose sur les choses pour les annexer, on devine le paysage mental qu’elle recouvre.

Le champ d’observation n’offre pas un alignement d’objets et de signes sur une rhétorique constante et régulière, mais un enroulement dans un objet dialectique assez complexe pour être insoupçonnable.

Cette dialectique ne révèle sa forme et son amplitude que lorsque l’ennemi, Nous en l’occurrence, est submergé, subverti, terrassé, privé des moyens de riposte à l’échelle de la dialectique mise en œuvre contre lui.

La Russie ne se pense et n’agit que par les principes, les réflexes, les biais et conditionnements mis en place pour Nous rendre incapable de discerner la menace.

Bien nommer les choses, aujourd’hui, est-ce se jeter – comme la misère sur le pauvre monde – sur l’objet sémantique du terrorisme islamique, et de céder aux impulsions médiatiques qui font voir la menace partout, au delà de ce qu’elle représente par elle-même. Pendant que l’islamobuzz sature l’espace, que se passe-t-il?

Je pense que c’est cela qui se passe et que ce projet est bien avancé. L’ennemi bénéficie de la faillite du système médiatique. J’espère qu’il subsiste de la lucidité au niveau des États.

Ce qu’a lancé le hamas, le 7-Octobre-2023, constitue un crime monstrueux, abominable. Cela ne suffit pas, pourtant, à qualifier les choses au niveau où l’implacable déferlement de haine place l’exigence de l’analyse.

Le 07-Octobre-2003, dans des kibboutz innocents, ce n’est pas une haine aveugle qui s’est déchaînée.

C’est, au contraire, une haine pleine d’acuité qui a été orchestrée. C’est une haine, avec un horizon. C’est une haine qui savait exactement ce qu’elle voulait provoquer.

La dette de sang et d’horreur du 7-Octobre-2023 a été voulue énorme et monstrueuse pour réaliser un effet de levier dévastateur, à l’échelle du monde.

C’est ce que la hamas a fait. Ce n’est pas un acte de résistance, c’est un élément d’une grande conspiration.

C’est pire qu’un crime contre l’humanité puisque c’est un crime contre l’humanité consenti pour alimenter un brasier de haine dévastatrice et presque universelle contre Israël, contre les juifs partout où ils sont.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, au-delà de sa répression légitime et compréhensible des premières semaines, ne fait pas que s’isoler, aujourd’hui, dans la poursuite d’une vengeance sanglante.

Il entre dans le piège tendu par le Hamas, pour le compte de l’Iran.

L’empressement des commentateurs à exclure l’hypothèse d’une coordination de l’opération du hamas en fonction de l’intérêt russe et iranien, à l’un ou à l’autre, ou aux deux, est curieuse car elle dément le bénéfice tactique et stratégique qu’en recueillent ces deux puissances comme le trouble, la désynchronisation de la capacité de résolution et d’attention, qui est semé dans les relations internationales.

Là où un sujet de discorde modérée – l’Ukraine – avait déjà peu de chances d’aboutir à une résolution, qu’en est-il après irruption, au niveau constaté le 7-Octobre-2023, d’un sujet qui est construit comme devant être la mère de toutes les discordes ?

Tout cela appartient-il, du point de vue du mouvement stratégique auquel nous sommes confrontés, à une même unité de temps et à une même unité de lieu ?

C’est très probable.

Le nid où l’islam stratège s’est accouplé avec l’hydre altermondialiste, c’est la conférence de Durban 1, fin août-début septembre 2001. Elle est marquée par un clash sur la question palestinienne érigée comme l’étalon de toute injustice. Quelques jours après, le 11-Septembre-2001 Al-Qaida a publié les bans de cette union.

Ce qu’opère la Russie, comme ce qu’a accompli le hamas le 07-Octobre-2023, relève de la conspiration contre l’Humanité par le degré de perversion du calcul qui est réalisé, par les effets secondaires attendus, par l’effet de levier escompté.

En accusant l’Ukraine
d’être nazie,
la Russie ne pratique pas
le point Godwin.
Elle se désigne elle-même
dans l’ordre des ténèbres.

Bien que l’expression « Conspiration contre l’Humanité » ne soit pas juridiquement établie, ne peut-elle pas servir à conceptualiser et à débattre de pratiques extrêmes qui, bien que ne relevant peut-être pas strictement des crimes contre l’humanité tels qu’entendus traditionnels, représentent néanmoins des menaces contre les fondements mêmes de l’existence humaine.

La Russie empoisonne l’esprit humain. Elle l’a fait sur les démocraties occidentales. Elle le fait sur l’Afrique.
Elle le fait déjà, grâce à son droit de veto, à l’ONU et le fera, aussi, sur l’ensemble des institutions.

Il faudra donc établir que la Russie agit, sur une large période dont tout porte à croire qu’elle débute avant le 11-Septembre-2001, pour soumettre ou discréditer l’institution qui tente de régir les relations des nations entre elles.

Et qu’elle le fait, circonstance aggravante, alors même que le statut politique et moral que lui confère son rang de membre permanent du Conseil de Sécurité, l’oblige à défendre, a minima, la charte ou, le cas échéant, à être force de proposition pour l’améliorer.

Les Nations-Unies sont nés de l’échec de la Société des Nations à avoir évité la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale. Les nations se sont constitué, en 1945, en une Organisation des Nations-Unies afin d’empêcher le retour de la guerre et la survenue d’un désastre comparable à ceux qui ont bouleversé le XXe siècle.

C’est l’engagement sous-jacent que les nations ont pris. C’est l’engagement sur lequel les membres du Conseil de Sécurité, en dépit d’intérêts qui peuvent être divergents, ont le devoir de veiller et s’il y a manquement à ce devoir, l’assemblée générale, peut-être en mesure de sanctionner le Conseil de Sécurité.

Ce serait une convocation de portée historique. Il ne s’agit pas de le galvauder. L’institution n’y survivrait pas.

Puisque les nations unies sont nées de la volonté d’épargner à l’avenir au monde l’abomination que le nazisme y a semé, l’institution ne peut pas être indifférente à toute accusation qui, de près ou de loin, réinterprète ou ressuscite le nazisme.

Tout le monde connaît la loi dite de Godwin, du nom de cet avocat américain, stipulant que « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’une comparaison impliquant Hitler ou les nazis s’approche de 1. »

En accusant l’Ukraine d’être nazie, la Russie ne pratique pas le point Godwin. Ce que la Russie fait, en accusant l’Ukraine d’être un nid de nazis ou l’Occident d’être « satanique » ne participe pas d’une posture rhétorique permettant, par l’assimilation de l’interlocuteur ou de l’adversaire à un SS ou à un nazi, d’annihiler la rhétorique adverse. Ce qu’elle fait en désignant l’Ukraine ou l’Occident comme le siège du mal absolu, c’est qu’elle se désigner elle-même dans l’ordre des ténèbres.

S’il était possible de prouver que la Russie est un Etat « nazi, tout serait simple.

La situation justifierait une saisine de l’institution à un niveau de délibération extraordinaire puisque la situation exposerait l’institution à une menace qu’elle s’est fixé pour mission, à travers son droit de résolution, de conjurer.

Nous sommes dans la position
de ces astrophysiciens
qui subodorent,
par leurs calculs,
la présence d’un trou noir

Est-ce vraiment un manque de chance si c’est elle qui accuse l’Ukraine et l’Occident d’être le siège du mal absolu. Ou est-ce, déjà, puisque nul n’ignore la psychologie de la Russie, une forme d’aveu qu’elle consent à faire sur la construction stratégique qu’elle orchestre et les moyens de mensonge, de désinformation et de duplicité qu’elle a mis en œuvre pour réaliser son plan de renversement de l’ordre international pour y installer des conditions de sa domination.

La Russie utilise l’accusation du nazisme à l’encontre de l’Ukraine, de décadence à l’égard de l’Europe, de satanisme à l’encontre de l’Occident, désormais incriminé pour téléguider le terrorisme de Daesh, pour masquer la dialectique qui détermine, depuis longtemps, son action globale.

Nous sommes dans la position de ces astrophysiciens qui subodorent, par leurs calculs, la présence d’un trou noir, qui par définition absorbe tout rayonnement, et qui n’ont pour parvenir à le démasquer que l’observation des anomalies dans un champ d’observation pertinent.

Toutes les nations du monde, si elles devaient être convoquées en session extraordinaire, seraient dans la situation de cet observateur.

Elles peuvent être désinvoltes car la part de rhétorique qui leur est parfois adressée est flatteuse et libératrice, et peut toucher d’innombrables cordes sensibles, mais à un moment, comme cet observateur têtu et obstiné, il faudra bien qu’elles voient ce qu’elles voient, pour reprendre Charles Péguy.

Le libre-arbitre des nations du monde tient à ce fil.

Il n’est possible de voir ce qu’il y a à voir qu’en s’affranchissant du prisme de la dialectique, surtout lorsqu’elle se montre irrésistible. Ou en traversant un certain nombre de déserts.

Le terrorisme islamique, jusqu’à un point qui va bien au-delà de ce qui est généralement admis, est intéressant sous bien des aspects, mais il en est un principal qui l’amène à se replacer, particulièrement en Europe, particulièrement en France, dans le focus pour replacer son propre prisme à la place de celui du véritable danger.

Les Nations Unies doivent lever une dernière ambiguïté sur laquelle il est insupportable de voir la Russie jouer.  Le fait d’être une puissance ou une nation « dotée » ou « aspirante » est une circonstance aggravante.

Cela n’assure en aucune manière l’impunité, comme la possession d’une arme plus puissante ou égale à celle de la police, n’assure pas à un voyou d’être au-dessus de la loi.

Elles doivent donc dire qu’une nation nucléaire mise au ban du Conseil de Sécurité, ne peut pas invoquer une menace exitentielle, comme source de sa légitimité à user d’un vecteur nucléaire.

Sa protection est assurée par le droit international.

Les Nations Unies seules possèdent cette légitimité.
Elles doivent s’emparer de cette prérogative.

Le 9 juin 2024 décidera si Poutine va écrire l’Histoire

Les élections européennes du 9 juin – comme les élections américaines de novembre prochain qui, elles, désigneront le prochain président des USA – vont décider si Poutine, au nom de la Russie, est celui qui va écrire l’histoire de l’Humanité.

Vladimir Poutine s’est suffisamment fait connaître pour que nous n’ayons pas de doute quant à la manière dont l’Histoire du monde va s’écrire si nous lui accordons la liberté d’écrire cette page entre deux siècles et deux millénaires.

Il écrira le sillon de notre destin, n’en doutez pas, comme il écrit toute chose. Avec l’encre du crime, du viol, de la brutalité. Avec le sang du malheur.

Lorsqu’on débarrasse le champ de toutes les controverses inutiles et des débats secondaires, des tracteurs des agriculteurs mécontents de la PAC, des ballets de complotisme et de protestation, c’est cela qui apparaît.

La mécanique du mécontentement qui a été mise en oeuvre au sein des peuples européens pour décomposer la volonté des peuples et obscurcir leur jugement doit reculer.

C’est de cela dont chacun, aujourd’hui, dans chaque pays de l’Union, doit être pleinement conscient au moment de savoir s’il est intéressé ou pas par ce scrutin. C’est un enjeu qui ne concerne pas notre confort, nos convictions, notre orgueil.

L’enjeu est au-dessus de tout cela.

Ce n’est pas un choc de civilisation entre le sud et le nord. Ce n’est pas davantage celui de l’islam contre la chrétienté, d’un prétendu surconscient écologique sur le subconscient capitaliste.

Cela, démarré le 11-Septembre-2001, c’est une impitoyable et habile cinématographie stratégique qui a été mise en mouvement pour que nous ne soyons pas capables de voir le mouvement réel, cynique, engagé contre la légitimité de l’Occident à placer ses valeurs humaines et humanistes comme celles qui doivent inspirer l’histoire du monde.

Nous sommes en plein doute ontologique.

Le doute doit cesser.

Les spectres qui ont fait irruption, dans notre histoire, en criant « Allah Akbar » ne sont que des épouvantails, mécanisés, captagonés, dont les cerveaux ont été lessivés.

Pendant qu’on les regarde, on ne regarde pas ailleurs. Leurs coups nous uppercutent à l’intérieur de l’esprit pour nous empêcher de réfléchir le monde au-delà des limites [le terrorisme islamique] qu’ils ont fixé.

C’est à cet enjeu que doit se mesurer la responsabilité individuelle et collective de chaque citoyen et de chaque parti politique. C’est à elle que doit s’établir et s’affirmer notre souveraineté.

Rien n’est plus important que de nous assurer que nos enfants, notre postérité, resteront libres, et que l’idée de liberté continuera d’éclairer le monde.

Rien n’est plus important que de leur assurer cela.

Rien n’est plus important que de pouvoir se dire, le 9 juin 2024 au soir, que, à travers la protection de notre libre-arbitre, nous avons su protéger, alors que tant de pulsions d’abandon nous poussaient à l’indifférence et à la désertion, les conditions de libre-arbitre de ceux qui nous suivent.

Addendum à la campagne aux Européennes 2024

N’oubliez pas de considérer Poutine tel qu’il se voit depuis des années et tel que les réseaux pro-russes le représentent, c’est-à-dire en domination, absolue et imparable, du jeu international.

La représentation ci-dessus, postée en 2015 par les infiltrations russes dans les réseaux sociaux français et européens, a une portée subliminale. Elle dit que nous sommes dans la nasse et que, quoi que nous fassions, nous finirons dans la gueule du loup.

C’est cela ce que cette image dit.

Cette image date de 2015. Mais elle laisse échapper une évidence : si la partie est en cours, à ce moment-là, cela signifie que la partie n’a pas commencée là.

A-t-elle commencé à la conférence de Munich sur la Sécurité, en 2007, lorsque Poutine, pour reprendre la manière dont France Inter relatait l’événement, a dit ses quatre vérités à l’Occident.

Le problème du 11-Septembre-2001, c’est qu’il a été conçu pour interdire tout entendement de la situation d’ensemble.

Il a été élaboré, à cette fin, avec la construction initiale de cette légende selon laquelle le 11-Septembre-2001 inaugurait le schéma d’une « organisation non étatique » s’en prenant à Nous, en même temps qu’un index subliminal de plus en plus insistant désignait, tout de même, l’Arabie Saoudite à la vindicte des opinions publiques occidentales.

Il n’est pas inutile de signaler qu’elle était, jusque-là, l’indéfectible allié stratégique de l’Occident et l’une des clés du marché énergétique. Il fallait parvenir à installer l’idée qu’y siégeait l’origine du Mal. Discernez-vous la mécanique de raisonnement qui est, cran après cran, mise en oeuvre?

Si vous voulez que ce scénario qui nous est stratégiquement favorable soit retenu et délivre toute sa puissance, nous avons l’ingénierie pour vous procurer de quoi l’abreuver. Ceci est la clé de l’intelligence du soft power russe. Elle est infiniment redoutable.

Petite parenthèse : c’est l’Arabie Saoudite qui a contribué à l’écroulement des cours de brut qui a asphyxié, économiquement, l’ex-URSS et l’a fait s’effondrer, effondrement considéré par Poutine comme la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle.

Il est évident que Poutine n’est pas quelqu’un et qu’il n’est pas à la tête de la cryptogarchie russe pour ne pas être en mesure de réserver des chiens de sa chienne à ceux qu’il estime être des traîtres. J’ai beaucoup de mal à penser que si le guide suprême de la Révolution Islamique d’Iran lui a montré un schéma pour déstabiliser le royaume saoudien, il ne l’a pas exploité.

Il voit les failles des systèmes de défense dans les esprits. Et je l’ai vu les avoir vu.

Poutine n’est pas le fils spirituel de la Russie qui a inventé le mythe du Protocole des sages de Sion et la grande Illusion dialectique du Communisme pour rien.

Alors, on trouve toujours un idiot plus ou moins utile pour dire aux Européens qui veulent gober la couleuvre ou aux Américains qui veulent l’entendre de la bouche d’un clown que la commission européenne, c’est l’Etat profond et que Washington, c’est aussi l’Etat profond.

C’est ce que l’on nomme la projection accusatoire.

A partir de cette injonction, qui signe ce qu’est, profondément, la psychologie de l’Etat russe, les uns et les autres parviennent à convaincre des masses d’électeurs que l’Occident est toxique et que sa supériorité morale et technologique est une supercherie.

Il fallait inscrire dans le psychisme des populations, que le sentiment de prééminence de l’Occident, plus que de supériorité, est illégitime, qu’il est le produit d’un complot, d’un conditionnement, d’une doxa libérale, qu’il se réalise aux dépens des tiers-monde, et si la tache ne suffit pas, qu’il est le fruit non seulement de l’exploitation du capitalisme sur les Hommes mais de sa prédation sur le climat, et que là-bas, dans l’autre monde, tu verras et tu seras libéré.

Les moteurs logiques qui ont été mis en marche contre Nous, l’Humanité, ce sont ceux-là.
Ce ne sont pas des moteurs d’équité et de justice
. Je vous en prie, prenez un peu de recul sur les éléments de langage et de dialectique pour observer le mouvement et la nature de ce qui s’insinue dans l’esprit et le transforme.

En informatique, il y a au moins des pares-feux. Normal, il y a des ingénieurs qualifiés.

Dans l’âme humaine, il n’y a plus rien. Nous avons déclaré que nous sommes assez grands pour nous débrouiller avec le réel.

Alors, on entre dans l’âme des peuples comme dans du beurre ou comme dans un moulin, pour y semer les graines de doute, de discorde et de conflictualité.
La société de l’information, vitale aux démocraties, y secrète aujourd’hui la perversité dialectique qui dessert et expose ces mêmes démocraties au ridicule. Le wokisme en est une forme experte.

Cette perversité dialectique qui s’est abattue sur Nous n’a semble-t-il plus de limite et c’est elle qui conditionne les débats pour que, au bout du processus, ils produisent la capitulation de l’intelligence commune devant la terreur.

Il faut se souvenir des choses et comment nous avons été prés de tomber dans le panneau. Nous avons exaucé, en partie le vœu de Poutine, l’Arabie Saoudite s’est décalée de la ligne occidentale.

Regardez, maintenant, parmi les plus virulents à avoir dénoncé cette alliance, à avoir demandé de faire tomber la monarchie des Saoud, « Daech qui a réussi », qui il y avait pour relayer les intérêts de l’Iran et de la Russie, avec un petit coup de peinture russe sur la carlingue du souverainisme.

L’Europe, le Brexit, le TAFTA, le nucléaire, l’OTAN, etc, sur tous nos sujets régaliens, sur tous les sujets, le débat démocratique finit par pencher du côté de l’intérêt objectif de Poutine. C’est problématique et c’est suspect.

Et il est vrai, si d’aventure nous reprenions un peu notre lucidité, qu’un attentat islamiste rappelle la vraie priorité. Faut-il du cochon dans les cantines scolaires ?

Mon malaise, c’est d’avoir le sentiment que quelque chose nous prend pour des cons.
Je ne veux pas qu’on prenne mes compatriotes pour des cons.
Je ne veux pas qu’on prenne les Européens pour des cons.
Je veux qu’aucun humain ne soit pris pour un con.

Voilà, voilà, voilà. Voilà ce sur quoi délibère la démocratie pendant que les loups s’approchent et dévorent une partie des frontières terrestres extérieures et font ripaille de nos cerveaux.

Il y a là, à mes yeux, un mystère. Si elle était encore là l’une des deux Simone Weil ou Veil pourrait me renseigner sur la manière dont le mal conquiert les esprits. C’est le sujet.

Nous ne pourrons pas aller bien loin dans ce XXIe siècle sans protéger et nourrir le libre-arbitre qui nourrit la liberté de tous les peuples.

Elle ne se nourrit de rien d’autre et ne trouve son aise que de la qualité du libre-arbitre que l’on instruit. Je ne distingue pas les démocraties des autres régimes constitutionnels de ce point de vue.

Cela implique que le combat qui doit nous réunir et que certains veulent cristalliser autour d’une spécialisation de la théorie du clash des civilisation, via l’affrontement Occident vs Sud Global est une invention, nourrie aux hormones de croissance du ressentiment des uns et de la culpabilité des autres, pour que nous nous trompions toujours de cible.

Ce prisme est attrayant. Il est attrayant comme un mensonge.

Pour revenir au 11-Septembre-2001, le mythe consistant à dire que nous avons eu affaire à une organisation non étatique résistera-t-il à une analyse rigoureuse ? A celle dont nous ne sommes pas vraiment capables avec le système d’information tel qu’il est ?

De là où mon chemin m’a placé, la scène de crime parle toute seule. Les liens et les convergences objectives affleurent la surface des opacités et des apparences.

Il est advenu – on appellera ce phénomène comme on le veut – que dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, sur fond des variations Goldberg de Johann Sébastian Bach par Glenn Gould, une partie du voile s’est levé.

Je n’ai pas tout vu ni tout compris d’un coup. Mais j’ai compris ce qu’il ne fallait pas regarder pour avoir une chance de commencer à voir.

Combien y a-t-il de manières d’influer sur le cours d’une rivière qui s’appellerait l’histoire avec un grand H?

Pendant que notre attention était focalisée sur l’assassinat du commandant Massoud et qu’Al-Qaida agitait des spectres que nous avions envie de voir pour confirmer notre vision des choses, pendant ce temps, la conférence de l’antiracisme de Durban I, en Afrique du Sud, ouvrait de vraies vannes pour nous submerger idéologiquement ; pour rentrer, dans toutes les têtes, la pomme de discorde que constitue le mythe de la Palestine et insinuer, jusque dans les plus prestigieuses universités, un antisémitisme au carré.

L’opération du 7/10/2023 du Hamas ne fait qu’appliquer, comme si sa forme antédiluvienne, ne suffisait plus, la formule de cet antisémitisme au carré : parce que l’un est juif et parce que l’autre est palestinien.

Que d’intelligences, vraisemblablement honorables, au départ, se sont éventrées sur ce double écueil.

Oui, c’est ce que je dis car c’est cela, à partir de mon non-académisme, que je discerne.

C’est le danger dont je suis seul à oser vous avertir.

La clé de l’Histoire, fournie avec le mode d’emploi, dans la rue arabe, comme on dit par facilité rhétorique, et dans les esprits occidentaux, devrait être celle-là.

Elle est tentante.
Elle ouvre l’enfer.

Elle s’offre à l’intellect dont elle épouse la forme des serrures.
Il faut créer une autre clé. Une clé de justice. Réparatrice.
La Politique sert justement à ça.

Refaisons de la grande politique !

Emmanuel Macron a eu raison de dire, le 27 février dernier, que nous ne pouvons rien exclure, et que nous ne pouvons pas exclure, par conséquent, d’intervention terrestre pour défendre l’Ukraine.

Il est plus que temps de prendre la mesure de la menace russe et des calculs monstrueux qui l’animent.

Le président Macron ne mérite pas la petite bronca politico-médiatique qu’une partie de la classe politique lui a réservé. L’histoire jugera.

Nous ne faisons que commencer à comprendre la nature de ce à quoi nous avons affaire.

Nous n’avons pas fini de découvrir son visage.

De toute façon, le choix est simple. Ou bien nous découvrons son visage ou bien il couvre le nôtre du masque de l’infâmie.

Normalement, nous avons une Marseillaise pour comprendre ce qu’il faut faire.

Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans l’histoire, mais à cette échelle, avec les conséquences sur l’Ordre du Monde que cela fait peser, cela n’est jamais survenu.

Ne vous demandez pas comment le nazisme a subjugué le peuple allemand, il l’a fait comme la révolution nationaliste russo-poutinienne et la révolution islamique subjuguent et tentent de partitionner notre temps et notre espace.

Il y a eu un petit miracle auquel il faut rendre justice. Il s’appelle Zelenski. Je crois qu’on ne se rend pas compte comment, au soir du 24 février 2022, il a fait sonner une charge inattendue, surprenante et héroïque face à la tyrannie russe.

Les Ukrainiens ne peuvent pas perdre et nous devons gagner.
Européens, nous n’avons pas le droit de nous laisser endormir !

PS: Je suis candidat à la candidature sur la liste Renaissance aux Elections Européennes du 9 juin. Si légitimité il y a à ce que je me vois confié l’honneur de représenter les Européens, c’est en vertu de cette parole de sécurité. Je l’ai extirpée à ce qui ressemble à un chaos pour la lever et en faire le matériau du bouclier de notre civilisation. Merci.

L’Amérique de la mémoire qui flanche

La mémoire du président Joe Biden est l’objet de dérision et de spéculations partisanes et médiatiques. Le fait est que président américain ne sera même pas présélectionné à l’émission Qui veut gagner des millions ? s’il confond, comme il l’a fait, le président Sissi avec le président du Mexique Andrès Manuel Lopez Obrador.

Le système informationnel de la grande démocratie américaine crépite comme un feu de joie. Il guette les bourdes. Il succombe au voyeurisme pour le voyeurisme.

Mais, le plus humble des humbles, si sa cervelle n’était pas encore polluée par le charivari médiatique saurait que ce n’est pas cet incroyable talent mnémotechnique que l’on demande au commandant en chef de la première puissance mondiale.

On demande au président américain une stature et, en période de grand danger, telle que celle qui rampe vers nous, une acuité qui concentre toutes ses ressources intellectuelles et morales pour arrêter le mal.

L’Amérique de Trump
ne mérite pas
la statue de la Liberté

Le président Biden a désigné, plus d’une fois, Poutine comme tel. Il a fait preuve et continue de faire preuve d’acuité et de résolution contre sa propre démocratie, contre le Congrès américain qui monnaye la grandeur de l’Amérique à la taille d’un mur à ériger face aux Mexicains et abandonne l’Ukraine, qui est un soldat de la Liberté, qu’on le veuille ou pas, en rase campagne.

Loin est l’Amérique qui a fait tomber le mur de l’Atlantique et le mur de Berlin. L’Amérique du mur de Trump, l’Amérique du Trump qui s’esclaffe devant les gaffes de Joe Biden, est une anti-Amérique. Elle ne mérite pas la Statue de la Liberté que la France lui a offerte.

Je suis sûr que cette Amérique-là, celle qui nous a libéré et qui assure la sécurité du monde, elle est partout dans la mémoire de Jo Biden comme elle n’est nulle part dans les méninges troués de Donald Trump et qu’il doit y avoir une solitude parfois déstabilisante à vouloir ouvrir les yeux à sa propre nation qui file du mauvais coton.

La grande démocratie américaine s’effiloche, de jours en jours, et à longueur de plateau et de talk-shows. C’est cette Amérique qu’un Poutine dans la posture d’un faux modeste prématurément triomphateur, imbu de ce qu’il croit devoir être son inéluctable triomphe, vient narguer.

Il le fait en toute impunité, servi sur le plateau médiatique, par un obscur influenceur idéologique.

Il fut un temps où l’Amérique, autant celle des campagnes que celle des villes, une Amérique moins partisane, plus éclairée par l’idée qu’elle se fait d’elle-même, se serait levée pour dire l’indignité de la campagne menée contre Joe Biden. Il y aurait eu quelqu’un pour couvrir de goudron et de plumes ce Tucker comme le faux-cul drappé dans ses fonctions de procureur qui a mis son grain de sel dans la plaie.

Le crime paie. L’outrage paie. Au secours, John Wayne!

Aujourd’hui, l’Amérique Elle se gausse. Elle se marre. Elle en fait ses choux gras.
Surtout, elle ne protège plus ce qu’elle doit protéger.

Elle a la mémoire d’elle-même, de ce qui fait sa grandeur et son caractère, qui flanche.
Eternelle parabole de la paille et de la poutre.

Modernité de la République française face aux tracteurs de la colère

Les tracteurs des agriculteurs en colère se rapprochent de Paris, qu’ils menacent d’un siège, ce qui n’est pas la moins martiale des postures, et d’une toujours possible coalition des colères. Certains la veulent et ne sont solidaires de ce mouvement que dans cette perspective.

Le spectacle des colères mérite d’être démonté. De quoi est-il la faillite?

Une société qui subit le diktat de l’émotion, à travers une information spectacle guidée par la course victimaire, est une société qui ne cherche pas la justice sociale véritable parce que ce qu’elle donne, tant qu’elle en a les moyens, à certains sous l’effet de l’émotion et au nom, parfois précipité et confus, de la solidarité, elle l’enlève à d’autres au même moment et, surtout, en différant l’addition est insoluble, et la situation insolvable.

La société française, acculée par la dette, n’en a plus les moyens.
Alors à quoi jouent les agriculteurs? Se placent-ils quelque part entre marxisme et poujadisme?

L’effet pervers que nous observons, aujourd’hui, dans notre société, ne se limite pas seulement à l’impact sur la politique, mais commence bien avant, dans notre manière même de percevoir et de représenter les difficultés sociales.

C’est notre rapport au réel qui a été vicié.

Les systèmes d’information, allant du journal télévisé aux réseaux sociaux, en passant peut-être même par certaines formes d’expression culturelle, semblent avoir failli dans leur rôle. Au lieu de fournir une représentation fidèle des enjeux sociaux, ils tendent à exagérer, voire à surjouer les détresses individuelles et corporatistes.

Nos amis agriculteurs ne dérogent pas à cette survictimisation.

Cette distorsion dans la représentation des problèmes conduit à un glissement de nos sensibilités. La souffrance et les difficultés des uns deviennent des spectacles pour les autres, créant ainsi une compétition malsaine pour attirer l’attention et la sympathie.

Ce phénomène a un impact profond sur le politique : au lieu que les enjeux politiques soient guidés par des principes objectifs et une compréhension réelle des besoins sociaux, ils deviennent de plus en plus tributaires de cette course à la compassion et à l’émotion.

Ce glissement rend la quête de la justice sociale non seulement plus complexe mais parfois déconnectée de la réalité, où les enjeux véritables sont éclipsés par des luttes superficielles pour l’attention médiatique.

En fin de compte, ce processus que l’on pourrait qualifier de subversive dépossession du libre-arbitre citoyen et démocratique mène à un réveil brutal. Nous nous retrouvons dans une société où le cercle de délibération a été tellement malmené et érodé, de crise en crise, que toute personne déclarant ce système injuste et inapproprié est accueillie en héros, alors qu’elle n’invente même pas l’eau tiède.

L’acclamation de ces voix dissidentes rend la tentation de renverser l’ordre établi presque irrésistible.

Cette dynamique n’est pas sans rappeler le cours de l’Histoire et les révolutions qui l’ont jalonnée, souvent bâties sur des subterfuges et des mystifications similaires.

Cependant, la Révolution française offre un contraste frappant : en rompant avec son propre mensonge, elle a ouvert la voie à une perspective historique singulière, celle des droits de l’Homme et du Citoyen.

Elle nous rappelle que, malgré les manipulations et les crises, il reste possible de sortir des cycles de déception pour embrasser des changements véritablement transformationnels et constructifs.

Cette leçon historique suggère qu’il est toujours possible de rediriger le cours de notre avenir collectif vers un chemin plus juste et plus éclairé.

C’est pour cela qu’aucune autre révolution, et surtout pas la bolchévique qui nous invite, à travers son outil idéologique à la rejoindre, n’arrive pas et n’arrivera jamais aux chevilles de la Révolution française.

C’est sa modernité. Elle devrait encore pouvoir se voir.

Talking about Révolution

La fonction première d’un système d’information est de protéger l’intégrité des citoyens, ce qui est sans rapport avec la compétition, voire leur hystérisation, des opinions, lesquelles abolissent la notion même de possibilité de consensus fructueux raisonnable et raisonné.

Nous courons, au contraire, le risque de consensus stériles que nous nourrissons avec application et inventivité.

Le système d’information qui est sensé faire vivre la démocratie, l’enrichissement de la délibération et le raffinage des décisions, produit en fait un découplage au réel et une stérilisation de la vie publique.

Qu’il soit soumis aux lois du buzz, à la compétition des réseaux sociaux, aux effets du relativisme, sous les coups de boutoir du wokisme, des fake-news, n’enlève rien au fait qu’un système d’information digne de ce nom ne peut pas se trouver d’excuse s’il faillit à protéger l’intégrité de l’Homme et du Citoyen.

Il est impardonnable si, comme cela peut être constaté aujourd’hui, il produit du paroxysme sur les sujets frivoles ou trompe-l’oeil (« affaire » Depardieu, par exemple) et de l’indifférence, voire de l’auto-amnésie, sur les enjeux existentiels (ingérence russe dans les démocraties et conditionnement progressif de la sensibilité des masses aux sujets et polémiques qui caressent l’opinion dans le sens du poil).

Il substitue, par les biais qu’il a laissé ses développer en son sein, sous prétexte, en apparence vertueux, de la liberté de débat, au libre-arbitre une artificialisation des ressentis dupliqués.

Le peuple français ne s’est pas érigé en peuple libre pour accepter d’être asservi à la multiplication de gourous, de séducteurs, de démagogues, de moulins à vanité. Il ne s’est pas dressé dans l’histoire pour se laisser ainsi épuiser.

La force de la République française tient à la faculté de conscience dont est capable le peuple pour maintenir sa présence dans l’histoire.

La France a gagné ce droit. Elle ne doit pas le dilapider car ce temps, ô combien dangereux, a besoin de la voix singulière d’un peuple qui sait qui il doit être et rester, et ne s’en laisse pas conter.

La République française, dans l’histoire, doit toujours faire retentir son sens aigu de ce qu’est la liberté. La manière dont on s’en saisit ou par lequel on l’exerce n’est pas la même tout le temps.

La France ne s’est proclamée pas à fleur des épidermes mais à profondeur des consciences.

Et ce n’est pas autre chose qui cette puissance d’éveil qui fait se dresser les poils et tressaillir l’âme.

Faut-il que nous ayons dérivé loin dans notre propre connaissance de ce qui nous constitue pour sembler à ce point étrangers aux principes éclairés qui, au cœur de la grande pensée républicaine qui est la nôtre, doivent gouverner notre discernement collectif ?

Si elle se sépare de ce qui la rend irrésistible, au motif des ambiguïtés de l’histoire, des procès en « colonialisme », de la pression de forces externes et internes, la République française redevient ordinaire et renonce à la faculté qu’elle a saisi pour dire : « Je libère l’Homme ».

Alors que tant de nouveaux jougs pèsent sur son destin, partout et sous tant de formes, ce serait un malheur pour le monde qu’elle abandonne ce qui constitue, devant la grande histoire humaine, son inaliénable promesse.

11-09-2001->07/10/2023: Highway to hell

Il y a eu, sous couvert de lutter contre le racisme, à Durban (Afrique de Sud), en août 2001, un pacte entre l’islam corrompu et sa nébuleuse, d’un côté, et la gauche altermondialiste, écologiste et prewokiste, de l’autre.

Ce pacte a été dûment contresigné par les attentats du 11-Septembre-2001 qui sont survenus quelques jours après l’échec retentissant, le 5 septembre 2001, de cette conférence dite « contre le racisme » et pourtant, déjà, ouvertement antisémite.

Nous n’y avons vu que du feu.

Nous avons vu l’assassinat du Commandant Massoud.

Nous avons voulu ne voir que l’assassinat du Commandant Massoud, intimant aux Etats-Unis d’Amérique d’anéantir les Talibans en Afghanistan.

Nous n’avons voulu voir que le mouvement spectaculaire de l’assassinat d’une figure de la lutte contre l’islamisme et nous sommes restés aveugles et insensibles aux tentacules de l’autre, propagés dans les systèmes cognitifs, inoculé au plus profond de l’âme, en cet endroit oú s’établit notre libre-arbitre, sur lequel plus personne ne veille, quand une force, un appel, m’a appelé, lui, à y pourvoir.

Nous n’avons pas voulu voir la conférence de Durban, et ce qu’elle a initié, lentement, sur l’échiquier des opinions publiques et des relations internationales.

Greta Thumberg m’inspirait, depuis son apparition, en fausse vespale ou en Jeanne d’Arc de la cause écologique, la plus grande méfiance.
Le samedi 26 novembre 2023, très explicitement, elle est vue en train de scander les slogans réclamant la chute d’Israël et son soutien au hamas.
Le masque est tombé.

#GretaThumberg apparaît donc comme l’icône de ce pacte que je dénonce. Les « féministes » sélectives, qui s’illustrent par leur silence quant aux viols perpétrés contre des juives, sont des éléments du dispositif formé pour faire plier nos démocraties, fatiguer et désarmer les opinions.

Au bout de cette conquête des esprits, il s’agit d’achever de substituer à la globalisation qui n’était pas suffisamment heureuse, un pacte qui, présenté comme étant de l’altermondialisation, est, surtout et avant tout, un pacte de « totalirisations ».

Il avance la promesse d’une paix qui est surtout un renoncement. C’est pour cela que ces mouvements plaisent tant à son Excellence des ténèbres, l’ayatollah Khamenei et à un obscur ex-officier du KGB qui a cru pouvoir satisfaire, par ce biais, son désir de grandeur.

Toutes et tous, grands et obscurs maillons de cette chaîne, sont inscrit dans cette grande ligne droite, cette véritable autoroute du Mal tracée pour y débrider la puissance des haines, qui relie le 11-Septembre-2001 au 07-Octobre-2023.

Elle cisaille la terre et le ciel, dans le zébrure de la haine fondatrice que constituent l’antisémitisme.

Nous devrons réunir à nouveau le ciel et la terre, le haut et le bas.

Ce pacte est très puissant par les idéologies qu’il ramifie comme par les prébendes politiciennes* qu’il distribue; par les cycles de haine et de ressentiments qu’il engage; par les idées qu’il greffe dans les esprits; par l’illusion qu’il répand.

Il se fonde sur une habileté sans pareille.

Pourtant,

Pourtant, Moi, le pur produit de la République française laïque, Je promets, qui commence à la mienne, l’âme d’un peuple, aux quatre coins du monde, parlant diverses langues mais contenu dans une seule pensée, qui va briser ce pacte et condamner celles et ceux qui lui ont prêté allégeance, qui va dévaster ce dont est faite la pensée néfaste dont est né ce pacte.

Je ne promets pas l’impossible.
Qu’il soit dit que je promets ce que je vois.

Je prie la Chine de ne pas succomber aux promesses alléchantes de l’ordre mondial que ce pacte augure.
Je sais cette Chine.
Je sais ce monde.
Au moment où l’on me voit tel que je suis, le bien triomphe.

Ce qui se passe, et qui vient de loin, n’est et n’a été possible que parce qu’il y a une faillite béante du système d’information et son inadéquation à la nature de certaines menaces. Il y a d’innombrables et constantes illustrations de cette défaillance. Pour être passé sous tant de radars, j’en suis aussi, modestement, la preuve vivante, parce que j’ai dit, par ce que j’ai fait.

*L’Espagne massivement dans la rue pour protester contre le premier ministre, issu du PSOE, Pédro Sanchez peut en témoigner. En France, Jean-Luc Mélenchon en prédicateur des gauches insoumises et soumises tente de lever la même mayonnaise.

L’antéchrist est le nom du crime perpétré contre l’Histoire

« Donnez-moi un axe, un levier et je soulèverai le monde », aurait dit un Grec célèbre.

L’axe, c’est Israël, le Israël territorial, avec Jérusalem en interrogation, mais plus encore, à travers lui, le Israël mystique. Le Juif ad personam.

Le levier, c’est une hybridation de l’antisémitisme originel, historique, avec des idéologies séculaires, toutes issues d’une même forge sensiblement subversive et négationniste, animées par la même pulsion.

Quant à la force, puisqu’il faut qu’une force s’exerce pour atteindre un effet, ce sont la Russie et l’Iran qui la procurent, au système.

Ces deux nations ont décidé d’être le moteur du plus grand crime contre l’humanité qui soit. Elles démantèlent l’ordre international, réduisent des institutions, agressent des nations, asservissent des esprits, entretiennent et conduisent le processus des actions-réactions.

Il faut voir, dans l’espace et le temps, dans la géographie et l’agenda, comment ces deux nations propagent leur commandement au système. Il faut avoir conscience de la nature de l’emprise que ces deux Etats, trop insondables pour n’être que profonds, ont su exercer et généraliser, y compris dans les démocraties.

Ce phénomène, soyons-en conscients, façonne le visage du monstre que nous avons en face, que nous avons dans notre dos, que nous avons partout tout autour de nous.

Il ne faut pas se tromper quant au complexe de persécution qu’entretient Vladimir Poutine, au mépris de toute réalité, en disant que sa nation est victime d’un complot des forces occidentales.

Il s’agit d’une posture délibérée, savamment calculée, avec le cynisme redoutable dont est capable un sous-officier du KGB qui s’est aligné sur l’horloge, au pas lent et quasi invisible, de la Révolution Islamique d’Iran, car c’est, à mes yeux, elle qui commande le renversement théologique, qui est sa raison et son but.

Poutine construit l’image du bouc-émissaire, si voisine de celle de l’agneau mystique. Il s’agit d’une fiction pour donner corps à une autre fiction, celle du « Sud Global », concept agrégeant une montagne des tensions refoulées qui peuvent être coalisées au nom de la revanche des opprimés de la terre.

Tous les refoulés y sont appelés. Tous les refoulés y viennent.

De cette façon, Moscou et Qom ont conclu une alliance pour faire scintiller leurs fascinantes impostures dans l’inconscient collectif.

Je voudrais que nous reconnaissions que le cerveau qui conçoit cela, c’est-à-dire le cerveau qui assemble cette équation diabolique, cette équation interdite, ne peut pas se concevoir autrement que comme l’auteur d’un crime contre l’histoire universelle, celle dont l’Occident, puisque initiateur, est le garant d’origine, garant imparfait et non exclusif, mais producteur de tant de génie et de réalisations.

Il n’y a pas et il ne peut pas y avoir plus grand crime contre l’humanité que celui-là.

« Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde », a dit Albert CAMUS, prix Nobel de la Paix.

Pour la part qui est mienne, je ne crains pas les mots et, par conséquent, je ne nommerai pas mal les choses.

Alors, si le plus grand crime contre l’humanité porte un nom, il faut savoir le prononcer.

Car en prononçant le nom du crime, nous l’empoisonnons de son propre poison.

Ce crime des crimes contre l’humanité, la bible en parle, le coran en parle. La conscience en parle. Ce crime est désigné comme l’œuvre de l’antéchrist.

L’antéchrist.

Accuser le maître du Kremlin et le guide suprême de la Révolution Islamique d’Iran d’accomplir l’antéchrist, à cette aune, n’est pas de l’ordre de l’anathème.

Cela relève de l’analyse circonstanciée. Il y a des mains qui trafiquent les esprits, qui obèrent le discernement, qui conditionnent le psychisme.

L’Iran qui génocide ses filles, tue sa jeunesse, musèle la vie et la Russie, qui viole la vérité et étouffe son peuple, l’une et l’autre, se sont vouées à cela.

Si les mots ont un sens – et il n’y a pas de raison que les mots qui viennent du fond des âges et de l’instinct qui a pu s’y nouer, soient dépourvus de sens – ce qui se joue est, clairement, de l’ordre de ce combat.

Cette guerre qui s’étend invisiblement est celle-ci.

Elle est la guerre d’une fin du monde. Ou elle est la guerre de la fin de la fin du monde.

C’est une guerre à l’échelle de la mondialisation du monde, d’un système informationnel globalisé. Mais elle se nourrit du même aliment que les premières guerres.

Il faut se souvenir des horizons que nous avons voulu voir s’effondrer et qui se sont effondrés parce que telle était notre volonté.

Comment nous sommes-nous laissé porter, excités par combien de mirages de souveraineté, à remettre en cause, puis détruire, l’œuvre commune de tant de temps, de temps d’accords intelligents.

Il faut se souvenir des portes qui se sont entrouvertes au moment où nous avons décidé de fermer les premières.

Israël ne se trompe pas quand Israël dit que c’est un combat qui oppose la lumière aux ténèbres.

C’est, encore, un combat de la puissance des mots, de la force de penser le monde, plus et mieux, avec beaucoup plus d’amour, au sens le plus dense du mot, que ne le font ceux qui conspirent la perte de notre histoire.

On ne combat une malédiction que par une bénédiction.

Je pose un question: Comment vivra une humanité à milliards d’individus si elle s’accommode du pouvoir de l’antéchrist et ne voit pas ce que l’antisémitisme recèle d’inique et de dévastateur ?

Elle peut faire, aujourd’hui, un pas déterminant, du point de vue de l’émancipation et de l’éveil, dans sa propre histoire ou mettre un terme à son histoire.

Il y a probablement un temps de l’Etre, qui nous restitue et un temps qui nous absorbe, celui du faire, des amusements, du fil de la vie.

Dans le temps de l’Etre, le mouvement de la Russie et de l’Iran se voit. Il nous échappe dans le temps ordinaire.

Il y a une histoire humaine à sauver.

Il me revient que ma première tentative d’éclaircissement par l’écrit, posée en 1996, a débuté par l’énigme de cette phrase.

NB : Au cours de mon adolescence, je crois m’être plaint au pape, par courrier, d’un trouble en mon cœur. En 1996, répondant à ce qui était un appel, j’ai osé dire que je ne laisserai pas faire « ça ». J’ignorais ce qu’était ce « ça ». J’ai connu ma nuit de feu lorsque j’ai rêvé être devant des présences au sein desquelles je discernais celle du Christ et de Mahomet, et je leur parlais. Au réveil, en sueur, je me rappelais que mes paroles étaient effrontées. J’ai dit Non.Je me suis fait l’écho de cette expérience auprès de l’Elysée. Si les agents qui reçoivent et lisent la masse de courrier effectuent leur travail correctement, ils ont dû en conserver trace. C’était bien avant les Tours Jumelles.C’était comme une anticipation.D’une certaine façon, l’auteur de ces lignes est ce qu’il a dit d’indicible et d’indicibilité, dans une langue dont il n’est pas possible de se souvenir au-delà de la transpiration qu’elle produit, en cette présence.

Le début de la fin du temps des justes

Le hamas a délibérément provoqué la tempête des âmes à laquelle nous assistons avec le siège de Gaza.

Nul ne doit cesser d’accuser sa responsabilité.

Le hamas a déclenché sa barbarie pour que, en réaction de ce qu’elle soulève, dans un universel imposteur si actif, elle ensevelisse Israël sous un déluge de récriminations.

Les décombres de Gaza lui importent peu.

C’est le décor de son théâtre. Le théâtre au sein duquel il déploie la force de son imposture et admire le spectacle des éléments se déchaîner.

Il a provoqué cette situation en considérant que cette tempête lui serait favorable à l’infini.

Qu’elle lui serait favorable à l’infini.

Nul ne peut dire, à cette heure, s’il a raison ou s’il a tort.

Mais ce qui est vrai, c’est que ce qui se joue relève de l’ordre des infinis et des absolus et ne peut être donc traité, par les seules nations à pouvoir y être sensibles, qu’à cette aune.

La France en est.

Aucune institution au monde ne peut abriter ni cautionner la réalisation d’un aussi immonde calcul.

Pas même la boîte crânienne d’un homme.

Dans le cas contraire – c’est-à-dire, pour être précis, dans le cas qui nous occupe après que le hamas a convoqué contre l’Homme les forces que nous voyons monter irrésistiblement dans ce cas, alors, c’est que l’Homme couvre, par et pour le compte de ses Nations, cet immonde calcul.

Cela signifie qu’il se fait alors, par mensonge ou par omission, dans l’enceinte même au sein de laquelle les nations ont fait serment de servir la Paix, le complice d’un crime contre l’humanité en dénonçant le droit de se défendre d’Israël.

Cela, alors que cette nation, Israël, exerce son droit le plus légitime à se défendre d’une attaque la visant dans sa dimension la plus existentielle et la plus sacrée et il n’y a pas, il ne sera pas inutile, bientôt, d’en délibérer concernant la Russie, de dimension existentielle sans une dimension sacrée que l’on respecte et que l’on ne viole pas.

Un ensemble de nations, d’esprits gouvernant ces nations, a choisi cette heure pour perpétrer un crime contre l’humanité.

C’est cela qu’il faut impérativement voir.

Elles nous voient tergiverser, buter sur les formulations.

On voit la forme de ce crime contre l’humanité car il est le plus grand de tous et que le voile sensé le masquer trahit tous ses contours.

Il s’accomplit dans l’esprit des nations contre l’esprit des nations. C’est donc ici, dans ce conclave dédié, qu’il doit être sa voix doit être mise au silence.

Un jour, nous nous réveillons dans un monde où le discernement n’obéit plus à ce que l’on doit voir et mesurer, mais à ce que l’idéologie ou la bêtise, et leur propagation virale, commandent de penser.
Et cela sonne le début de la fin du temps des justes.


. – L’insensé courage des lucides et le désespoir des lucioles.

NB: Personne ne pourra croire que je me suis vu rêver, alors inqualifiable adolescent, de prononcer de telles paroles, à vocation d’être ce qu’elles sont.

Mon conseil de sécurité

La question a cessé d’être de savoir si Israël a commis des fautes politiques. C’est le cas.
Mais Israël n’a pas sombré dans la déchéance morale.
La cause palestinienne est une déchéance morale. Elle a cédé au plus obscur, au plus inavouable des pactes.

Elle a, elle-même, réduit son territoire moral, abandonné ce qui fonde la souveraineté, le présupposé d’irréductible dignité dont procède l’existence de son Etat.

La colonisation est la résultante de son impéritie, de ses manquements, plus que celle, fondamentalement, d’Israël dont certains groupes ont tiré, ce qui est inapproprié et contreproductif, les conséquences territoriales d’un carence.

Aucune intifada ne cache cette carence.

Aucune résolution de l’ONU ne peut établir l’essence morale qui justifie l’Etat palestinien si les Palestiniens, cédant à leurs sirènes, aux Sirènes du sud global, de l’islam stratège et de l’est doctrinaire, suivent, sans jamais pouvoir s’en abstraire, les arcanes d’un calcul de perversion.

Ce calcul ne mène à rien.

Le hamas est tordu.
L’autorité palestinienne discréditée.
Il devrait rester, alors, un peuple capable de voir et de manifester l’essence de sa souveraineté puisque tous l’ont dépecée et trahie.

C’est la seule et immense espérance.

L’Etat palestinien viable, vivant en paix à côté de son voisin, ne peut être constitutif que de cela. Ses frontières en découleront d’elles-mêmes.

Israël ne peut pas entendre autre chose que cela. Israël ne peut pas ignorer cela, car Israël est cela.

Israël est cette attente.
Qui es-tu donc Palestine?

Ce que tu es ne doit rien avoir à voir avec la production industrielle de martyrs.

Le monde est en train de se fracturer.
Le hamas a déclenché cela.
Il porte cette responsabilité.

Le temps de la jubilation meurtrière qui a parcourue le monde est révolu.

La responsabilité que le hamas a prise devant l’histoire doit l’écraser maintenant.
Elle écrasera aussi ses complices et inspirateurs.

L’heure est grave.
Les mots doivent être pesés scrupuleusement, car chacun devra répondre de la tentation à laquelle il a cédé ou, pour les entités gouvernementales ou autres, qui s’y sont sciemment livrés, ont construit la dialectique fatale.

Le travail des événements sur plusieurs générations, tisse et solidifie la dialectique invisible à laquelle nul n’est supposé résister.

Chacun l’emprunte.
Chacun offre sa sensibilité, sa foi, sa compassion et se laisse conduire.
Les désirs commandent.

C’est pour cela que l’heure est à la conscience, au courage de la conscience.

Tous ceux qui choisissent, en engageant la parole de leurs États ou de leurs communautés, de soutenir un infâme pacte, se fourvoient gravement. Ils peuvent se reprendre.

Ceci est mon conseil de sécurité.

Aux racines du mal

Entre le 31/08/2001 et le 08/09/2001, lors de la scandaleuse conférence contre le racisme de Durban, en Afrique-du-Sud, un pacte faustien a été signé entre différentes forces.

Ce pacte, aussi ténébreux que le pacte germano-soviétique, mais infiniment plus pervers, infiniment moins visible, a eu pour sceau les attentats du 11-Septembre-2001.

C’est dire s’il n’est pas anodin. Ce pacte scelle une forme d’islamisme à des idéologies politiques post-soviétiques. Il a été conclu par des forces qui se partagent une forme de contrôle sur l’islam et, à travers l’altermondialisme et ses ramifications, sur les sociétés africaines, asiatiques, occidentales ou autres, poreuses, par leurs universités, par leur innocence ou leur naïveté, au mal.

Ce qui se passe, aujourd’hui, à Gaza est le produit final de cette greffe. Gaza possède des racines qui, dit-on, rampent fièrement dans le sous-sol. Le Hamas en est fier.

Ces racines plongent plus encore dans les esprits et le métastasent lentement, irrésistiblement.

La Révolution Islamique en est fière aussi.

Il est nécessaire de revenir à l’origine de l’enracinement puisqu’il ne peut pas être question, aujourd’hui, d’autre chose que de déraciner ce qui a pris racine.

Il n’eût fallu, en 2001, qu’une dénonciation unanime, complète et éclairée au début, à Durban, dans le brouhaha de la dispute.

La déflagration dans le ciel du 11-Septembre-2001, nous en a privé.

Elle a mis la dispute, et tous les miasmes qu’elle génère, dans la plaie.

Elle nous a réduit, tous autant que nous sommes, à l’impuissance.

Nous n’étions que division, amoncellement vertigineux d’opinions et d’aveuglements mutuels.

Aujourd’hui, nous devons être autre chose.

Nous devons être d’une autre nature.

Nous – devons – être – d’une – autre – nature.

Nous devons être d’une nature humaine.

Le mal ne nous croît pas capable de l’être.

Mais nous le pouvons, chacun le peut, avec son moyen propre, sa petite et insignifiante capacité de résolution, pour boucher ici un trou ou un pore, panser une écorchure, là pour combler une brèche, écoper encore et encore, ici et à plusieurs, fermer une béance.

Partout, une sensibilité étrangère à reflouer et une autre à éveiller.

Nous avons la même fortification à défendre. Et nous sommes, tous, que nous en soyons conscients ou pas, au pied de la même fortification.

Chacun peut et chacun doit la défendre.

Après, nous reviendrons à nos identités, en les ayant transcendées pendant un laps de temps qui vaut éternité, mais, aujourd’hui, ce qui nous intéresse est bien plus grand que l’obsession identitaire.

Sinon, nous aurons tous perdu.

Nous aurons perdu la guerre la plus facile d’avant de laisser venir la guerre qui nous fait payer la désinvolture et l’inconscience.

Et cela pourra être dit, par les survivants, dans toutes les langues qui couvrent le monde d’une infime pellicule, peut-être déjà mise en lambeau, trouée de toutes parts, d’intelligibilité et d’universalisme.

Nous n’allons pas perdre.

Nota bene: Nul ne m’interdit par sa profanation délibérée de dire le mot qu’il me plaît de dire, de marcher là où je dois marcher. Allahu Akbar. Dieu est grand. La foi est belle. La laïcité est belle et m’a fait naître. Ce qui est recelé dans le cœur est grand. Faisons battre la communion de la création profuse et indestructible.

A un professeur. A une école. A un militaire.

Que ceux qui croient au hasard hystérique quand un premier domino tombe à #KfarAza et en fait tomber un autre, au prix de la vie du professeur #DominiqueBernard à #Arras, lèvent la main.

Que ceux qui n’y voient pas un agenda du terrorisme plaqué sur l’agenda de nos démocraties et, plus largement, la plus sournoise des machinations contre l’Ordre du Monde, que ceux-là lèvent la main.

Ils vont être de moins en moins nombreux à le faire tant les ficelles sont grosses et les évidences remarquables.

J’ai écrit, il y a plusieurs mois, que plus les élections Européennes s’approcheraient, plus la visibilité de la « menace islamique » grandirait. Il y a un lien, plus objectif qu’on ne le croit, généralement, entre ces phénomènes.

La nébuleuse du terrorisme est-elle aussi nébuleuse qu’elle a voulu, par des rideaux de fumée, le faire croire ?

On peut ajouter, à l’enjeu crucial d’une #EuropePuissance qui n’est pas, c’est un doux euphémisme, désirée à l’Est, la question de l’#UkraineWar, où la Russie ne doit pas pouvoir faire autre chose que s’enliser et perdre.

Elle ne mérite rien d’autre.

L’Ukraine n’est pas le Vietnam ou l’Afghanistan ou le que sais-je de la Russie, elle est-ce qui révèle qui est la Russie de Poutine, quelle est son âme. Un

On peut ajouter la perspective, désormais ajournée, du rapprochement israélo-saoudien.

Il suffit d’un « fou d’Allah » pour tout faire capoter.

L’explication suffit ?

L’explication vous suffit ?

Est-ce que cela, à force de sinistre répétition, n’interroge pas, finalement, la conscience que l’on peut être amené à se faire des événements et de leur déroulé ?

Nous devons rester des esprits libres. Ce n’est pas facile. Sait-on vraiment ce que cela veut dire être un esprit libre?

Ce qui est sûr c’est que ce ne sont pas les événements qui commandent à un esprit libre ce qu’il doit penser.

#SamuelPaty nous dit cela. #DominiqueBernard, le professeur tué, aujourd’hui, à Arras, nous dit cela.

Si nous écoutons bien, aussi, les élèves tués à l’école Ozar Atorah ne nous disent pas autre chose.

L’esprit de ces enfants témoigne, pour les siècles des siècles, de cette exigence.

C’est ce qu’est l’école. C’est ce qu’elle doit être. Sous tous les cieux.

C’est ce que doit être l’enseignement. Sous tous les cieux.

C’est ce que sont le collège et le lycée. C’est ce qu’est l’université quand elle n’est pas renversée, taguée, profanée par des dérives idéologiques.

Les lieux d’enseignement doivent rester cela. Des sanctuaires pour la connaissance et l’éveil. L’éveil et la connaissance.

Lorsqu’ils ont été le théâtre de drames, nous leur devons le sursaut de l’intelligence.

Il ne suffit pas, alors, d’un épouvantable crime pour enfermer la vision du monde dans la dialectique à laquelle les terroristes, et ceux qui les endoctrinent et les inspirent, veulent nous clouer.

Il y a, dans nos démocraties et au-delà, déjà beaucoup trop de volontaires et d’idiots qui s’empressent de chevaucher un attelage de mots vindicatifs ou faussement patriotes ou altermondialistes, qui sont des attelages dressés pour venir enfourcher nos langues.

Il faut se méfier des condamnations qui viennent toutes seules. Ce ne sont pas eux les chevaux héroïques, ce ne sont pas les montures fières et les Pégase du sens étoilé, qui sortent du champ commun pour décoller, sur un coup de sabot, vers la vérité.

Pour que seule la vérité triomphe.

L’humanité ne sait naître et renaître que de cela.

Nous sommes dans cette croisée des chemins.

L’utilité première du « terrorisme islamique » est une utilité politique, tristement politique, bassement politique.

La question qu’il faut se poser, la seule, la plus importante, est : qui ce terrorisme sert-il ?

Nous devons le démasquer.

Il doit être entendu qu’il ne sert pas l’islam. Il s’en sert.

Il faut donc remonter le fil étrange de « L’Effroyable imposture » semé à partir de Damas, si promptement, quelques semaines à peine après le 11 septembre 2001, pour semer la mauvaise graine de la conspiration dans l’esprit des gens.

L’#effroyableimposture a inauguré une perversion qui s’est décuplée pour proliférer dans ce siècle. Ce que dit ce livre, son abject à-propos, mérite d’être disséqué. C’est un cas d’école de la contre-vérité répandant son poison.

Nous devons en repousser la propagation par un effort de présence d’esprit, par un recueillement qui, pour chacun, consiste, dans un monde surexcité par la profusion de messages et d’opinions, à se demander, toujours, ce qui est là, guidant mes émotions, mes colères, mes peurs, mon sentiment d’impuissance.

La culture est au service de la puissance du libre-arbitre.

Sinon.

Sinon, nous perdrons le combat, faute d’avoir les armes de la perversion dans notre arsenal qui est un arsenal juridique, moral et, en dernier lieu, militaire.

Nous devons aux professeurs assassinés, mais encore plus aux générations de professeurs et d’élèves qui vont venir, de conserver l’esprit d’analyse, de l’aiguiser comme le fil de la seule épée qui vaille, celle qui doit terrasser le mal.

Y-a-t-il une autre créature, aujourd’hui, à nommer ?

S’il faut plusieurs épées, provenant de fourreaux immanents et sacrés comme de l’étui de quiconque est appelé à y mêler l’alliage de sa propre vertu, produisons-les.

Nous sommes immortels devant le Mal.

#Arras #Hamas

A un roi. A un Commandeur.

L’Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints de l’Islam, doit sauver l’Islam. Tout l’y prédestine.
Elle a cette responsabilité.
Elle seule peut livrer cette bataille, là où elle peut être définitivement gagnée, pour le bien de l’Humanité.
Ce n’est pas une guerre qui espère du sang.
C’est le jihad.

Le 11 Septembre 2001 visait davantage à briser l’alliance stratégique du Royaume avec l’Occident que les tours jumelles.
Il n’a pas été loin, en exploitant les failles du sunnisme, de réussir.
Nous serions aujourd’hui sans espoir s’il avait réussi. Il n’a pas ménagé ses efforts, mais il a déjà échoué.

Le 7 Octobre 2023 n’est pas que le jour où Israël est attaqué. C’est le jour où Allah est trahi. Où la terre sainte est souillée par l’illégitime.

C’est le jour où l’Islam, par des voies nécessairement impénétrables, peut être sauvé et peut sauver la Foi ou la « non Foi » du Monde, la Liberté et le libre-arbitre dont le monde, pour son équilibre et sa diversité, a besoin.

C’est cette offrande, resplendissante et si difficile à regarder, qui est faite au Royaume d’Arabie Saoudite.

Ce jour procure au Royaume l’occasion d’authentifier la Grandeur qui est la sienne, de renvoyer la force qui a été projetée sur le monde le 11 Septembre 2001 au néant d’où elle vient.

Il lui faudra un courage que seul Allah, que seul Dieu, est susceptible d’inspirer.
Il faudra à un Roi un courage que seul Dieu, que seul Allah, peut inspirer à son âme.

Il n’y a rien d’autre dans le Ciel.

La lapidation de Satan, à Mina, n’est pas à un seul usage de répétition symbolique, Altesse et protecteurs de la Foi, si elle ne s’exerce pas quand Satan est là et qu’il avance avec ses mensonges et travestissements.

Tout le monde ne sait pas le reconnaître.
Tout le monde ne peut le reconnaître.
Mais le sort du monde, parfois, tient à quelques personnes auxquelles la providence a voulu accorder ce don, cette lourde bénédiction.

Il faut discerner l’influence qu’il exerce dans les esprits et quels leviers il utilise pour l’étendre.
Le XXIe siècle semble fait pour lui plaire.
Si la lapidation de Satan est répétée, au pèlerinage saint de la Mecque, ce n’est pas en vain.
Le maintien du geste, c’est le maintien de la vigilance et elle n’est pas là pour permettre à n’importe qui de convoquer la Ummah, cela pour la livrer, au nom du très haut et miséricordieux, elle et le Livre Saint, aux griffes du vil esprit de corruption.

Ad-Dajjâl est là et il se découvre.

Je prie donc l’Arabie Saoudite, humblement, de reconnaître qui agit et de le rejeter selon la seule loi du Jihad qui vaille : vaincre le mal dans la sainte âme, dans le saint esprit.

A un roi. A un Commandeur.

A Kfar Aza, le coup vient toujours de loin

En lançant son raid meurtrier samedi 7 octobre sur le kibboutz Kfar Aza, le Hamas se met au service de l'agenda de la République islamique d'Iran qui, elle-même sert l'intérêt des Russes. Les inventeurs du protocole de Sion, qui doivent décramponner à tout prix le soutien occidental à l'Ukraine, sont toujours à la manœuvre. Ce qui crève les yeux doit se voir.

Je ne voudrais pas croire qu’il y a assez d’intelligence stratégique partagée, entre l’Iran et la Russie, pour leur prêter, selon l’agenda qui peut leur être le plus favorable, la capacité d’activer certains leviers chez leurs proxys préférés.

Je ne voudrais pas avoir à leur reconnaître cette supériorité mais je suis bien obligé de constater l’habileté à faire croire, par de la diversion et de l’usure, qu’une guerre en Ukraine, qui est l’enjeu de tous, ne l’est de personne.

La cause palestinienne est une ficelle de prestidigitateur qui nous fait regarder ailleurs. Une ficelle ensanglantée, épouvantable. Innommable.

Il faut reconnaître que mettre la survie d’Israël au centre de tous les regards est de nature à déplacer profondément les enjeux et cela dessert l’Ukraine.

Cela oblige, en un seul week-end, l’Amérique à réaffirmer son soutien indéfectible à l’Etat hébreu. Est-elle en mesure de servir simultanément deux efforts budgétaires et militaires ?

L’Europe n’est pas moins soumise à cette déstabilisation.
La tentation sera grande. La tentation est déjà grande de lever le pied en Ukraine à l’aune de ce que la situation au Proche-Orient représentera en termes d’explosivité.

Avons-nous la volonté et les moyens de résister à cette tentation ?

Il y a un jeu des plus sournois, des plus diaboliques, si l’on accepte l’idée que seul le diable met les doigts dans l’esprit des gens pour les tromper, pour polariser le monde et le conduire, ainsi, par toute une série de pentes, à sa perte.

La Russie et l’Iran sont dans ces manœuvres. Ces Etats ont cela dans leur sang.
L’attaque du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan avait-elle un autre objet que celui de nous mettre au pied d’une ambiguïté supplémentaire, d’un déchirement, d’un aveu d’impuissance qui n’apprendra jamais à dire son nom ?

Mais ce qui était une échelle éventuellement tenable s’agissant du Haut-Karabakh, ne l’est plus quand il s’agit du destin d’Israël et il faut regarder cela au fond des yeux, pour y voir, je le dis, l’âme noire qui y sévit.

Les Palestiniens se sont fait déposséder de leur destin national.

Le Hamas vient d’achever cette dépossession. ce mouvement, encensé par la rue de l’aveuglement arabe – dont il faut prier qu’elle ne soit pas son seul passage -, a vendu le sort des Palestiniens à une pensée qui est celle du Mal.

La cause palestinienne n’est plus qu’un instrument pour embraser le Moyen-Orient, pour y tirer des ficelles effroyables, pour y nourrir tous les cercles infernaux, pour y faire succomber l’esprit et l’âme de tout homme.

La cause palestinienne n’est rien d’autre, aujourd’hui, qu’un service cynique aux intérêts des puissances du Mal, car seul le Mal peut générer la pensée qui est, ici et maintenant, à l’œuvre. C’est elle qui excite l’esprit des « musulmans », les écartèle parfois, les conduit à des martyrs aveugles et nourrit l’infini des ressentiments et des irréconciliables, accréditant l’idée d’un choc, que d’aucuns veulent inévitable, inévitable des civilisations.

L’action du hamas perpétrée, ce 7 octobre 2023, derrière les rideaux de fumée, derrière le voile opaque des discours et des vies sacrifiées est une bombe de fragmentation, mais ses éclats atteignent, blessent et dénaturent ce qu’est l’Islam en son cœur.

Il est possible de voir sourire les intelligences qui orchestrent, sur un terrain si prévisible, cette chaîne de réactions et la manière dont elles nous emprisonnent, nous qui sommes, avec nos scrupules, avec notre humanisme, de l’autre côté.

Il faut inscrire notre conscience aiguë dans l’histoire. La liberté en dépend.


Il faut dire que nous ne sommes pas dupes, que nous lisons parfaitement dans ce jeu pervers et que nous y répondrons avec la rigueur universelle des Justes, des Droits et des Honnêtes.

Ceux qui nous mettent en accusation sont ceux qui devraient être devant des tribunaux pour y répondre de la manière dont ils empoisonnent l’histoire humaine.

Le 7 octobre 2023, par les leviers qu’il fait jouer, est dans le registre du 11 Septembre 2001. Les massacres perpétrés par le hamas convoquent les mêmes vieux ressorts, les mêmes engrenages. Ni plus ni moins.

C’est une action hautement stratégique qui ne peut être déjouée que par une réponse plus hautement stratégique encore.

 

Le pape François et le rêve de démocratie de dieu

La visite du pape François à Marseille, les 22 et 23 septembre 2023, constitue un événement historique. Le successeur de Saint-Pierre voulait que quelque chose « tressaille » et il n’est pas impossible, au fond, que quelque chose a « tressaillé », parce que son timbre était juste, lorsqu’il a fait entendre la voix de l’Eglise.

La grande voix de l’Eglise appelle à sauver les migrants, « à empêcher la Méditerranée d’être le tombeau de la dignité ». Son exhortation vient à point nommé.
L’Eglise serait-elle l’Eglise en laquelle il est possible d’avoir confiance si elle ne disait pas cela ? Si elle disait le contraire de cela ? A combien d’encâblures l’enfer se trouverait de ce point-là ?

Il y a des gens qui espèrent cette église-là. J’entends même des catholiques et des chrétiens protester : dire que François ne serait pas légitime et que Benoît XVI était le pape ratio. Ils invoquent un dieu qui est une ombre, un christ qui n’est pas sur la Croix. Ils invoquent un Esprit-Saint factice.

Ha, ce fameux XXIe siècle déclaré, par André Malraux, comme voué à être son propre tombeau s’il ne renouait pas avec la spiritualité. La Méditerranée est le début de ce tombeau. Tout invite à l’ouvrir en grand et à y engloutir la légende de nos siècles, le feu de nos Lumières, la hantise des péchés du XXe siècle.

La crise des migrants n’est pas que la crise des migrants. Elle est une crise de l’humanité, d’une humanité prise au piège des limites qu’elle se fixe, de ses inégalités matérielles, de sa longue fatigue qui doit prendre fin.
Le pape a réclamé le courage de dire ce qu’il avait à dire. Il l’a exercé.
Nous devons avoir le courage de l’entendre. Nous devons avoir le courage de nous éveiller.

Nous n’avons pas le droit de ne regarder que notre nombril, que les frontières de nos lassitudes, que nos psychoses sociales, le mirage nationaliste de nos envies d’autarcie et de quant à soi.

La démocratie n’est pas destinée, seulement, à recueillir la volonté générale du peuple. Elle n’est pas mise à notre disposition pour que nous ayons la paresse mortelle d’être dupes de nos propres abandons, de nos propres trahisons. Elle est connectée à une grandeur humaine qui n’est pas éloignée de l’idée que l’on peut se faire de la transcendance.

La démocratie ment quand elle n’est pas clairement du côté de la vie et de la liberté.

Il se trouve toujours quelqu’un d’assez habile pour nous encourager à préférer Vichy à Londres, à tromper notre libre-arbitre. Malheureusement, la politique en fourmille. Il y a des affreux sbires en Afrique. Il y en a au Maghreb. Il y en a partout. Ils font trafic de tout. Ils font commerce de toutes nos impuissances, de toutes nos irrésolutions.
Avec eux, le déshonneur devient l’honneur, le mensonge devient la vérité. La seule chose qui ne change pas c’est que le faible est écrasé, le faible paye, le faible meurt.

La démocratie permet avant tout au peuple de dire qui il est dans l’Histoire. C’est sa parole sacrée, c’est sa signature. C’est son sceau.

Le Politique n’a pas le droit de la galvauder.
Le peuple non plus. Il doit être de cette intransigeance.

La France, l’Europe, l’Amérique, l’Afrique, font face à une grande offensive. C’est une offensive du mensonge, du travestissement, de la manipulation des esprits, une offensive de la vulgarité et de la brutalité.
C’est une offensive destinée à rendre nos nations incapables de savoir qui elles sont et ce qu’elles ne doivent pas cesser d’être dans l’histoire du monde.


C’est une offensive destinée à diviser toujours plus le peuple et à faire disparaître en lui le dénominateur commun, de le priver de l’unité qui peut faire scintiller son arme morale.

Il n’y a pas de péril plus imminent que celui-là.
Il n’y a pas de plus grand risque de grand remplacement que de se voir, un infâmant crépuscule, rejeter les valeurs fondamentales de notre dignité, parce que notre regard s’est conditionné, lui-même, pour ne plus reconnaître l’humanité là où elle est, pour la rejeter.

La République française, dépositaire d’une révolution unique et inégalable, porte en elle le flambeau pour réveiller l’esprit des Nations. Mais elle doit, d’abord, se réveiller elle-même.

Nous avons voulu que ce qui est à César demeure à César. Alors, que César en soit le digne attributaire. Qu’il parle lui aussi, qu’il dise ce qu’il doit dire. Qu’il déplace si besoin les montagnes, lui aussi.

Le monde n’a pas besoin de résignation.

La politique est le seul instrument pour ouvrir les mers rouges d’aujourd’hui. Le peut-il autant que les dieux du football ? Il faut qu’elle trouve et parle, parmi tous les langages de vérité à sa disposition qui s’opposent et s’annulent les uns les autres, celui de la grande vérité.

Nous voulons un monde meilleur.
Nous construirons un monde meilleur.

Disons, tout de suite, à nos ennemis, à tous ceux qui, chaque jour, minent la démocratie, saturent son espace de conflit et de polémiques, jettent les cohortes sur nous, que c’est fini. Que nous voyons clair dans leur jeu.

Disons que, en France, en Europe, en Ukraine, partout où souffle l’esprit libérateur, nous sommes celles et ceux qui se ressaisissent et que la loi du monde est et restera celle-ci : ce qui n’est pas plus ou aussi juste et fort que nous, tombera.

Nous n’avons que le verbe. Nous avons sa puissance.

La coupe du monde de rugby, Jean Dujardin, Derrida et les apôtres de la déconstruction

Ce qui n’est pas pardonné à Jean Dujardin, c’est d’avoir osé dire qu’il y a une France avant Jacques Derrida et les principes de déconstruction dont il s’est fait le chantre, ces derniers aboutissant, finalement, à ce qu’il peut y avoir de plus grotesque, aujourd’hui, dans les revendications du wokisme, jusqu’à l’abolition délibérée de l’orthographe.
Ce que certains veulent finir d’implanter dans les cerveaux.

De ce point de vue, le Jean Dujardin en marcel du spectacle d’ouverture de la coupe de monde de rugby est le vrai Astérix d’une France irréductible qui a des raisons de l’être.

C’est pour cela que Libé est monté au créneau en invoquant la « naphtaline ».

C’est pour cela que Le Monde, grand gardien de l’orthodoxie avec le grand I d’idéologie, ne pouvait pas laisser passer ce crime de lèse-majesté.

Il faut mesurer à quel point la France dont Jean Dujardin a dessiné le tableau offense une certaine gauche et ses serviteurs. Que Sandrine Rousseau ait twitté son rejet de l’ »empilement de clichés » en stigmatisant ce qu’elle considère n’être que le produit du vil monde de la testostérone, dit que Jean Dujardin a touché une corde sensible.

Ce faisant, le sujet ne méritait pas, puisque ce n’était pas la vocation du spectacle, de couper la France en deux et de livrer cette France au Rassemblement National pour qu’il la défigure inévitablement. Il nous a déjà fait le coup avec Jeanne d’Arc, que l’on avait déjà livrée aux Anglais.

Ce sont ceux qui le critiquent plus durement que de raison, qui se croit obligés de l’étriller, pour les raisons que je viens d’énumérer qui, finalement, obligent à aller au débat au fond, car les Français le méritent, car les Français méritent de savoir ce qui se joue derrière l’allégorie.
Ils méritent de tirer au clair l’affaire.

Ce qu’a fait Jean Dujardin de si impardonnable, c’est d’avoir remis, au nom du rugby, l’église au centre du village et d’avoir fait tourner, de manière un peu ovale, le monde autour de ce que, symboliquement, cette place représente.

Il l’a fait à l’échelle de la planète du rugby et c’est cela, immédiatement, que certains se sont empressés d’essayer de ringardiser. Car il ne faut surtout pas que la portée subliminale du coup de pinceau puisse enraciner quoi que ce soit de positif.
Il faut, dans tous les sens, gâcher le spectacle. Il faut ternir la fête et y instiller le poison.
Cela commence par les sifflets « spontanés » réservés au chef de l’Etat – qui est un autre sujet de la désinhibition – et finit par l’attaque en règle du parti pris du spectacle inaugural pour ce qu’il tente de dire dans son format et dans son langage.

Sous couvert de critique,
quelque chose
de pernicieusement
iconoclaste s’opère

Le tableau de Jean Dujardin célèbre l’esprit de clocher, pur, jusqu’à se confondre avec sa propre caricature. Il remet la tour Eiffel au centre de la France comme on remet, dans le langage courant, l’église au centre du village. 
Remettre l’église au centre du village: L’injonction, dépourvue de connotation prosélyte, est entrée dans le langage courant pour signifier, dans le langage populaire, quelque chose de fort que chacun comprend immédiatement. Elle dit que quelque chose ne tourne plus rond et qu’il faut, par une opération simple, y remettre de l’ordre.

Jean Dujardin a osé dire que la France de l’Ovalie est l’instrument non pas d’une nostalgie empreinte de « naphtaline » mais d’un esprit de clocher qui confond son rayonnement avec celui qui se projette et rayonne à partir de la tour Eiffel.

Lui aussi, le noble gallinacé, ils l’ont trouvé ridicule. Sous couvert de liberté d’expression et de nécessité de critique, s’opère quelque chose de pernicieusement iconoclaste, et ce quelque chose revient à l’inépuisable logique de la déconstruction, toujours sous-jacente, toujours à l’œuvre.

Cet esprit qui anime tant d’intellectuels et de sous-fifres de la politique n’est pas l’esprit français.
Mais il a installé la trame dans laquelle il pense ne pouvoir inscrire que son histoire. C’est une gauche que je ne crois pas être celle de Jean Jaurès, d’Anatole France, qui a favorisé ce profond, seul et unique grand remplacement, le remplacement de l’esprit français, avec ce qu’il a de flamboyant, de vital, d’irrésistible et de franc (de coq?) par un esprit torve, foisonnant d’habileté et d’opportunisme.

Ne sous-estimez pas son action ni son emprise.
Normalement, cet esprit-là que porte et partage la gauche a gagné. Il pavoise.
Même si elle donne l’impression de travailler à sa perte, en favorisant, sur une ou plusieurs opportunités électorales, le Front National, elle a jalonné, sur le plan cognitif, le chemin que nous ne pouvons pas ne pas suivre, auquel nous sommes censés revenir, auquel il est anormal que nous rechignions.
Elle fixe le débat, comme le Front national l’a fait de son côté. Mais sa complexité est beaucoup plus redoutable. L’altermondialisme, avec l’écologie radicale et toute sa sphère imaginative, fait ce travail de sape et d’enrôlement.

Ce sujet mérite donc notre attention et notre vigilance car la mécanique qu’il installe consiste à nous éloigner, irrémédiablement, sans que nous en puissions en être conscients, de nous-mêmes, de notre indivisible caractère humain. Invisiblement, elle structure, profondément, les forces politiques, au-delà du théâtre national, et affecte donc, le destin collectif.
Au fond, chacun ressent ce malaise. Il inspire tous ceux qui investissent, avec un certain succès, les thèses identitaires. Mais ce qui est questionné dépasse, de loin, la question de l’identité.
C’est servir le processus qui est conduit que d’arrêter la réflexion à l’illusion identitaire.

Construction et déconstruction.
Braves gens, méditez!

En attendant remettons de ce rugby franc et loyal, remettons de l’intelligence du jeu, de la créativité, du mouvement, de la puissance, de l’imprévisibilité, remettons l’humain au centre du village. Ne boudons pas, en restant fair-play, notre plaisir.

Merci à Jean Dujardin, merci au rugby, d’essayer, alors, que ce n’est pas leur rôle mais celui des clercs, d’avoir la justesse, en puisant dans le trésor de ce que nous sommes, de vouloir nous ramener à nous-mêmes.
De ralentir, par un geste désaltérant, le processus funeste.


PS: Je ne m’excuse pas auprès de ceux que cela indispose. C’est ma façon de penser. C’est ma façon d’écrire.
Je regrette, profondément, que le journalisme ne s’attache plus aux sciences humaines, à la sémiologie, aux sciences cognitives. Livré aux lois du buzz, de l’émotion, du sondage, du conformisme, il est devenu un continent de je ne sais quoi qui dérive au gré de forces et d’attractions, qui ne sont pas exemptes de manipulations et d’arrières pensées. J’ai quitté cette profession pour avoir constaté, avec mon air con et ma vue basse, cette béance au centre du village. Elle s’est creusée.



Manifeste pour une Europe de la confiance

Les élections européennes seront-elles l’occasion de pérorer sur le souverainisme de gauche et de droite et ses liaisons fatales à la Russie, sur l’avenir du socialisme français, sur la fatalité des populismes, sur les errements des Républicains, sur nos propres difficultés ? Ou est-ce l’opportunité, pour chacun des citoyens, d’user de la liberté de voir plus loin que le bout de ses idées, de ses convictions ?

Les partis politiques commencent à se mettre en ordre de marche et on entend, déjà, des arguments politiciens, usés jusqu’à la couenne. Toujours à peu près les mêmes, fonctionnant sur les ressorts de l’émotion, de l’indignation, sur la longueur d’onde des réseaux sociaux et du trafic de l’influence qu’ils peuvent avoir sur les résultats électoraux.

Le scandale Cambridge Analytica n’a fait que porter jusqu’à sa logique la plus ultime le fonctionnement du Politique au cours des 25 dernières années, avec sa structuration qui fige et détermine tout, l’industrie sondagière fixant la phénoménologie politique dans un registre duquel rien ne semble pouvoir échapper. L’optimisation propagandiste est effrayante, mais elle ne fait en quelque sorte que rationnaliser à l’extrême des pratiques plus ou moins existantes.

Il s’en échappe pourtant des choses. La République en Marche s’est libérée de cette gangue. Il a fallu un exceptionnel concours de circonstances pour que cette force émerge. Il ne faut pas que ce soit pour rien.
Mais il s’échappe de cette boite noire encore trop de monstres, des monstres avec des figures humaines, comme en Amérique, ou des monstres à tête de Léviathan, comme en Russie.

Ces monstres doivent retourner dans leurs boites.

Il faut que la République en marche, devenue Renaissance, Renew pour l’Europe, apporte quelque chose à la conscience publique, d’abord ; à la conscience politique ensuite. Les élections européennes qui s’approchent en sont l’occasion.

C’est sur ce plan que la contribution politique du mouvement sera mesurée.

Le plus important au cours des élections à venir, ce n’est pas, comme je l’entends, de former et cristalliser des courants d’opinion. Les futures batailles de l’opinion, telles que je les vois se former, sur des thèmes qui ne sont certes pas tous à négliger, sont celles de l’espace médiatique. Je ne suis pas sûr qu’elles soient au cœur de l’enjeu politique du moment.

Le seul réalisme du Politique,
c’est de changer le peuple

Ce qui est important, c’est l’esprit citoyen, l’esprit public. C’est lui qui sauvera certains adolescents des banlieues d’eux-mêmes comme combien d’autres, ailleurs, dans des lieux parfois privilégiés mais tout aussi en proie au désœuvrement et condamnés à d’autres formes de cynisme et de désenchantement.
Il faut avoir le courage de « changer » le peuple, c’est à dire de le rendre toujours plus à sa vertu, à sa dignité, à sa lucidité et à sa grandeur.
N’ayons pas peur de le dire : le seul réalisme du Politique, c’est de changer le peuple. C’est sa noblesse absolue et sa raison d’être.
L’autorité des institutions émane de cela. La grandeur de la France est liée à cette conscience qu’elle doit avoir, toujours, d’elle-même

Les surenchères, associées à des discours plus ou moins climato-apocalyptiques, sur tous les sujets, se multiplient. Il n’est pas certain que tous aient d’autre utilité, ni d’autre fonction, que celle de désorienter davantage le citoyen, de segmenter une partie du « marché » démocratique en tribus d’opinion et de permettre aux uns ou aux autres de prendre sans vergogne une option sur la zone d’influence ainsi construite.

C’est le Yalta de la citoyenneté. Celui qui désabuse et désespère le Prince de Salina dans Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa : « Tout changer pour que rien ne change ».
Cela n’est pas la démocratie altière à laquelle il faut aspirer pour notre pays, pour l’Europe. Pour éclairer jusqu’au bout de la nuit.

L’esprit partisan est ce que la Ve République a voulu défaire. La Ve République a voulu l’éloigner, autant que faire se peut, de notre démocratie.
Cet esprit partisan revient et s’engouffre partout. La tentation est de le consacrer, lui et son frère: l’esprit polémique, d’installer définitivement l’antagonisme d’opinion, comme horizon de la démocratie.

Les médias adorent déjà cette république et cette démocratie sur laquelle ils commencent à régner, et sur lesquelles ils auraient, s’il advenait, que nous succombions à leurs arpèges, un pouvoir exorbitant sur ce que nous croyons penser ou sur ce que nous croyons devoir penser.

C’est l’horizon fatal et monstrueux qui se dresse devant nous.

L’Amérique de Trump, qui sera prise dans le vertige de l’attaque du Capitole du 6 janvier 2022 jusqu’à ce que justice passe – et elle passera -, nous dit ce qu’est cet horizon.

Alors. Alors. Alors.

Les élections à venir se laisseront-elles détourner de leur objet par l’organisation de stratégies qui renouent, performance en plus, avec l’agitprop des bolchéviques, avec leur lot de mises en scènes médiatiques.
Le retraitement infini de rhétoriques crypto-marxistes conduisant vers de nouvelles impasses, au nom d’utopies altermondialistes et d’extrémisme écologique : est-ce ce que nous voulons ?

Pendant ce temps, l’extrême-droite attend que les fruits tombent dans son escarcelle parce que c’est comme cela que cela s’est passé ailleurs.

Marine Le Pen veut toujours revenir au peuple mais elle ne veut pas le changer.

C’est symptomatique.

C’est un peuple qui renie sa grandeur d’âme et de corps, un peuple qui court à sa perte, c’est ce peuple qui lui convient, qui convient à son emprise.

Si tout est écrit et si nous sommes condamnés à reproduire les erreurs, le temps qu’elles traversent l’Atlantique ou la Manche, alors la démocratie et le libre-arbitre ne sont que des sujets de philosophie destinés à faire suer les candidats au baccalauréat de tous les lycées de France.

Dans ce cas, il faut se résoudre à l’abstention. Il faut se résigner à reculer devant la force des choses, en prenant pour excuse que nous ne serions que les jouets de forces occultes, incapable d’agir sur notre destin, incapables d’imposer qui nous sommes.

Le complotisme est le levier de cette impuissance. Regardez bien ce qu’il tente de manipuler en chacun et, à ce titre, il n’est pas inutile de se demander quel maître il sert, car il en sert un.

Car il y a toujours un maître qui est servi lorsque le livre-arvitre est abandonné aux peurs et aux illusions.

Je crois, au fond, que c’est celui, par un entrelacs de fils et d’aiguilles, le maître de la destruction du monde dont il s’agit.

L’Ukraine est un bout de ce champ de bataille. « Slava Oukraïni » n’est pas une exhortation usurpée.

Oui, c’est vrai que tous les peuples ont le droit de se tromper. Le peuple américain a le droit de se nourrir de la grandeur obscène que lui a fait miroiter le 45e président des Etats-Unis. Une partie du peuple américain a le droit de croire que l’Histoire est un magasin de farces et attrapes.

Nous, peuple français, n’avons pas le droit de nous résigner ni de nous tromper. Le gouvernement de Vichy a consommé pour toujours ce droit.
Nous n’avons, depuis, que le devoir de briller.

Alors, nous devons dire que le peuple peut, aussi, conjurer ces menaces, voir l’ombre invisible qui le drape de sa fallacieuse sympathie.

Nous pouvons montrer le choix ardu qui subsiste : manifester son libre-arbitre. Une fois épuisé à son sujet ce qui est insignifiant et dérisoire, la politique est là pour permettre à chacun de construire et manifester son libre-arbitre, et signer, ainsi, de la plus belle et de la plus noble des manières, sa souveraineté.

La souveraineté est bien davantage qu’une affaire d’opinion ou de conviction. Elle est une édification.
Les apôtres de l’antisystème, la plupart du temps, n’en veulent qu’à votre opinion. Ils se fichent du libre-arbitre et de la souveraineté.

L’Afrique n’a pas besoin d’un nouvel esclavagisme

Il y a, de par le monde un immense besoin de dignité. La dignité est essentielle. Elle est liée au libre-arbitre. Elle est facteur de souveraineté authentique.

Pour fainéant qu’il ait été taxé par certain de ses successeurs, Jacques Chirac avait identifié ce besoin, anticipé cette perte et le désastre dont cela pouvait être annonciateur.

Le peuple russe a le droit de sacrifier son honneur au mensonge. Il a le droit d’entretenir la machine à opprimer et à laver les cerveaux, ce qui lui permet de s’accommoder des pires turpitudes. Il a le droit d’oublier qui il pourrait être.

L’Afrique, aussi, dit quelque chose de ce premier quart de XXIe siècle. Elle ne nous le dit pas par la voix d’officiers en mal de reconnaissance et de putschistes maniant l’excitation anti-occidentale, anticolonialiste. Elle dit par l’impuissance institutionnelle qui ruine la dignité des Etats au moment où ils se construisent et établissent les bases de leur nation.
De mauvaises fondations ne permettront pas de construire les nations sur lesquelles l’Afrique mérite de grandir et prospérer.

En faisant des pans entiers de sa population des pantins de la désinformation, des fantoches politiques sabotent aussi l’espoir de toute l’Humanité. Ils rendent vieux le continent de notre Origine qui demande à naître neuf.

L’Afrique a besoin de dignité. C’est sur la dignité, la dignité qui appelle la soif d’instruction, qui lie les gens entre eux au sein d’une œuvre collective identifiée comme nation, qu’elle se construira.

Elle ne nous le dit pas par la voix de quelque capitaine en mal de reconnaissance ou celles de ses éternels putschistes ou encore celle des imaginatives fermes à trolls, qui exploitent, de manière industrielle et nocive, la capacité, lié au psychisme des masses, d’exciter l’opinion.

L’Afrique n’a pas besoin d’un nouvel esclavagisme, de cohortes placées sous la coupe de ces agents d’influence plus ou moins extérieurs qui prolifèrent pour conditionner des individus enchaînés à l’ignorance et à la duperie.
Elle a les moyens de forger son libre-arbitre. Nous devons lui reconnaître cette faculté et l’aider, si elle le souhaite, à l’exercer pour elle-même, pour la qualité du monde auquel, elle aussi, doit porter sa pierre à l’édifice.

Le blasphème d’aujourd’hui

Est-ce qu’en 2024 les élections européennes peuvent se dérouler sans regarder droit dans les yeux ce qui se passe, la coalition du grand désordre mondial qui se compose ouvertement et nous menace ?
Non.

La Russie, son intelligence, empoisonnent nos démocraties par de la désinformation massive, par ce qui subsiste de sa probable séduction idéologique et, vraisemblablement, une exceptionnelle capacité de corruption.

Longtemps, la Russie l’a fait insidieusement. Elle le fait aujourd’hui ouvertement.

L’Europe est là. L’Europe a dans son sang le contrepoison pour sauver le monde. C’est un contrepoison de l’éveil, de l’intelligence, de la fraternité. De la civilisation qu’elle a été capable d’élever jusqu’à des cimes inouïes.

La confiance est le défi de l’Union Européenne, de l’Occident aussi. La confiance est ce qui se voit d’elle dans le travail et l’inspiration de chercheurs qui ont répondu part l’ARNm au défi mortel qu’a imposé le COVID-19.

Dans un monde frappé par une crise sanitaire sans précédent, des esprits brillants ont collaboré, transcendé les frontières nationales et les intérêts particuliers, pour concevoir une solution qui a sauvé des millions de vies.

C’est l’Occident qui a réalisé cette preuve.

Cela aurait-il été possible sans un système qui valorise et encourage l’innovation, la liberté d’entreprendre et la collaboration, dans des économies autres que celles de l’Union Européenne, des Etats-Unis ou de Royaume-Uni ?

Au moment où un nouveau variant entre en scène, rappelons à nos concitoyens que la production d’une solution à l’échelle planétaire à une pandémie aussi grave que celle qui est toujours à nos portes mais que nous avons fait reculer doit être reconnue pour ce qu’elle est.

Insinuer le doute sur le travail de Ugur Sahin et Ozlem Türeci, est le blasphème d’aujourd’hui.

Certes, chacun est libre de blasphémer, de profaner un travail qui, par son caractère bénéfique, est sacré.

Chacun porte ce qu’il veut sur sa conscience, mais nous devons savoir et dire où nous nous situons, en tant que parti politique qui parle aux Européens, et pour quelles raisons.

La confiance est au cœur de l’Homme. Elle est à son essence. Elle alimente son innovation.

Nous en avons besoin si nous voulons progresser dans les domaines vitaux qui sont ceux que nous posent le XXIe siècle.

Sinon, nous devons renoncer au progrès, à la croissance. A tout ce qui fait notre monde actuel et auquel une Europe forte peut tant apporter.

Celles et ceux qui veulent la fin de la mondialisation, de la croissance, la fin du libéralisme économique, qui veulent un monde qui ne s’ouvre plus et se referme sur lui, qui s’en remettent aux nationalismes. Ceux-là rêvent de révolutions nationales, écologistes, bolivariennes, ou autres.

La République française est d’un autre alliage. Elle n’a pas d’équivalente. C’est elle qui proclame, si on la résume à son essence, par-dessus tout tumulte, la confiance en l’Homme.
C’est ce qu’a, après avoir noyé des prêtres, profané et bouffé du curé, établi la doctrine de la laïcité, c’est ce qu’a fini de faire la fille aînée de l’Eglise pour les siècles des siècles : porter l’Homme aux nues.

Et nul n’a le droit, sinon à passer pour ridicule, de dire que cet effort sublime n’est rien.

Le temps des élections européennes de 2024 est celui de la restauration de la confiance.

L’Europe doit se fonder en espace de confiance, car la confiance crée les conditions de l’unité.

Nous voulons une révolution de la confiance. Parce qu’elle ne se fait pas dans la violence des anathèmes, des injonctions idéologiques, et des électrochocs de classe.

La révolution de confiance produit des métamorphoses, tendant à rendre à chacun la conscience de sa fonction, de son espace, de son utilité, de sa liberté d’avancer, d’œuvrer mieux et plus.

Pouvons-nous être l’espace politique, économique et social capable d’inverser la course du monde vers la brutalité ? De lui permettre d’échapper au processus de « décivilisation » qui semble inévitable ?

Telle est la question centrale.
Renew peut contribuer, en portant le bon débat, orienté de la bonne manière, au renouveau européen.

L’absence de devise sur l’€uro
nous rend orphelins

Je me souviens du moment où les premiers billets d’euro ont été émis. J’ai été frappé par l’absence d’une devise.
Une monnaie sans devise est incomplète. Son système a comme un goût d’inachevé.
Alors, j’ai mis ce motto que j’ai pensé derrière mon oreille, dans un coin de ma mémoire : « Nous croyons au meilleur de l’Homme » comme devise, en me disant qu’en latin : Credimus in Optimum Humanis et en Grec: « Πιστεύουμε στο καλύτερο του ανθρώπου » (Pisteúoume sto kalýtero tou anthrópou), il dirait ce que nous sommes ou entendons être.

L’absence de devise sur l’€uro nous rend orphelins de ce que nous aurions pu dire et annoncer de mieux quant à ce que nous sommes, en tant que continent et espace géopolitique, certes, mais avant tout, pour chacun, en tant que citoyen.

500 millions d’habitants unis par cette maxime et échangeant avec le monde forts nom de la confiance qui les unit, cela pèserait-il sur le destin collectif ? On ne saurait pas dire, au total, tout ce que cela pourrait inspirer.
Mais qui, parmi tous ceux qui aspireraient à intégrer cet espace, ne voudraient pas parvenir à se reconnaître dans cet espace politique et humain ?

Et y trouver, par cette voie, une légitimité que nul ne pourrait, a priori, contester.

Au fond, si je prends à rebours ma réflexion sur la devise qui aurait pu ou pourrait figurer sur nos billets de banques, sur nos pièces de monnaie, au fronton de la Banque Centrale Européenne ; nous aurions pu remonter le fil logique, le cordon ombilical, et aboutir ainsi, presque par déduction, à la trame épurée, délivrée de toute tentation idéologique, d’une Constitution européenne.

De cette manière, elle aurait pu ne pas échouer sur le plombier polonais, sur le procès en suspicion technocratique, sans doute exagéré, et le plan B.

J’ajoute, pour terminer, que l’adjonction d’une devise à une monnaie peut sembler superfétatoire, de l’ordre du symbole. Mais, il faut se souvenir que c’est pour conjurer la guerre civile qui a répandu tant de sang en Amérique qu’il a été décidé de mentionner sur le billet vert « In God we trust ».

Cela ne leur a pas mal réussi. Même si le leadership du dollar est contesté.

Enfin, l’actualité porte tout de même un mouvement de non-alignés grandissant qui voudraient concurrencer le G7 par une monnaie commune. Que dirait-elle au monde, avec le rouble au milieu ?
J’ai tenté cet éclaircissement dans : Discours sur la monnaie de la pièce.

A la République française.
A l’Europe.

孔夫子 (Confucius) peut-il perdre ?

Questions pendantes:

Nous savons déjà que le XXIe siècle est le siècle qui répondra à deux questions majeures.

La première se formalise en #Ukraine et semble ne pouvoir l’être qu’aux dépens de la #Russie.
Oui, une puissance nucléaire peut perdre une guerre.
Ce n’est pas une affaire de désirs pris pour des réalité. Si ce ne doit pas être le cas, il est à craindre que ce soit la fin de l’Histoire.

La seconde se cristallise autour de Taïwan.

Comment la Chine Populaire, forte de 1,4 milliards d’habitants, pourrait-elle ne pas avoir “raison” d’une Chine Nationaliste de 25 millions d’habitants ?


Elle peut, vraisemblablement, la soumettre par la force, l’enserrer; elle peut nourrir et accepter l’escalade, obliger l’humanité à la suivre, dans le chaos et l’instabilité, desservant les termes vers lesquels elle veut voir converger le statu quo.

Mais avoir « raison » de Taïwan, c’est autre chose.

C’est le champ d’une réalité existentielle propre à la Chine éternelle qui se développe et se fixe autour de Taïwan. « Dans l’avenue des deux-Républiques, le bourreau passait, son sabre courbe sur l’épaule, suivi de son escorte de mauséristes », écrit André Malraux dans La Condition Humaine, paru en 1933. L’avenue des Deux-Républiques a débordé en mer de Chine, sous la forme du détroit de Taïwan.


Le conflit ontologique n’est pas le moins du monde réglé.
Il s’est réveillé et s’aiguise avec le réveil du géant économique, démographique, militaire, qu’est la Chine continentale.

La Chine a la responsabilité de se résoudre elle-même pour devenir une puissance politique à l’aune de ses autres attributs de puissance.
Elle ne peut pas faire semblant de rien.
Où, quand et comment est de l’ordre de sa souveraineté.

La grandeur de la Chine est, de ce point du vue, essentielle au monde. La grandeur de la Chine ressortira. Ou elle fera défaut.

Et les autres puissances devront compenser le défaut.

A la différence de la Russie, nous devons, déjà, être reconnaissants à la Chine de maîtriser sa force.
Elle pourrait, en effet même si tout est fait pour l’en dissuader, céder à la tentation de répondre au principe de la Chine unique en l’éteignant par la brutalité extrême et le renoncement à la valeur de la parole.

Le chemin de Poutine ne devrait pas être celui de Xi Jinping.

孔夫子 (Confucius) peut-il perdre ?

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Retour aux sources

Il n’y a pas d’autre choix que de sortir du marasme démocratique par le haut, par la liberté de l’intelligence autant que par l’intelligence de la liberté.

La République nous attache, par ses institutions, par le vocabulaire qu’elle met à la disposition de tous, à la discipline de la liberté. Même si son addiction invoque en son nom le droit de boire tout son saoul, un alcoolique n’est pas libre par l’alcool. Un drogué par la drogue.

Le défi de La liberté (guidant le peuple) ne peut se réaliser que par la détermination du peuple à rester et redevenir, pleinement, qui il est: Un et indivisible. Le Peuple est-il proclamé et se voit-il essentialisé ainsi, dès l’origine, pour se voir réduit au narcissisme?

Nul n’est citoyen par le genre sexuel, par les phobies, les allergies, par ses dénis, le sectarisme de ses orientations alimentaires ou de quelques lubies, par ses passions partisanes et idéologiques qui constituent un marketing de la pensée.

Nul n’est citoyen par le paroxysme identitaire auquel est porté, à dessein d’atteindre la République, l’individu médiatique, l’homo médiaticus.

On n’est pas citoyen par sa personne médiatique. On l’est par son Être. Par l’unicité de son Être.

Le peuple se définit par ce qui lie et distingue. Il se décompose par ce qui sépare et « indiffère ». Il y a une Politique qui ne parle plus qu’aux différences. Il y a une Politique qui ne sait qu’accentuer les différences, qui ne sait parler à chacun parce qu’elle ne sait plus parler à tous.

Tel est le triste cours d’une désolante démocratie.

La République ne peut pas être sans le peuple. Elle ne peut pas être sans l’esprit de service envers le peuple qui doit animer chacun, y compris celui qui rend compte et l’informe.

Le journaliste veille, au-delà de la religion des faits, sur l’intégrité du système et des contenus informationnels.

Cela est dû au peuple. C’est ce qui l’édifie.

Apocalypse, selon Poutine

Le fait que le régime de Vladimir Poutine assimile l’Occident à une “menace existentielle” dans la doctrine stratégique de la Fédération de Russie n’est à relier, d’une manière aussi aiguë, à aucun précédent historique.

La terminologie employée par la fédération de Russie porte la question de la guerre bien au-delà du champ de sa phénoménologie classique qui détermine sa rationalité.

Il s’agit pour Poutine de s’ériger en camp du Bien face à la « domination » insidieuse du Mal, d’en libérer le monde et d’être, ainsi, à l’origine de la création d’un nouvel ordre mondial.

Un régime qui fait cela, creuse sa tombe.

En prenant le risque d’engager cette dimension sémantique et un tel niveau d’essentialisation, la Russie n’ordonne pas, en effet, qu’une escalade des mots et des postures.

Vladimir Poutine matérialise, au nom de la Russie, une porte qui n’est pas celle du paradis sur terre puisqu’elle est celle des enfers.
Elle n’existe que si on la voit. Elle n’existe que si quelqu’un prend le risque de la désigner.

C’est ce que Vladimir Poutine vient de faire clairement.

Hitler et le IIIe Reich ont aussi, en rêvant simultanément d’une race aryenne dominant le monde et le débarrassant des Juifs, désigné cette porte et engagé la quasi-totalité de l’humanité dans les ténèbres de son entrebâillement.

De tels hommes ont inauguré l’ère de la calamité. Ils ont fait du XXe siècle le siècle d’un effondrement.
Faut-il vraiment que le XXIe poursuivre cette descente et en reprenne les prémisses ?

Ce qui est infalsifiable,
C’est que la lumière triomphe des ténèbres

L’auteur de Mein Kampf a donné un sens historique à l’holocauste et permis de définir la substance du crime contre l’Humanité.

Vladimir Poutine, lui, fricote du côté de l’apocalypse nucléaire.

Voyez, surtout, qu’il ne peut y faire que fricoter.

Mais Nous, les nations du monde, ce composé des hommes et des femmes de races, de religions, de convictions et de cultures différentes, au nom de la Liberté et de la dignité des Hommes, ne sommes pas des nations, des citoyens et des sujets, qui fricotons avec les thèmes dont dépendent le destin commun.

Pour peu que cela nous soit demandé par les circonstances, nous ne savons aller qu’à la profondeur des choses pour que, là même, vienne le règne de la Lumière et celui du dénouement.

Nul ne peut transformer l’ombre en lumière. Il est possible à un régime corrompu de maquiller bien des choses, mais la lumière reste la lumière et l’ombre demeurera l’ombre.
Ce qui est infalsifiable, dans l’ordre des choses, c’est que la lumière triomphe des ténèbres.

On le voit : la Russie n’a pas les moyens de parler clair. Elle louvoie sans fin, elle baragouine une langue qui n’est plus celle de Tolstoï. En guise de sceptre, elle arbore le balais brosse qui lui permet de laver le sol du sang qu’elle répand et elle demande qu’on s’incline devant lui.

Qui le fera ? Qui fera cette allégeance ? Qui aura l’inconscience d’y succomber ?

La Russie peut essayer de noyer les apparences, d’inverser tous les éléments de langage et les repères, elle n’est pas soluble dans le droit et l’élévation de la culture.

Elle méprise le droit. Elle vénère la force.

Elle s’adonne à une manipulation du psychisme national et international qu’elle livre à des charlatans. Qu’il s’agisse du patriarche Kyrill, d’Evgueni Prigojine, commandant en chef de Wagner et son armée de salopards, ainsi que des polyvalents des basses œuvres du régime.

Elle a anticipé, sournoisement, les conditions qui lui permettent de se poser en victime de l’agression préalable. Elle est allée à la bonne école de la dictature du prolétariat.

On se demande pourquoi la Russie tord le cou à la réalité ? Pourquoi elle ment effrontément à son peuple ainsi qu’au monde et pourquoi elle « inverse » le champ des valeurs?

Elle le fait car la réalité de qu’elle est, l’objectivité de son intention, ne peuvent être assumées. Il lui faut déguiser la réalité, travestir maladroitement l’Etat, lui retirer, à commencer par le respect du vrai, les attributs de sa dignité.

L’Armée, le Militaire, est l’extension de la dignité que se fixe l’Etat. Il n’y a pas d’armée sans honneur. Il y a des mercenaires et des soudards. Ses généraux, ces officiers, finiront par le voir.  

Nous sommes le siècle
qui a les yeux grands ouverts
et qui a l’âme centrée.

Vladimir Poutine porte l’apocalypse.

Il ne s’agit pas de l’apocalypse nucléaire.

Cette menace nucléaire, elle est brandie, virilisée, vectorisée par un arsenal fantasmé comme invincible, depuis des mois. Mais le maître du Kremlin ne mesure pas à quel point la montée à l’arme extrême, synonyme du feu nucléaire, à quel point cette instrumentation essentialise.

Au-delà de la terreur qu’elle est sensée inspirer, elle ramène à la réalité de l’enjeu, elle dépouille l’état du réel des artifices. Elle laisse transparaître, au delà de toute glose, le visage du régime.

L’arme nucléaire est un élément formel de la dissuasion. Elle met, symboliquement, une partie de la puissance des dieux dans des mains humaines.

Mais que personne ne laisse croire à personne qu’elle n’octroie que ce pouvoir, et que ce pouvoir est un gage d’impunité. Elle leur met, à l’égal de celui des dieux et à proportion du pouvoir de destruction, la mesure et le poids de la responsabilité.

Cela est inaccessible aux fous et aux clowns.

Ce qui est peut-être encore pittoresque quand il s’agit des gesticulations de Kim Jong Un est cela même qui est inconcevable s’il s’agit de la Russie.

La seule apocalypse que Vladimir Poutine lève en invoquant « une menace existentielle » est celle qui menace le Kremlin: c’est celle de la vérité. Elle ne se combat pas avec des radars, des batteries anti-aériennes ou grace à des engins hypersoniques, pas plus qu’avec des coalitions hétéroclites et trompeuses.

C’est la première et la dernière fois dans l’histoire de l’humanité, au sein de l’espèce humaine, que les nations doivent accepter de voir invoqué, au nom d’une menace existentielle que leur ferait subir une ou un ensemble de nations, ce risque de vitrification par l’une des leurs. Il n’y a pas de petite vitrification.

Mêmes celles qui y sont rétives, qui considéreraient que cette guerre n’est pas la leur, faisant primer leur intérêt strict, leur éloignement, sont happés par cette surenchère stratégique.
Elles ne peuvent ignorer ce vers quoi cette surenchère est le marchepied.

J’aimerai que nous en vinssions à la grande question finale.

Pourquoi Vladimir Poutine, en arc-boutant son système politique, social, étatique et militaire sur une menace existentielle, a creusé lui-même, tout seul, la tombe de son régime ?

La raison en est très simple. Elle n’est pas sybilline. Elle est comme un secret d’enfant.
Le Bien n’a pas d’ennemi existentiel. Seul le Mal, dans la langue propre à la conscience des Hommes, se place dans l’exposition à une menace existentielle, et il ne peut la subir que de ce qui incarne, à ses yeux, le bien.

Le Bien ne se définit pas lui-même et ne définit pas le Mal. C’est le Mal qui définit le Bien et se définit lui-même, en sorte qu’il n’y a pas de lutte finale entre le bien et le mal. Il n’y a pas de victoire et de défaite: n’est que ce qui doit être, distingué de ce qui ne le doit pas.

Ce fil d’Ariane ténu relie solidement, sans qu’elles s’en rendent forcément compte, toutes les civilisations en une. Il relie, lentement, invisiblement et un à un, tous les Hommes en une seule, unique et infinie conscience.

Elle a l’infini pour racine et témoin.
Il faut la dégager de la tourbe du relativisme et de l’existentialisme.
Elle donne sa cambrure à l’Etre, face au Néant.

De quel calcul saugrenu Vladimir Poutine a-t-il pu tirer pour conclusion
que l’homme qui préside au destin d’un milliard et demi de personnes
et qui est adossé à la grandeur d’un si grand et ancien empire
peut se laisser aller à l’hérésie,
et prêter l’honneur du peuple à la dépravation ?

Xi Jinping ne peut pas ne pas savoir
que nous sommes en un siècle qui ne l’accepte pas.

.

Nous sommes le siècle qui a les yeux grands ouverts
et qui a l’âme centrée.

Pauvre Russie.

Ce que j’ai à dire au sujet de l’état du monde

Le 24 février 2022, en violation du droit international et en utilisant des prétextes qu’elle a contribué méticuleusement à fabriquer, la Russie a lancé ses chars et ses avions sur l’Ukraine. La guerre éclair qui devait voir le régime de Kiev tomber comme un château de cartes s’est transformée en une guerre de tranchées digne de 14-18. La jeunesse ukrainienne y donne sa vie pour défendre une patrie que Poutine dit ne pas exister, tandis que les Russes envoient des prisonniers et ceux, parmi les jeunes défavorisés de son immense fédération, qui n’ont pas pu se dérober à l’appel, à l’abattoir.

Vladimir Poutine a soulevé une petite partie de son masque. Il montre la soif de pouvoir et de vengeance qui n’aura pour limite que sa mort. La signature de cette Russie dans l’histoire humaine est le chaos qu’elle répand et répandra tant qu’elle n’aura pas été mise hors d’état de nuire.

Nous le savons déjà. Il faudra mettre la Russie hors d’état de nuire.
Nous savons tout ce que cela peut impliquer.
Nous en avons conscience.
Que la Russie et les bonimenteurs qui sont à sa tête, et qui croient, en brandissant la terreur nucléaire ou les batteries de missiles hypersoniques, jouer sur les nerfs des peuples européens et occidentaux, sachent que nous n’avons pas peur.

Leurs subreptices manœuvres dans l’obscurité ni la dialectique qui les accompagnent ne dictent en rien ce que doit être notre vigilance et notre résolution. Nous sommes, ici, dans ce combat, auprès des Ukrainiens.
Nous sommes, ici, sans peur et sans reproche.
La Russie ne peut pas en dire autant. C’est la faillite profonde de ses institutions dénaturées par le crime et gangrénées par la corruption qui l’engloutit sans qu’elle s’en rende compte.

Elle ne peut chercher, dans la communauté internationale, que des alliances éventées et bancales qui finiront par se retourner contre elle, car il y a un temps pour la mystification et il y a un temps où le vrai et le juste triomphent en l’Homme, et les nations quelles qu’elles soient ne se trouvent, pour leur propre bien, leur propre prospérité, que dans la plus haute idée de l’Homme qu’elles se font.

Monsieur Poutine doit apprendre que la civilisation dont nous nous réclamons n’a pas besoin de l’encensoir ni de la montre en or du patriarche Kirill pour savoir où se trouve sa dignité et les valeurs qu’elle doit protéger.

Elle, elle ne promet pas, comme le fait le patriarcat de Moscou sans se distinguer, ici comme ailleurs, des apostats djihadistes, le paradis à ceux qui meurent pour servir la cause vile d’une grande Russie démente d’abord, anthropophage, irréelle et fantasmagorique pour finir.

Elle apprendra cela à ses dépens, en payant le tribut des crimes de guerre et des atrocités qu’elle a répandues.

Ou alors, elle se mettra elle-même, dans des conditions à établir, hors d’état de nuire. Elle fera après cette capitulation, ce que l’Allemagne nazie a fait pour expier ses fautes et redevenir elle-même.

C’est un sceau misérable et ignoble que la Russie tente d’apposer sur le cours de l’histoire humaine. Sauf à accepter les biais (syndrome de persécution, paranoïa de l’encerclement, menace de l’OTAN, réaction à la décadence occidentale, posture messianique, etc.) par lesquels la Russie veut que nous voyions la situation, ce qui se passe ne peut pas être vu autrement que comme une infamie et il faudra laver l’humanité des traces de cette infamie.

La Russie telle qu’elle est n’est pas un Etat souverain car elle n’est pas un Etat en dignité. Ce ne sont pas, en effet, les volumes des pièces du Kremlin, l’immensité des portes, la longueur infinie des tables, le lustre du protocole, le ballet impeccable, dans l’huisserie, des jeunes soldats et des chambellans, qui font et assurent la dignité de l’Etat.

Monsieur Poutine doit savoir que ce qui témoigne de la dignité de l’Etat, c’est la pureté du cœur, l’ambition de l’intelligence et l’honnêteté de l’esprit de ceux qui l’animent et le représentent. Il faut craindre que les unes comme l’autre ait quitté Monsieur Poutine, il y a déjà longtemps.

Les Chinois, que Baudelaire a réputé avoir la faculté de lire l’heure dans l’œil d’un chat et qui lui accordent pourtant « la solidité d’une amitié solide comme un roc » peuvent-ils être dupes de cela indéfiniment ?

Pendant combien de temps encore Vladimir Poutine pourra-t-il se prévaloir du soutien de la puissance chinoise quand celle-ci risque de se transformer en complicité ?

Ne nous voilons pas la face, la manipulation de l’opinion est le domaine d’excellence de la Russie post kagébiste, experte dans l’art de la subversion. Pour des raisons qui tiennent à son passé communiste et à l’expertise que cet Etat a développé pour asservir son peuple pendant plusieurs générations, nous pouvons faire confiance à la Russie pour ne jamais nous décevoir quant à sa brutalité, son cynisme et sa capacité à embrouiller les esprits et retourner les cerveaux.

Elle a pratiqué cette expertise, par des relais qu’elle a choyés et la viralité des réseaux sociaux, dans les démocraties européennes et même jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique, où elle a fait trembler le capitole par procurations successives.
Elle le fait aujourd’hui, sans le moindre scrupule, en Afrique.  

Si nous n’avions pas, au sein de nos démocraties quelque peu paralysées sémantiquement, aussi peur des mots, quels sont ceux qui viendraient brûler nos lèvres ?

Le chef de l’Etat russe se croît supérieurement habile, avec, autour de lui, quelques spécimens, dit-on, de l’âme russe, appliqués à construire et à insinuer une rhétorique implacable selon laquelle la culpabilité de tous les maux de la terre, revient à l’Occident.

Partout, la faute originelle incombe à l’Occident.

Cette stratégie est imparable, selon eux. Elle est, c’est vrai, aussi fiable que le ruban « tue-mouche » tant que les hommes pensent et réagissent comme des mouches.

Regardez, pourtant, qui aime cette Russie qui viole tout sur son passage, emprisonne toute dissidence, criminalise l’expression, et qui la soutient, ou pourquoi. Rien n’y est franc du collier. Rien n’y est droit et transparent. Ce qui y règne, c’est la peur de l’esprit et de la parole libres. C’est le saint des saints des connivences et des intérêts où se psalmodient des petits calculs d’intérêt et de conservation du pouvoir.

Je crois que tout individu sur cette planète, où et qui qu’il soit, est capable du minimum de recul pour s’affranchir des chevaux de Troie, séduisants, simplificateurs, de l’anti-occidentalisme, de l’anticapitalisme, de l’anti-américanisme, qu’on tente d’inoculer dans son esprit.

La démarcation fondamentale, qui permet d’établir l’ordre mondial juste et sécure que la Russie a intérêt et vise à mettre hors de toute atteinte, sépare les États qui ont le goût de la vérité de ceux qui ont le goût du mensonge.
 
S’il doit y avoir un choc des civilisations, c’est celui-là qu’il doit être mis en évidence et c’est à l’aune de cet enjeu, primant sur tout autre, que les chefs d’Etat et les nations, leurs peuples d’aujourd’hui, doivent se déterminer.

Un des pièges est de considérer, en effet, que c’est l’Occident contre la Russie qui s’opposent en Ukraine. Dans ce cas, cela permet d’installer et de propager l’idée que c’est l’Occident contre le reste du monde. Poutine et Lavrov œuvrent à créer cette ligne de démarcation et, jusqu’ici, il faut admettre qu’ils y réussissent plutôt bien.
Monsieur Poutine veut faire croire que la Russie mérite d’être un sanctuaire et que c’est elle qui est attaquée.

La Russie n’est le sanctuaire de rien, sinon du mensonge d’Etat et du totalitarisme.

Tout autre interprétation conduit au parjure.

C’est cette guerre invisible qui fait rage, et c’est ce en quoi elle est déjà mondiale même si sa violence concrète et abominable n’est pas généralisée et c’est cette guerre, sur l’ensemble de ses fronts, territoriaux, moraux, phénoménologique, qu’il ne faut pas perdre. Elle a les Ukrainiens, si courageux, si inattendus dans leur vaillance contre la tyrannie, sur le front.

Partout où il se fait une conception élevée de la charge qui lui incombe, le Politique a le devoir de porter et d’exprimer cette lucidité devant tous.

Nous devons impérativement – et le « Nous » que j’invoque ici n’est ni noir ni blanc ni du sud, d’orient, du nord ou d’est. Il n’est ni chrétien ni islamique ni juif, pas plus qu’il n’est hindouiste, bouddhiste, taoïste, confucianisme, ou bonnement agnostique, animiste ou athée. Ce « Nous » est celui qui représente les nations mues par le goût souverain de la recherche de la vérité – nous devons, donc, je le répète avec force, défaire l’empire du mensonge et de la tromperie, armé de ses vieilles ficelles et de sa force de corruption.

Les gens qui croient devraient être les plus unis car leur foi, quelle qu’elle soit, les missionne du côté de la lumière, du côté de la justice, de côté de l’espérance. Ils sont encore plus impardonnables que quiconque lorsqu’ils instrumentalisent la foi, la spiritualité, dieu ou Allah, à autre chose qu’à la désignation du chemin de la concorde entre tous, au service de la dignité qui doit être reconnue et attendue de tous et au chevet de tout ce qui a été abîmé et qui doit être réparé.


Ce « Nous », sur lequel je me surprends à insister, est le seul qui se puisse être triomphant des ténèbres.
Ce « Nous » est de la Terre et de la grande race des Hommes et c’est de la hauteur de ce « Nous » qu’il nous faut réapprendre, vite, à parler et à être. Il faut le faire sans peur, sans fatigue, sans mépris pour les tâches et les devoirs à accomplir, en manifestant la bonté, aussi, dont le monde a besoin.

L’Humanité a le besoin pressant de se retrouver ainsi. Je ne vois que trop qu’elle peut et qu’elle est entraînée à totalement s’égarer.

Le premier pas, le pas élémentaire, est pour elle de se retrouver dans la lutte contre le mensonge, car le mensonge tente de submerger les nations et d’imposer partout le règne de sa subversion.

Nous avons le devoir d’entraver et de mettre en échec la Russie et de redéfinir, à partir des perspectives que la défaite russe ne manquera pas d’ouvrir, les relations internationales.

Nous pouvons et nous devons changer d’ère, atteindre le seuil d’un renouveau.

Le second pas, et il occupera nous bien, un siècle ou plus, ou moins, sera de déterminer ce qui, au sein des Nations, caractérise et alimente, entre elles, la dynamique d’une vérité coïncidant leurs intérêts respectifs et mutuels.

Comment, quand, où et pourquoi la vérité change ? Pourquoi mute-t-elle pour retrouver l’éclat et resplendir et pour nous faire tous avancer ?

Qui peut prétendre que le XXIe siècle n’a pas besoin de renouer avec un discours sur la vérité ?

L’organisation des Nations Unies doit avoir les moyens de veiller sur le droit et de dénoncer toute atteinte contre l’esprit de l’institution dont l’assemblée générale et son articulation au conseil de sécurité sont constitutifs, sui generis, en plus haute autorité sur terre.

La tentative de décomposer cette institution doit cesser.
Il faut parfaire et équilibrer son précieux mécanisme.

La République française, elle, doit redevenir la belle chose tranquille, vaillante et éclairée et se retrouver, « Une et indivisible » selon son propre serment, dans l’étrange et subtil caractère qui est attendu d’elle.

#CredimusOptimumHumanis

La République, c’est la responsabilité de tous

La gauche, lentement mais sûrement, a fait du concept de justice sociale une tromperie. Elle l’a vidé de toute substance. Elle a trahi Jaurès en faisant un fonds de commerce du cri du cœur et de révolte initiaux qui justifiaient sa cause. Elle a défiguré et trahi l’idéal social et humain. Elle trahit aujourd’hui en prétendant la défendre la dignité du travailleur et du citoyen. Elle est méconnaissable.

Les syndicats, même s’ils se gargarisent d’un million et demi de personnes défilant dans les rues, y concourent en souscrivant à une arithmétique des petits calculs quand la France, pour elle-même autant qu’au sein d’une Europe vouée à la grandeur si elle a les reins assez solides et les idées à la hauteur de ce qui doit l’inspirer, a surtout besoin de grandes équations nouvelles.

Où va, sinon au désastre, une démocratie emportée par une surenchère sociale où tout finit par procéder par une illusion d’optique qui dépossède le peuple de son rapport au réel ?

C’est le rapport que le peuple entretient au réel et à ce que le réel exige, qui fonde sa dignité. C’est valable en temps de paix. C’est valable en temps de guerre. C’est invariable et c’est intimement lié à la manière dont on conçoit son devoir et qu’on honore, quel qu’il soit, son rang.

Ce n’est pas autrement, surtout, que chacun rencontre sa véritable grandeur qui n’est pas limitée à un statut social et qu’il confère ainsi à la République la vertu essentielle qui lie, par leur interaction et leur complémentarité, l’ensemble des citoyens en une nation, en une grande communauté d’effort, d’intelligence et de destin.

Toute politique, tout esprit partisan, qui corrompt ou occulte cet esprit brade le peuple à des illusions. Toute politique qui corrompt ou occulte ce caractère plutôt que de l’entretenir et le mettre en valeur est impardonnable car il dissout la dignité du peuple et le voue au malheur.

Lorsque l’on fait battre, au peuple ou à partie de lui, le pavé au nom de slogans faux et cyniques, rieurs ou haineux, on profane le peuple et les conséquences, longtemps invisibles et insignifiantes, s’installent et elles finissent par être la source de maux irréversibles et généralisés qui stigmatisent la société en la rendant, morceau par morceau, de l’école aux enjeux de la solidarité entre générations, insoluble à elle-même, privée d’horizon.

Nous avons tendance à oublier que la République, c’est la responsabilité de tous. C’est par la recherche constante de la vérité et par le mépris des démagogies que la République émancipe. C’est en y cédant qu’elle asservit, détourne du commun. C’est en entraînant à y céder qu’elle aliène.

Il n’y a pas de République sans responsabilité.

Le politique comme la démocratie n’ont de sens et de vérité qu’à cet aulne.

La nature du pouvoir ne se vérifie et ne renouvelle sa substance que sur cette crète.

Ce sont des dimensions vivifiantes que le peuple français doit rechercher et resacraliser.

Le long cours de l’histoire témoigne que rien de bon ne peut émaner des masses que l’on pervertit, mais, qu’au contraire, peu de choses résistent à un peuple animé par l’idée claire de ce qu’il se doit à lui-même.

Ce peuple-là peut avancer sans crainte dans l’histoire. Il gagnera sur tous les plans.

La société française n’a pas besoin de révolution institutionnelle.

Elle a besoin d’une révolution du sens et chacun devrait voir, car cela crève les yeux, qu’elle souffre et s’égare du fait que cette révolution essentielle ne lui soit point donnée.

En attendant la fusion nucléaire

La technologie de la fusion nucléaire doit libérer, à terme et lorsqu’elle sera pleinement éprouvée, le monde de la servitude aux énergies fossiles et à la dépendance à un combustible rare.

Elle changera la face du monde en permettant de s’affranchir des chantages énergétiques et, dans une limite à vérifier, de sa cherté.

La communauté internationale doit impérativement préparer les conditions de cette transition avec les pays producteurs d’hydrocarbures, particulièrement de l’OPEP, pour lisser au mieux, sur la période conduisant à l’émergence de centrales à fusion, la préservation des intérêts vitaux respectifs.

Si nous devons éviter, nous qui sommes consommateurs, des tensions qui nous impactent si durement aujourd’hui, grâce à des tiers, nous devons garantir à ces pays, à la communauté qu’ils forment (OPEP -), un mécanisme de retour en matière de stabilité.

On ignore combien de décennies seront nécessaires pour aboutir à la maturité de la fusion, mais l’attitude agressive de la Russie oblige dès aujourd’hui à calculer ce changement d’horizon et à se garantir mutuellement, dans un cadre à définir, des risques d’un effondrement systémique.

De tels accords ne peuvent pas impliquer des États qui ont une approche égoïste voire criminelle de leurs ressources.

Sans relever formellement de tels mécanismes, le Mondial Qatar 2022, dévoile des perspectives sur lesquelles construire.

Le sujet stratégique est sur la table.

Il n’attend qu’à être enrichi.

Vademecum

Pourquoi ai-je tellement envie de croire que le combat des Afghanes et des Iraniennes peut contribuer à remettre le XXIe siècle à l’endroit ?

Probablement parce que ce siècle est dévoré à sa racine par les populismes, la démagogie et tant de combats démesurés autour d’égo redondants et superflus. J’ai donc envie de croire que le néant triomphant de l’Être va s’arrêter brutalement à elles, à ces femmes courageuses et emplies de la plus universelle des dignités.

Peut-être alors, comme par ces miracles qui, depuis la nuit des temps, sont censés avoir sauvé l’histoire du monde, les mauvais génies qui s’y croient tout permis s’évaporeront-ils comme un mauvais rêve s’évanouit dans le soupir?

Il n’est pas difficile de savoir où la tyrannie est à l’œuvre et où l’intelligence est malfaisante. Il n’est pas difficile de savoir où le projet politique est, de la Russie de Poutine à l’Amérique de Trump, insupportable, pétri de mensonge ou de vulgarité, et inhumain.

Comment est-il possible que tant d’esprits soient obscurcis au point d’être privés de ce discernement?
Quels sortilèges agissent sur le psychisme collectif?

La Russie doit capituler. Elle doit, en premier lieu, capituler moralement parce que son combat porte atteinte en profondeur à ce qui doit alimenter et nourrir le projet d’un monde juste et équilibré, régi par le droit et un minimum de bienveillance.

La question n’est pas de savoir si Marioupol, cadenassée par une chaîne de plots en béton, est tombée ? La question est : la bien-nommée et bienaimée Marioupol peut-elle tomber?

La Chine de Xi Jinping doit comprendre que le carrefour dans le temps que cristallise l’agression russe sur l’Ukraine, va déterminer directement la manière dont l’humanité va s’adapter aux défis qui sont les siens dans ce millénaire.

Le peut-elle ? Xi Jinping le peut-il?

Puisque la grandeur de l’Empire du Milieu ne la fait raisonner qu’à cette échelle de temps, la Chine doit concevoir sa responsabilité à cette aune. A défaut, sa grandeur devient fragilité. Elle devient la fragilité de l’Humanité au moment où le genre humain, confronté à des défis dont il n’est pas sûr que nous mesurions totalement l’ampleur, y compris sur le plan anthropologique, a besoin de savoir qui elle est pour déployer son génie et la puissance de sa solidarité.

La Chine doit prendre conscience de son devoir. Il n’y a que ce seul chemin pour assumer sa puissance.

Ce ne sera pas facile pour elle.

Il est vrai qu’il y a tant de pas à faire de Tiananmen à nous.

La chance d’ouvrir les yeux nous est inspirée par ces Afghanes et ces Iraniennes, si belles et vivantes, dans leur élan vital qui fait trembler les pierres.

Le monde antipolaire, selon Poutine

Poutine construit le mythe d’une Russie bastion d’un monde multipolaire face à l’« hégémonie de l’Occident ». Mais la principale à menacer le monde multipolaire, c’est la Russie. Le monde selon Poutine ne serait pas multipolaire, mais antipolaire.

Je veux juste dire que toutes les nations et les grandes puissances, leurs peuples affranchis, doivent craindre l’engrenage et le passage d’une ère – celle que l’ONU a inauguré en 1945 – où il était possible de construire à celle qui se dessine aujourd’hui et que l’agression de l’Ukraine par la Russie précipite.
Celle de la destruction mutuelle.

C’est cela l’enjeu.

Les forces que la Russie a mis en œuvre doivent se retourner contre elle

Pour avoir été le premier et le seul à avoir décelé, quelques jours à peine après qu’ils eurent été perpétrés, la probabilité que les attentats de 11 Sept 2001 avaient pour principal objet d’atteindre le socle stratégique que représentait l’alliance entre l’Arabie Saoudite et l’Occident, j’attire l’attention des membres de l’OPEP et, particulièrement, de l’Arabie Saoudite, sur la nécessité d’être du bon côté de l’histoire lorsque la chimère géopolitique russe, qui n’a pas sa place en ce monde, va s’écrouler.

Le rôle pris par le royaume saoudien à la demande des Etats-Unis, de 1985 jusqu’à son effondrement, dans la chute de l’Union Soviétique est considérable puisque cela a privé l’URSS des ressources budgétaires qui lui étaient nécessaires, conduisant à l’asphyxie économique du bloc.

Personne ne me fera croire que, au sein du KGB, puis du FSB, et notamment autour de Vladimir Poutine, cette responsabilité n’a pas fait couver le feu de la vengeance la plus froide et qu’elle a revêtu la forme, par exploitation de l’effet d’aubaine ou dans le cadre d’un noyautage plus subtil, des attentats de 11 Sept 2001.

Al-Qaida et la nébuleuse islamiste ont été, probablement, (l’Iran a été condamné https://wp.me/p5MpF4-1O7), les pions tactiques de la stratégie conjointe de l’Iran, ses officines et de la Russie poutinienne.

Après l’invasion de l’Ukraine, Sergeï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la fédération de Russie, est allé à Riyad rencontrer son homologue saoudien.


Quelques jours auparavant, Mohamed Bin Salman le prince héritier d’Arabie Saoudite dans une interview, publiée dans la Saudi Gazette, a pris ses distances avec l’administration américaine.

Je l’ai dit comme un avertissement – et surtout déploré – à plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, c’est une grande faute de ne plus reconnaître ses alliés. On les abandonne à nos ennemis.

Il me semble que MBS en fait payer, aujourd’hui, d’une certaine manière le prix. L’OPEP se refusant à compenser le pétrole russe.

Qu’a bien pu dire Lavrov au cours de sa rencontre avec son homologue saoudien sur l’enjeu du prix du pétrole qui, comme en 1985, est un élément vital pour financer le fonctionnement de la fédération russe et la guerre en Ukraine ? La Russie a également des cartes en main par rapport à son allié iranien.

Ce qui s’est passé en 1985 doit aussi être encore sur la table ou, à tout le moins, à l’esprit de tous.

L’Arabie Saoudite est, à nouveau, en grand danger et doit disposer d’une solution, à l’intérieur de son ambitieux et légitime agenda de transition et de modernisation.

Le rapprochement avec Erdogan, qui, au moment de sa proximité avec Poutine, a sorti la vidéo concernant le sort de Jamal Khashoggi, représente aussi un élément qui doit retenir notre attention sur le jeu qui s’est opéré, ses tenants et aboutissants.

Il y a quelque chose qui ne peut être contesté. L’Europe, les Etats-Unis, la Turquie et l’Arabie Saoudite ont été, au cours de ces vingt dernières années, attaquées par la Russie comme jamais cela ne fut pratiqué pour renverser la géopolitique mondiale.


Elle a, pour parvenir à ses fins, usés de tous les registres et de toutes les armes possibles et imaginables.
Il faut que les forces qu’elle a mis en œuvre se retournent, les unes après les autres, contre elle.


Ma réflexion stratégique publié en 2016.
https://www.edilivre.com/vulnerabilite-des-democraties-a-l-age-de-la-mondia-2571dccb4d.html/

Discours sur la monnaie de la pièce

Si une guerre à quelques heures de Paris, et à la frontière directe de l’Union Européenne ; si une guerre engagée par la Russie ne suffit pas à ouvrir les yeux de nos plus éminents représentants politiques, pour ventiler autre chose que des slogans usés et des promesses éculées, alors que faut-il leur souhaiter ?

Une guerre encore plus proche, une menace plus directe qu’elle ne l’est déjà ?

Le sens des priorités doit saisir la nation entière. Il doit saisir le monde entier.

Face à la situation de guerre à nos portes, nous n’avons pas à pérorer sur le pouvoir d’achat. Nous aurons tout le loisir de le faire, si l’envie ne nous a pas quitté à ce moment-là, quand la guerre d’Ukraine sera enfin achevée et que la puissance belliqueuse russe aura été renvoyée chez elle.

Mobiliser l’électorat, c’est faire circuler le frisson de la vérité dans le corps social, jusqu’à son dernier pore.

Ce n’est pas vaticiner sur de petites variations démocratiques plus ou moins factices et exaltantes, qui n’enchaînent que des frustrations et des déceptions.

Nous avons à marcher, droit devant, sur le défi qui se pose à nous, sur le défi que la Russie de Poutine nous pose, pose à l’Ukraine, pose à l’Europe, pose aux Etats-Unis, pose à la Chine, pose au monde.

Il est grand ce défi qui nous attend puisqu’il nous oppose à une puissance sans scrupule qui est, de surcroit, une puissance nucléaire.

Soit nous fuyons ce défi, certains y seraient disposés, soit nous éludons la question qu’il nous pose en prétextant que cela appartient à la réal-politique, soit, au contraire, nous poussons l’analyse plus loin que la sous-tend et la fixe la guerre, et nous nous rendons alors en son cœur.

Et là, en ce lieu de la raison accomplie, par notre capacité à dominer intellectuellement la crise, prenons le dessus sur l’épreuve engagée par l’adversaire en étant plus profond et plus aiguisé que lui.

L’heure n’est plus à regrouper la nation autour d’un pacte de l’immobilisme qui ne dirait pas son nom, qu’il porte la marque de telle ou telle réforme prétendue majeure, mais de lever la nation autour du plus enthousiaste des pactes, celui de l’élan républicain élancé sur son ennemi : la tyrannie, l’injustice, la pauvreté.

Permettez-moi d’écrire la page d’histoire que nous vivons à Kiev, en Crimée et dans le Donbass, en synthétisant le réel dans sa forme la plus abstraite et pourtant la plus élémentaire.

Nous connaissons tous Marignan 1515, le 11-Novembre-1918, le 8 mai 1945, mais nous ne connaissons pas – d’ailleurs, ils ne sont pas indiqués précisément – les moments clefs de l’évolution de nos systèmes financiers.

Ces moments sont cloués dans l’inaperçu.

Ce sont eux ou à partir d’eux, pourtant, qu’il a été possible de réguler et d’opérer les grands bouleversements de ce monde. Ils ont permis les changements de braquets successifs, couplés aux révolutions industrielles, qui ont conduit à la mondialisation qui est là, « dans un monde fini » selon Paul Valéry.

Le rouble est trouble.

Il ne faut jamais oublier qu’un désir de puissance, et c’est ce type de désir qui anime la Russie de Poutine, passe par plusieurs stades de concrétisation pour transférer, au bout de cette alchimie, les gains matériels, spéculatifs et symboliques dans la monnaie.

Dans le rouble. Et le rouble est infiniment trouble.

Je ne suis ni ne me proclame pas l’ennemi de la finance.

Je suis son ami et c’est bien à un exercice sur le réel absolu auquel je me livre, en dépit de mes insuffisances, quand je dis que le Rouble essaye d’avaler le Hryvnia, qui est le nom de la monnaie ukrainienne et qu’il met l’€uro et le dollar au défi, tandis que le Yuan a gagné, de gré à gré, auprès des pétromonarchies le droit d’être une devise d’échange direct.

Dystopie ?

Non, que celles et ceux qui ont un doute sur l’acuité de cette représentation, séparée de l’accumulation de malheurs et de brutalité en cours, considèrent le chantage qu’exerce Poutine pour faire payer en roubles les centaines de millions libellés en euros correspondant au gaz et au pétrole que l’Europe achète quotidiennement à la Russie.

Au bout du compte, c’est dans le rouble et son rapport aux autres monnaies que va s’inscrire le destin de l’Ukraine, celui de la Russie, le nôtre et celui du monde.

N’en doutez pas ! C’est dans le rapport à une monnaie dont la devise dit en secret, à propos de ce qui anime son propre espace qu’elle veut étendre au nôtre, « Ici tout est mensonge », que le sort de l’humanité se joue en ce moment.

Il nous est impossible de nous plier à sa volonté.

Alors je veux bien faire un rêve ; je veux bien, pour la grande nation que nous sommes, pour l’Europe qui est notre souffle et notre inspiration, que nous fassions un rêve mais il n’aura pas la même poésie que celui de Martin Luther King. Il n’aura pas la même poésie ni le même lyrisme, mais il portera le même désir de fraternité, d’égalité, de prospérité, de partage, de dignité, de PAIX, pour que la monnaie reflète la puissance économique d’un ensemble ou d’une unité géopolitique, mais aussi son bienfait au monde. A défaut sa neutralité.

Ce n’est pas le cas, actuellement, de la Russie. Elle ne porte ni bienfait, ni neutralité.

Quel futur prix Nobel va établir la formule qui permettra de transcender l’indice Big Mac pour instaurer un indice plus exhaustif, prenant en compte des critères objectifs (allant de la performance de l’école au degré d’implication sociale ou démocratique du peuple, à son inventivité, etc), qui permette d’établir la valeur au change, inversement proportionnelle à son désœuvrement ou à la rente qu’elle procure, d’une monnaie.

Ceci est un rêve de choc de monnaies qui n’a rien à voir avec un rêve de choc de civilisations, qui le tempère au contraire et l’adoucit.

Si nous parvenions, autrement que par les opérations d’embargo, d’exclusion de systèmes tels que SWIFT, mises en place dans l’urgence pour contrer la Russie, à introduire cette fois durablement et mathématiquement cette dimension à la valeur financière et monétaire, alors nous aurions fait un bond en avant dans la paix et dans la sécurité collective.

Cela paraît utopique.

Si nous parvenions à dépasser Bretton-Woods et l’accord fixé en1944, la troisième guerre mondiale n’aurait pas lieu.

Elle serait exclue du champ du possible.

Elle sera rendue impossible monétairement.

Comment connecter la complexité économique du monde au système financier et monétaire sans passer d’un système de pensée archaïque, traînant des idéologies en lambeaux, à la pensée de Victoire sur l’empire de la fatalité, qu’il soit économique ou de tout autre ordre ?

Les monnaies virtuelles auraient-elles cette plasticité ?

J’ai du mal à croire que les monnaies traditionnelles, les monnaies concrètes et historiques, puissent être incapables de traduire la volonté générale si elle était exprimée avec suffisamment de génie et de précision.

L’intelligence artificielle progresse à vue d’œil. On parle même d’informatique quantique qui nous ouvrirait ses bras pour traiter l’information comme jamais elle ne fût traitée.

Il y a donc bel et bien un potentiel à saisir pour appréhender le réel à l’échelle où il s’invite à nous.

Je regrette d’avoir à dire que nous ne pouvons pas le laisser sur le pas de la porte. Il se vengerait.

Cela est une certitude.

Il y a une opportunité de gagner la guerre qui sévit en Ukraine sur le terrain monétaire, et de passer d’un système monétaire et financier impuissant, parce que non formalisé à ce qui devrait être pris en compte et qui ne l’est pas, sur le terrain des qualités et des vertus, par exemple, à un système qui y serait sensible, au moins sur les dimensions les plus déterminantes, comme l’agressivité étatique, la passivité morale d’un peuple.

Ce qui se passe depuis plusieurs décennies, la difficulté de l’adhésion à l’€uro, les questions de souverainetés qui déchirent l’opinion, peuvent être résumées à l’essence monétaire et à l’opacité des systèmes financiers qui accentuent, à tort ou à raison, un ressenti d’injustice.

La finance doit se rapprocher de la philosophie. Et la philosophie de la Finance.

Opérer une réforme dans le sens de la vertu de l’économie ouvrirait une ère profondément nouvelle et profondément moderne, et participerait à la refondation de nos économies, et par extension, de nos sociétés.

Dans le système de pensée de la Russie de Poutine, le rouble peut paraître solidement appuyé sur une montagne de matières premières diverses et variées (augmentées des réserves et gisements spoliés dans le Donbass) offrant à la fois un moyen d’assortir la diplomatie au chantage énergétique et d’assurer une économie de rente considérable, en déclinant toute responsabilité sur les effets tiers en matière alimentaire par exemple ou inflationniste.

Cela est-il possible ? De quoi pouvons-nous parler sinon d’empêcher cela, par des mécanismes d’analyse et de rationalité. Sinon, il adviendra que nous ayons à le faire, hélas, par d’autres moyens.

Le rouble est pourtant fragile de manière endémique. Il est malade de la Russie. Si ses rentes lui suffisaient, la Russie serait prospère et heureuse et le rouble reflèterait un pays et une économie de confiance.

Le régime que la Russie s’est choisie jusqu’à présent empêche son accession au bonheur.

En spoliant l’Ukraine, en faisant un braquage à visage découvert de la géographie et de l’histoire de ce pays, la Russie n’appréciera pas la valeur de sa monnaie pas davantage que le rang qu’elle occupe.

Elle ne voit pas que son propre effondrement a commencé au moment où premier orteil de ses soldats a franchi la frontière ukrainienne.

Le troisième millénaire, avec son ensemble de dérèglements climatiques, démographiques, économiques et la succession de crises, notamment géopolitiques, qu’il est susceptible d’engendrer, nous fait entrer, nettement, dans le besoin de redéfinir les fondements du système financier international et notre rapport à la monnaie.

Sinon ce troisième millénaire nous avalera et nous recrachera.

Il faut affirmer, peut-être par la voix singulière de la France, la volonté politique d’aboutir à cette révolution copernicienne et amener les agents qui opèrent le calcul des parités à intégrer des dimensions qui appartiennent à des typologies de bien-être social, de qualité de voisinage d’un régime considéré, les dimensions qui appartiennent, en définitive, à un monde meilleur, celui du chemin de notre unanimité, de notre cohésion trouvée ou retrouvée. A une forme de spiritualité qui incorpore la qualité de notre relation au vivant, aux enjeux démographiques, à l’écologie.

C’est le défi qui est lancé à la science politique et à la science économique, à l’universalité de la conscience humaine.

Il s’agit de dépasser Bretton-Woods.

Comment ?

Je ne le sais pas.

Mais je sais que nos peuples ont une insatisfaction avec le fonctionnement courant des systèmes financiers et monétaires et qu’il est difficile d’imaginer que cette insatisfaction puisse perdurer et nous accompagner tout au long de ce siècle au moment où des esprits malfaisants dressent les gens les uns contre les autres, en allumant et alimentant des foyers de dissensions et de haine.

Nous avons besoin de remettre à jour le système pour empêcher qu’une telle injustice – celle à laquelle se livre la Russie sous nos yeux aux dépens de l’Ukraine – puisse advenir, se généraliser et se perpétuer.

Nous sommes dans l’ordre nouveau de ce bannissement !

A l’évidence, l’ambition des alchimistes consistant à transformer le plomb en or a été réussi quand nous avons été capable de transformer le papier des billets et l’alliage quelconque des pièces en or.

Parachevons ce processus de transformation monétaire en synthétisant dans la matière et en digitalisant presque au niveau métaphysique la souveraineté du peuple européen comme la plus consistante des valeurs refuge, le plus constant des étalons.

Du point de vue historique, s’affranchir de l’or comme étalon a constitué une libération de premier ordre.

Entrons donc, aujourd’hui, de plain-pied dans une libération supplémentaire.

Peuples des horizons de justice, inventons-là, creusons-là, frappons cette monnaie qui fonde la confiance dans le meilleur de l’Homme.

J’ai pensé, depuis son émission, qu’il manquait à l’Euro une devise explicite qui dit qui nous sommes et le sens de notre œuvre commune. J’ai imaginé que les peuples européens, les peuples qui sont dans notre association, sont ceux qui croient dans le meilleur de l’Homme. Déclinée en latin, cela donnerait « Credimus In Optimum Humanis »

Quitter Athènes.
Vous avez dit « Crise de la représentation »?

𝐽’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑎̀ 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑚𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒.

Anomalies quantique de la géopolitique

La Chine est conviée à la gouvernance des affaires et des équilibres du monde.

L’agression perpétrée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine presse l’empire du Milieu de dire qui il est.

C’est ainsi qu’apparaît légitime et louable à la Chine d’exercer sa part de la responsabilité commune dans la construction de la paix.

Il n’est nullement difficile de concevoir le prix que cette paix, bâtie sur l’évidence préalable, ambiguë et inéquitable que la maxime: la guerre n’est de l’intérêt de personne encadre d’une machoire ferme, appelle à passer par pertes et profits.

Je crains bien que nous n’ayons pas affaire ici à l’authentique Chine.

Le monde a pourtant besoin de savoir où est la vraie Chine.

Le monde a besoin de sortir de l’ambiguïté qu’incarne une Chine à deux visages et, dans son si cher proche étranger, l’ambiguïté de deux Corées si diamétralement opposées.

Le miroir qu’est l’une est tendue à l’autre dans un face à face tendu et une asymétrie insoluble (1.4 milliards d’habitants face à 23 millions).

Regardons au cœur de cette époque, en son nœud gordien, la subsistance de la principale anomalie, quasiment quantique. Elle est susceptible de dominer le monde. Elle y aspire.

Celle de Berlin s’est résolue dans la réunification. Celle entre la Russie et l’Ukraine développe sa trame tragique.

Il demeure les autres, celle des deux Corées, et, à titre principal, l’anomalie que constitue la Chine vis à vis de son double, Taïwan.

Entre la Chine et Taïwan, indépendamment des divisions militaires susceptibles d’être alignées, de l’importance des territoires, l’image la plus puissante en dignité est insupportable à l’image la plus faible comme Hong Kong est une péninsule insupportable à Pékin, exactement comme Kiev insupporte aussi Moscou.

Nous nous entretenons donc avec une Chine qui est devenue un géant démographique.

Nous nous entretenons donc avec une Chine devenue une hyperpuissance technologique, économique et même monétaire.

Nous nous entretenons donc aussi avec une Chine apte à rivaliser sur les plans militaires, spatiaux et stratégiques.

Mais nous avons pourtant toujours affaire à un nain moral et politique qui prétend toujours interdire de parler avec Taïwan au niveau de la Mer et au Tibet au niveau du Ciel et qui réprime d’une main de fer ses jeunesses.

La vraie Chine, qui ne peut pas ne pas être une nation éminemment morale et politique pour être elle-même, remerciera au bout du compte les nations, les démocraties, d’avoir contribué à la sauvegarde de Taïwan et du Tibet.

A l’heure actuelle, nous devons, hélas, nous accommoder d’une Chine atrophiée et dompter la force par laquelle elle entend nous soumettre à sa subtile et lente volonté.

𝐸𝑠𝑡-𝑖𝑙 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑑𝑒́𝑐𝑙𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑙’𝑂𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 ? 𝐸𝑠𝑡-𝑖𝑙 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒, 𝑚𝑒̂𝑚𝑒, 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑑𝑒́𝑐𝑙𝑖𝑛 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑂𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑥𝑒𝑟𝑔𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑’𝐴𝑙𝑒𝑥𝑎𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑆𝑜𝑙𝑗𝑒𝑛𝑖𝑡𝑠𝑦𝑛𝑒 𝑎̀ 𝐻𝑎𝑟𝑣𝑎𝑟𝑑 𝑙𝑒 8 𝑗𝑢𝑖𝑛 1978 ?

𝐿’𝑎𝑓𝑓𝑖𝑐ℎ𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑎𝑙𝑒𝑐𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑦𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟-𝑣𝑖𝑟𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑢 𝑚𝑎̂𝑙𝑒 𝑎𝑙𝑝ℎ𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑡𝑖𝑛𝑖𝑒𝑛, 𝑡𝑐ℎ𝑒́𝑡𝑐ℎ𝑒̀𝑛𝑒, 𝑜𝑢 𝑠𝑦𝑟𝑖𝑒𝑛, 𝑝𝑟𝑜𝑐𝑒̀𝑑𝑒, 𝑎𝑢 𝑓𝑜𝑛𝑑, 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑜𝑛 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑔𝑎𝑟𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒́𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑑𝑢 𝑑𝑒́𝑟𝑖𝑠𝑜𝑖𝑟𝑒.

𝐴𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑡𝑜𝑟𝑡 𝑒𝑡 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑆𝑜𝑙𝑗𝑒𝑛𝑖𝑡𝑠𝑦𝑛𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑙𝑢𝑎𝑖𝑡 𝑠𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑖𝑛𝑠𝑖 « 𝑆𝑖 𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑛𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒 pas 𝑎̀ 𝑠𝑎 𝑓𝑖𝑛, 𝑖𝑙 𝑒𝑛 𝑎 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑖𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑝𝑒 𝑑𝑒́𝑐𝑖𝑠𝑖𝑣𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑛 ℎ𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒, 𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑢 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑖 𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑑𝑢 𝑀𝑜𝑦𝑒𝑛-𝐴𝑔𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑅𝑒𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒. 𝐶𝑒𝑙𝑎 𝑣𝑎 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑒́𝑟𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑢𝑛 𝑒𝑚𝑏𝑟𝑎𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑖𝑡𝑢𝑒𝑙. 𝐼𝑙 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑎𝑢𝑑𝑟𝑎 𝑛𝑜𝑢𝑠 ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑟 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑙𝑙𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑣𝑢𝑒, 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒, 𝑜𝑢̀ 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑛𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑝ℎ𝑦𝑠𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑚𝑎𝑢𝑑𝑖𝑡𝑒, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑎 𝑝𝑢 𝑙’𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑀𝑜𝑦𝑒𝑛-𝐴𝑔𝑒, 𝑚𝑎𝑖𝑠, 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡, 𝑜𝑢̀ 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑖𝑡𝑢𝑒𝑙 𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑛𝑜𝑛 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑝𝑖𝑒́𝑡𝑖𝑛𝑒́, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑖𝑙 𝑙𝑒 𝑓𝑢𝑡 𝑎̀ 𝑙’𝑒̀𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑑𝑒𝑟𝑛𝑒.
𝑁𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑐𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑚𝑒̀𝑛𝑒 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑝𝑒 𝑎𝑛𝑡ℎ𝑟𝑜𝑝𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒. 𝑁𝑜𝑢𝑠 𝑛’𝑎𝑣𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑑’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑥 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑒𝑟… 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 ℎ𝑎𝑢𝑡. »

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Le retour des manivelles

Syrie : France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni se rappellent dans une déclaration conjointe au souvenir de la Russie

Onze ans après le début de la répression du régime de Bachar El-Assad sur le Printemps syrien, réprimé avec une violence qui ressemble comme une goutte d’eau à celle qui s’acharne sur l’Ukraine, les diplomaties de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni viennent de publier une déclaration conjointe qu’il faut entendre au-delà de la norme et de la nuance diplomatique.

Cette déclaration rappelle en effet que le terrain de la Syrie, qui pouvait sembler gagné pour ce que représentent les régimes syriens et russes, n’est pas enterré encore.

Elle rappelle que la bataille qui s’y est livrée n’est pas définitivement perdu pour l’honneur des Nations Unies.

Elle n’est pas perdue pour la place des USA dans l’histoire, capitulée à plusieurs reprises devant un ensemble de facteurs qui paralysait l’action.

Elle est encore moins perdue pour la dignité des Syriens eux-mêmes.

L’impuissance décourage. L’impuissance à laquelle nous sommes parfois condamnés nous fait rager.

Mais, à travers ce communiqué, un terrain se rouvre, et ce n’est pas un champ de bataille. C’est un champ de reconstruction.

Il se rouvre au moment « stratégique » que Monsieur Poutine a lui-même déclenché, en envahissant l’Ukraine et il oblige une vigilance de la Russie sur ce flanc qui lui a rapporté un accès stratégique sur la Méditerranée.

Quelques extraits:

« Après plus d’une décennie de conflit, la situation économique et humanitaire est sombre et les millions de réfugiés syriens, généreusement accueillis par les pays voisins, ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, ne peuvent toujours pas rentrer chez eux conformément aux standards des Nations Unies, sans craindre les violences, les arrestations arbitraires et la torture. L’enlisement du conflit a également fourni aux groupes terroristes, notamment Daech, un terrain à exploiter. Prévenir la résurgence de Daech demeure une priorité. »

« Nous continuerons d’appeler à un cessez-le-feu à l’échelle de tout le pays, au respect du droit international humanitaire et à l’acheminement sans entrave de l’aide par tous les moyens, notamment grâce à la poursuite de l’autorisation par le Conseil de sécurité du mécanisme transfrontalier. »

« En outre, nous demandons instamment que toutes les personnes détenues arbitrairement soient libérées immédiatement et que la lumière soit faite sur le sort des personnes disparues et l’endroit où elles se trouvent. Nous ne soutenons pas les efforts de normalisation des relations avec le régime de Bachar el-Assad (…), ni ne lèverons les sanctions ou financerons la reconstruction, tant que des progrès irréversibles vers une solution politique n’auront pas été accomplis. »

« L’impunité demeure inacceptable. C’est pour cela que nous continuerons de promouvoir activement la lutte contre l’impunité, notamment en soutenant la Commission d’enquête internationale des Nations Unies, le Mécanisme international, impartial et indépendant, et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). »

« Nous soutiendrons aussi le travail des organisations, dont beaucoup sont dirigées par des Syriens, qui rassemblent des preuves et documentent les atrocités et les violations graves du droit international commises en Syrie, dont l’emploi d’armes chimiques. »

Cela ressemble à des retours de manivelles.

Il faut rendre l’échiquier plus vaste et inattendu, par la justesse des ressources engagées, que celui fixé par les divisions de Vladimir Poutine et son armée.

Cette déclaration conjointe est disponible en cliquant le lien suivant : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/evenements/actualites-2022/article/onzieme-anniversaire-du-soulevement-syrien-declaration-conjointe-des-porte »

Maîtres des horloges

Moscou est la capitale mondiale du monde de la post-vérité comme Washington a été considérée, longtemps, comme celle du monde libre.

La Russie affirme que l’Ukraine abrite des laboratoires destinés à la production d’armes biologiques et convoque une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, ce vendredi 11 mars (17h).

Les accusations sont bidon et le procédé porte atteinte à la crédibilité des instances onusiennes. L’accusation russe est frappée d’un cynisme sans nom.

La liberté, avec son corollaire l’amour du vrai et du beau, doit éclairer le monde. S’il le fallait une bougie y suffirait.

La post-vérité, avatar sournois du relativisme, le plonge dans l’obscurité.

Zelenski se défend avec la sincérité du simple fils d’Ukraine qu’il est, pair entre pairs.

Entre chien et loup, le peuple russe.

Je ne sais toujours pas, cependant, ce que voulait dire Baudelaire en disant que les Chinois voient l’heure dans l’œil d’un chat, mais avec la faculté prodigieuse que leur prête le poète, que verront-ils à 17h?

Que voient-ils déjà ? Que voient-ils toujours et encore, encore et toujours?

« Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque Génie malhonnête et intolérant, quelque Démon du contre-temps venait me dire : Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l’heure, mortel prodigue et fainéant ? je répondrais sans hésiter : Oui, je vois l’heure ; il est l’Éternité ! »

N’est-ce pas là une vaste question, même pour l’Empire du Milieu ?

Le rouble saigne

Monsieur Poutine a admis que si elle ne pouvait honorer auprès de ses créanciers les échéances de sa dette dans la devise internationale, elle le ferait en roubles.

La devise officielle du rouble est « Ici, tout est mensonge ».

Le rouble saigne.

De fait, dans quels systèmes évolués auxquels il prétendrait concourir le rouble est-il interopérable ?

La Russie ne peut que gager son blé, ses patates, son gaz, et continuer de célébrer ce qu’elle croit être ses succès stratégiques en sabrant son champagne contrefait.

Une nation de troc et de marché noir nous est donnée.

Les routes de la soie peuvent paraître illusoires.

Plus que la démocratie, Poutine craint la conscience humaine

Le conflit conduit depuis le 24 mars 2022 par la Russie en Ukraine est critique pour l’avenir du monde.

Puisqu’il témoigne que le belligérant russe s’y attribue tous les droits y compris celui de viser une centrale nucléaire civile comme de travestir toute la réalité, la guerre en Ukraine est bien plus, est bien pire, qu’une guerre géopolitique.

Il y a encore quelques années, elle serait apparue par elle-même et la nature de ce qui s’y oppose et s’y met en évidence, comme une guerre entre le bien et le mal.

A travers ce conflit qu’il a ouvert et mène au nom de la Russie, monsieur Poutine apprécie et teste quelle déformation de la réalité nous sommes prêts à accepter. Il le demande à l’Occident, dont il défie les dirigeants. Il le demande aux autres parties du monde. Il l’impose à ses vassaux.

Il veut faire croire qu’il se livre à une guerre légitime, au cours de laquelle les soldats russes libèreraient Kiev des néo-nazis. C’est une fiction.

Cette fiction est insoluble dans son propre espace. Elle n’est pas davantage soluble dans la démocratie que dans toute autre forme de régime, se voulant honorable, bienfaisant et non hégémonique au monde.

La question qui se pose donc à toutes les nations est celle qui se pose directement à la conscience humaine.

La protection de la vertu au sein
de toutes instances et de surcroît
de celles qui ont vocation à entretenir
la gouvernance mondiale
n’est pas l’apanage des démocraties.

Nous voyons l’effort qui se déploie afin de tuer dans l’œuf le danger d’une escalade et la certitude d’un expansionnisme territorial intolérable.

Nous savons que rendre compte de la réalité, en Russie, est criminalisé, même si, comme l’eau et comme l’air, la vérité s’infiltre et pénètre là où elle doit aller.

Il ne faut pas désespérer de la qualité qui sommeille en l’Homme. C’est la plus insignifiante des choses mais elle transcende aussi ce qui peut sembler précaire, démuni, face aux tanks, aux avions et à la violence de la brute.

Il est possible de couvrir les débats, de bâillonner les voix, de procéder à tous les bombardements cognitifs imaginables, de saturer les systèmes et de multiplier les diversions, mais la force de la raison reste disponible dans le concert des nations. L’Organisation des Nations Unies a été fondée sur cette promesse faite aux différents peuples de la planète que la raison pouvait accomplir la paix durable.

Si l’ONU ne peut y répondre ou si elle se retrouve otage de duplicités, alors il faudra améliorer son fonctionnement ou la refonder afin de réaccorder l’Assemblée Générale et le conseil de Sécurité avec la promesse engagée originellement, avant que la guerre froide ne pervertisse si vite le rapport des nations entre elles et les sépare en blocs.

Le tort a peut-être été de croire que la guerre froide s’est achevée avec la chute du mur de Berlin.

Il n’est pas l’heure de permettre à Monsieur Poutine de redessiner au sang et de marquer au fer rouge cette division du monde. Elle condamnerait la paix. Ou condamnerait l’honneur. Ou les deux.

Dans ce XXIe siècle naissant, il faut pouvoir croire qu’il n’y a pas de combat juste perdu d’avance.

Dans le cas particulier de l’agression russe sur l’Ukraine, tout dépend de ce que les Etats font et feront de la dignité qui leur est dévolue lorsque va s’accentuer la pression, se déchaîner l’horreur.

Il faudra alors répondre aux convocations du réel et se prononcer dans le cadre ad hoc, dans la succession des cadres ad hoc.

Il faudra voir si des Etats se compromettent en acceptant de voir institutionnaliser le mensonge, de s’en faire l’instrument ou le complice, ou s’ils opposent leur véto.

Le véto de leur vertu.

La protection de la vertu au sein de toutes instances et de surcroît de celles qui ont vocation des à définir et entretenir la gouvernance mondiale n’est pas l’apanage des démocraties. Cette charge intéresse tout le monde et pare chacun de la même dignité.

Même si elle est en minorité aux Nations-Unies, la Russie que monsieur Poutine contrôle depuis vingt ans agit avec l’idée de faire pencher des balances ou de les neutraliser. Elle ne sait raisonner que comme ça.

Le prétendu tsar n’est resté
que l’obscur agent du KGB qui,
de Berlin, vit un mur s’effondrer.
Il a gâché toutes ses chances
et ruine, aujourd’hui,
celles de la Russie.

La vérité ne pèse rien ou pas grand-chose. Elle semble toujours céder du terrain devant tous les révisionnismes. Mais elle finit en noyau insécable à partir duquel, en dépit de toutes les désinformations et de tous les lavages de cerveau, elle fait droit à celui dont le territoire et la souveraineté sont violés d’être la victime et lui fait justice de condamner celui qui est l’agresseur.

On peut tourner en rond, faire toutes les circonvolutions oratoires qu’on veut, aucun numéro de prestidigitation ne permettra à l’honnête conscience d’y voir autre chose.

Dire que Poutine craint la démocratie traduit la réalité mais c’est restrictif.

Ce qui est radicalement exact, globalement vérifiable, c’est qu’il craint la conscience humaine.

Poutine a l’âme fuyante de Caïn.

La conscience humaine est ce qui définit la civilisation. Vladimir Poutine trahit à ce titre la grande culture russe, composante de la grande culture des Hommes. Il prétend la faire renaître et se met au ban, au contraire, avec ses généraux et leurs pauvres soldats, de la civilisation.

Qu’il tienne cela pour négligeable ou surmontable par un peu de cosmétique et beaucoup de chantage ne nous tient pas au cynisme ni à l’amnésie.

Le prétendu tsar n’est resté que l’obscur agent du KGB qui, de Berlin, vit un mur s’effondrer. Il a gâché toutes ses chances et ruine, aujourd’hui, celles de la Russie.

Nous pouvons être convaincus que la question que nous pose l’invasion russe de l’Ukraine, précédée de l’annexion de la Crimée et de la reconnaissance des républiques autoproclamées du Donbass, n’a pas finie, si la Russie n’est pas mise en échec, de déstabiliser le monde.

Rien n’étant légitime dans le conflit engagé par Moscou, il est difficile d’imaginer qu’un état légal réel et durable puisse être entériné par la force et le pourrissement délibérés.

Si cela devait être le cas, nous accepterions d’ouvrir des brèches vers l’inconnu et vers le hasardeux.

Nous devons probablement craindre des émeutes de la faim et des faillites, le bruit des armes et les effets dominos. Nous devons craindre les intimidations et provocations nucléaires, les pénuries énergétiques, le chaos des bourses et les perspectives de déséquilibres effrayants.

On devine les leviers sinistres dont Poutine joue. On voit les engrenages qu’il mobilise et fait grincer.

Poutine nous invite indistinctement, qu’il tienne les uns pour des amis et les autres pour ses ennemis, à des abandons. Ce ne sont pas les mêmes, mais ils portent le même signe.

Ces abandons pénalisent tout le monde. Ils ne sont ni de l’est ni de l’ouest, du sud ou du nord, d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, pas davantage qu’ils ne seraient des démocraties ni des autres régimes.

Quiconque accepte que soit bâti un désordre universel, sera frappé, à un moment ou un autre, par des conséquences qui seront aussi universelles.

Nul ne peut se laver les mains de ce qui se passe en Ukraine. L’honneur humain s’y joue.

La loi internationale, l’intangibilité des frontières, l’intégrité territoriale, la délibération, les lois de la guerre en dernier recours, constituent un patrimoine juridique ou jurisprudentiel commun.

Les violer simultanément dans les faits et l’esprit, en pervertir le sens, concourt à un préjudice commun.

Au cœur de l’intervention en Ukraine, Vladimir Poutine remet en cause les valeurs auxquelles il est nécessaire que les nations puissent se référer même si elles sont amenées parfois à des rivalités voire des frictions.

Mais elles sont condamnées à vivre, se partager et s’échanger des ressources, se développer et prospérer ensemble sur une même planète. Et cela ne saurait s’accomplir dans des conditions livrées livré au barbare.

Si là où nous sommes et quelle que soit notre condition nous laissons faire ; si le monde laisse faire Poutine ; le monde aura accepté d’enfanter un monde monstrueux, dominé par la défiance mutuelle, sacrifié à la loi du plus dangereux, du plus brutal, du plus cynique, et ce monde nous conduira en enfer.

Le XXIe siècle n’y serait pas longtemps viable.

Les valeurs qui doivent être défendues parce que Poutine les expose au feu sont génératrices du droit international.

Elles inspirent la charte des Nations-Unies et créditent la signature de la moindre nation qui y siège.

Elles sont la condition de la paix et du progrès dans le monde.

Qu’il soit dit et entendu, ici et maintenant, qu’il est sacrilège d’y attenter et qu’un même esprit, sur la surface du globe, règne pour l’empêcher. Cet esprit, c’est l’esprit des nations.

Le devoir de tous, dans nos pays et sous nos régimes divers et respectifs, est de veiller à ce que nul ne s’arroge impunément le droit d’altérer cela, en abusant la communauté internationale entière et l’ensemble de ses peuples, sauf à vouloir et être en mesure d’améliorer le système, de garantir la liberté générale, et de parfaire la vie sur terre.

La question n’est pas de savoir si on est sensible ou pas à ce devoir. Accepter que cela soit corrompu, c’est être complice de cette corruption.

Monsieur Vladimir Poutine ignore qu’il procure l’opportunité aux différentes nations de se laver de leurs malentendus véniels, d’abandonner les artifices et postures de la politique internationale. Elles peuvent se saisir de l’occasion pour réamorcer le dialogue juste et loyal dont le monde a besoin.

En croyant tout fermer, Poutine a ouvert une fenêtre de paix dans nos relations et nos intérêts internationaux. Elle ne restera pas ouverte indéfiniment. Mais, alors qu’il voulait changer le monde pour le mettre à son image, Vladimir Poutine aurait contribué à le changer pour nous le rendre plus viable.

Pendant que tonnent les canons russes et qu’errent ses soldats, la Russie de Poutine permet à chacun de manifester ce qui fonde en vérité sa dignité et celle de ses pairs.

Rares sont les occasions où l’opportunité d’un progrès conséquent dans l’établissement et la tenue de nos relations, gagné qui plus est dans la clarté des actes et des paroles, se signale aussi clairement.

L’enjeu est celui-ci. Peut-on suggérer aux grands de ce monde qu’un tel moment est historique ?

La responsabilité est celle-là. Leur responsabilité, au nom de leurs peuples en particulier et devant l’ensemble des peuples en général, est celle-là.

Cette responsabilité les désigne.

Il n’est plus possible de tourner autour d’elle, de l’éluder, pendant des semaines ou des siècles.

Tous les chemins ne sont pas sur la carte

Quelques semaines après les attentats du 11 septembre 2001, au sujet desquels j’avais écrit qu’il fallait faire assaut d’innocence pour surmonter le défi qu’ils imposaient à la civilisation, dans le Paris froid, je suis entré à Notre Dame de Paris pour confesser, devant un prêtre hébété par cet aveu, que je porterais une parole destinée à sauver le monde.

Il faut un courage insensé et sans doute incompréhensible au commun des mortels pour articuler de tels mots. Ils ont la faculté de foudroyer un homme.

Quelques jours après les attentats du 7 janvier 2015, mon esprit a été submergé par la douleur, mais alors que chacun déclarait la guerre à un ennemi qui s’autodésignait ostensiblement, mon intuition me conduisait à suspecter que nos réactions collectives correspondaient précisément à ce que les instigateurs de cette guerre invisible, qui est une guerre qui ne montre d’elle que ce qui favorise ceux qui l’engagent et la nourrissent,  attendaient qu’elles soient.

Les attentats du 13 novembre 2015 m’ont atteint au plus profond et fait toucher le limites de mon principe d’élucidation, celui auquel je me suis voué, qui se tarrissait dans le bain de sang provoqué par les terroristes de Paris.
Le soir même, sur la page facebook de l’Elysée, alors que tous accusaient le salafisme comme étant à l’origine du fléau djihadiste, je postais pourtant une simple phrase dans le fil pour y dire que cette précipitation était trop rapide pour être honnête.
Elle correspondait à une intuition.
Ce 15 novembre 2015, je m’endormais mal avec ces mots, comme tournoyant en un mouvement circulaire, dans l’âme: « Seigneur, montre-moi ce qu’il y a à voir ».
Le 16, j’écrivais, sur ce blog même: « La trotteuse du djihad et le pendule de la Révolution Islamique d’Iran ».
Et le 17 novembre 2015, approfondissant le sujet: « Sauver Bachar El-Assad? Pourquoi. ».

Tous les chemins ne figurent pas sur la carte.
Cela ne signifie pas qu’ils n’existent pas et ne méritent pas d’être ouverts. Cela ne signifie pas qu’ils ne mènent pas quelque part.

Je ne m’explique pas que – était-ce le 8 janvier, le 9 ou le 10 ?- au Monoprix, de la place de l’hôtel de ville de Narbonne, où je me rendis pour quelques emplettes, alors que j’étais à la caisse, j’ai entendu deux trois personnes, deux hommes et une femme, dire à haute-voix, de sorte que, peut-être, je l’entendisse: « Ce sont vraiment des imbéciles. Ce n’est pas à Paris qu’ils devaient réaliser leurs attentats. Mais ici. ».
Quelques minutes avant, ils étaient dans le même rayon que moi. Mon attention avait été attirée par leur comportement.

C’est très déstabilisant lorsqu’on pense et écrit, au moment où tout n’est qu’hystérie, désir de guerre, une série de textes comme celui-ci . Ce sont des coïncidences auxquelles il m’est arrivé d’être confronté.
En terme de probabilité, tout de même, ayant écrit ce que j’ai écrit et développé ultérieurement la thèse sur l’origine et les buts du djihadisme islamique, un tel épisode  relève du mystère.

Tous les attentats m’avaient plongé dans un état second qui était un état premier.
Ceux qui sont postérieurs au 13 novembre 2015 et notamment celui du 14 juillet 2016, n’ont pas provoqué, au delà de l’émotion, un tel bouillonnement.
Comme si le mystère était percé.

La réflexion stratégique « Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation »  est disponible en suivant le lien proposé ci-dessous:
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« Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation », bientôt publiée

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Le processus de publication de mon ouvrage : « Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation » entre dans sa phase finale. Je procède aux corrections des épreuves avant de délivrer le Bon à Tirer.
Développée dans le plus grand des isolements, cette réflexion participe au concours de la Réflexion Stratégique 2016 organisée par le Conseil Supérieur pour la Formation et la Recherche Stratégique.
Ce n’est pas un objet littéraire.
Ne bénéficiant pas du moindre support médiatique et de promotion, si vous désirez le commander, chacun peut manifester son intention d’achat directement auprès de l’auteur.
L’ouvrage est mis en vente au prix de 10,50€, plus les frais de livraison.
N’hésitez pas à le réserver en me contactant directement ou en passant, aussitôt que le livre sera disponible, par le site de vente en ligne de l’éditeur : https://www.edilivre.com/.
Le lien d’accès à la commande sera précisé dès qu’il sera disponible.

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L’omniprésent œil de Moscou

Dans un article consacré à la montée des tensions entre les Etats-Unis et la Russie, Patrick Saint-Paul, du Figaro, énumère les soupçons de manipulations de la Russie sur les démocraties.

Je note particulièrement, en fin d’article, le passage qui concerne la montée de l’AfD, le parti populiste allemand qui a, aux dernières élections, fait voler en éclat la position centrale de la CDU, le parti de la chancelière. Voir l’article

« En Allemagne, le Kremlin est soupçonné d’instrumentaliser le parti populiste AfD (Alternative für Deutsch land) pour déstabiliser la chancelière… Avec Angela Merkel, les relations avaient été cordiales jusqu’à ce que la chancelière se mette en travers de sa route en Ukraine. », écrit Patrick Saint-Paul.

Lire la suite « L’omniprésent œil de Moscou »

Le TAFTA est-il vraiment un ami qui vous veut du mal?

Nous sommes à l’heure du grand Croque-Mitaine. Il porte un nom, le TAFTA, et son acronyme est désormais fantasmé par un grand nombre de citoyens auxquels on fait croire, avec succès, que ce traité est nocif et qu’il constitue un complot dirigé contre eux par les élites européennes.

Depuis que le président des USA, Barack Obama, est venu dire à Hanovre le 25 avril 2016, son attachement à ce traité, en insistant sur le fait que la fenêtre d’adoption se réduisait insistant pour que cette négociation, entamée en 2013, aboutisse d’ici la fin de l’année, l’opposition se fait plus virulente.

Il ne s’agit pas d’aboutir au plus équitable des traités, il s’agit d’enterrer la perspective d’une zone de libre-échange qui permettrait d’insuffler, de part et d’autres de l’Atlantique, de précieux points de croissance et de dynamisme et, pour cela, de lever toutes les peurs possibles et imaginables.
Elles se bousculent au portillon.

Greenpeace portera-t-elle le coup de grâce. C’est apparemment ce que cette Organisation Non Gouvernementale, allant au delà de sa vocation d’origine qui regardait la protection de l’environnement, entend faire en annonçant qu’elle publiera 248 pages de documents confidentiels du projet d’accord de libre-échange commercial TTIP (ou TAFTA). Elle a annoncé dimanche que ces pages « confirment les menaces sur la santé, l’environnement et le climat ».

Lire la suite « Le TAFTA est-il vraiment un ami qui vous veut du mal? »

Sauver Bachar El-Assad à tout prix. Pourquoi?

En peu d’années, la Révolution Islamique a beaucoup appris. En premier lieu, de ses erreurs de jeunesse. Elle témoigne, aujourd’hui, au delà de toutes nos préventions, une expertise inédite qui lui permet de réaliser son ambition géopolitique aux dépens des sunnites et de l’Arabie Saoudite qu’elle tente de mettre entièrement dans notre collimateur. Sa faiblesse, son talon d’Achille, inattendu, c’est Bachar El-Assad. Témoin, acteur et dépositaire de secrets inavouables qu’il faut à tout prix sauver. Il est temps de voir cela.

Parmi les choses frappantes d’un point de vue analytique, il y a l’irruption très rapide, trop rapide, dès le lendemain des attentats du 13 novembre du « salafisme » désigné comme ennemi, un parmi d’autres serait-on tenté de dire, mais il faut se méfier des fausses évidences. Le diable s’y cache et s’active pour nous y retenir et nous y corrompre. Il est à l’œuvre et il a une forme, celle de la Révolution Islamique. Car si l’on met les évènements qui ébranlent le Moyen-Orient depuis l’installation de la Révolution Islamique, en 1979, à l’épreuve des faits, et qu’on les regarde objectivement, une évidence s’impose à l’esprit et la tromperie n’est pas du côté où l’Iran prétend et nous a persuadé qu’elle est.

Lire la suite « Sauver Bachar El-Assad à tout prix. Pourquoi? »

Un peuple plutôt que l’ombre d’un peuple

Nous sommes à un tournant de l’histoire de France. Ce n’est pas un moment dans l’histoire de la Ve République ni dans le destin de M. Macron.

Ce n’est pas un moment pour les commentateurs et les journaux.

Le temps de la dissolution est un temps apocalyptique en ce sens qu’il est révélateur.

Ce que ce révélateur laissera apparaître est libre de toute tutelle et de tout influenceur.

Une puissante et effrayante chimie est à l’œuvre. Elle permettra de distinguer si nous sommes un peuple ou l’ombre d’un peuple.

Le président de la République a engagé, et il a eu raison, ce moment de vérité.

Il est coupable de cela. Et si nous, le peuple français, le détestons autant pour cela, il n’est pas impossible que la raison en est que nous avons des raisons de craindre la vérité.

Un peuple ou l’ombre d’un peuple ? Le portrait final que va dégager la dissolution est distinct de notre volonté. Il couvre la perspective qu’il veut. Il n’appartient déjà plus à ce qu’il est possible de dire de ce que furent, sont et seront les événements.


On peut invoquer le front populaire ou la révolution nationale qu’on veut, le processus qui s’accomplit, sous nos yeux, dessinera in fine les traits exacts du peuple qu’il rencontre, pas du peuple tel qu’il se rêve ou s’innocente.

Ce serait trop facile.

Ce n’est pas exactement pour nous rassurer, mais le même phénomène regarde l’Amérique. Au même moment, deux démocraties essentielles connaissent et sont conduites, comme à l’échafaud, vers le même moment de vérité.
La coïncidence est frappante.

Un peuple plutôt que l’ombre d’un peuple. La France doit être libérée d’un jeu de rôle partisan qui est devenu tellement contreproductif que le désordre, la violence et le mensonge le dominent, le guident, au détriment des Français.

Il y a quelque chose qui sera difficile de pardonner aux partis politiques, c’est d’avoir laissé se mettre en place, plutôt que les conditions d’un langage de vérité, une bulle rhétorique, où l’on apprend à mentir comme on respire.

Elle favorise démagogie et surenchère.

La façon de faire de la politique qui a été notre pratique au cours de plus d’un demi-siècle a enfermé le peuple à l’intérieur de cette bulle.

Nous n’avons pas à nous étonner si le krak démocratique nous menace aujourd’hui.
De spéculation en spéculation, la bulle a grossi et elle est prête à éclater.

Ce faisant, et c’est cela qui est au centre de la peur, elle ne sanctionne rien d’autre que le rapport collectif au réel que nous avons établi.
Et de cela nous ne sommes pas les prisonniers, nous pouvons le renverser.

Il faut être conscient que ce rapport au réel, dans tout ce qu’il regarde, est brouillé.

Le peuple que nous formons n’est ni de droite ni de gauche ni du centre ni des extrêmes.

Il est libre. Il ne doit rien aux idéologies, rien aux idéologues, tacticiens, aux flambeurs et beaux parleurs.

Un peuple plutôt que l’ombre d’un peuple. C’est toujours ce choix qui s’offre à nous dans les moments d’histoire.
Nous sommes toujours le même peuple face à l’éternel dilemme.
Le dilemme vient toujours à nous sous diverses formes. Il faut reconnaître que jamais il n’a été si inventif, profus et tentaculaire.
Mais le peuple, partout, tout le temps, est le même. C’est ce qui peut désespérer et, en même temps, être la source du plus grand espoir.

La démocratie n’enlève rien à la lucidité, à ce recul sur soi-même, que le peuple se doit. Il est le souverain qu’il veut.

Si le peuple que nous formons est un peuple qui ouvre les yeux, il peut accéder à une souveraineté inédite et imposer sa loi à un système politique moribond.

Il peut réaffirmer comment s’appelle et à quelle hauteur se situe sa volonté, sa détermination, sa justice.
Il peut aussi abandonner cela au concours de bassesses qui a abouti à désarmer la République et à en faire quelque chose dont le champ se limite à accorder des prébendes sur des retraites et des illusions sur le pouvoir d’achat, et plus haut encore, à un malentendu foudroyant sur qui nous sommes.

Il ne produit donc pas le langage de vie qui unit et élève les citoyens, quels qu’ils soient, ne fût-ce que par un seul de leurs atomes, dans la plus haute dignité politique, celle de l’ordinaire de ce que chacun peut attendre de l’autre, à commencer par l’élève du professeur et le professeur de l’élève.
Il faut que des mots intelligents pleuvent sur l’école, sur le collège, sur les lycées, sur l’université et lavent le sol et les murs des mots et inepties qui n’ont rien à y faire.

La séparation, le séparatisme, vient de là.

Ils ont rendu la République si faible qu’un imam pourri ou un dealer avide est capable d’exercer son emprise sur presque n’importe quel gosse à la dérive et qu’un fouet à chimères dans les mains de n’importe qui croit pouvoir dompter la République.

Ce système ne se survit à lui-même que par la démagogie, le transfert de la détestation de parti à parti, de figure à figure. Que par le mirage des alternances et l’ingéniosité du marketing politique.
Ce n’est pas cela qui féconde l’âme de la France et lui fait de splendides enfants, produits de la diversité et qui fait rêver au point de sortir des gens du désœuvrement comme de la perpétuelle doléance.
Si nous voulons une jeunesse prête à soulever des montagnes, il ne faut pas lui dire que ses jambes ne lui permettent pas de porter son propre poids et qu’elles ne servent qu’à tourner en rond dans une République des pas perdus.

La clé du pouvoir d’achat n’ouvre rien.

Il est attendu du politique qu’il libère le peuple des impasses dialectiques et qu’il favorise le dialogue, l’intelligence de la délibération.

C’est ce qui attendu et c’est le contraire qu’il produit

Dans la culture démocratique que nous avons d’autant plus laissé s’installer qu’elle nous caresse dans le sens du poil, les partis politiques triangulent leurs positions, selon la sensibilité de l’opinion.
C’est un problème d’aire géométrique et de surfaces épidermiques.
L’opinion est une tragédie pour la démocratie.

On dirait qu’un vaste sonar poursuit la forme du peuple comme un chalutier poursuit son banc de poissons.

Nous ne sommes plus qu’un banc de thons poursuivi par de grands thoniers et des petits chaluts.

Le peuple ou la mémoire du peuple. J’avais envie de vous dire que nous ne tolèrerions pas si quelqu’un voulait, par d’habiles subterfuges, que nous soumettions l’histoire ou encore la stabilité de nos mœurs, au même joug.

Mais nous savons que ce n’est pas vrai. Le wokisme et l’indigénisme travaillent déjà cette matière. Il édulcore d’abord. Il donne une figure, la plus haïssable possible, à haïr. Puis il démolit.
#Metoo est une abomination, une parfaite abomination qui autoréalise un projet idéologique qui nous éloigne de la justice des humains en procurant une forme plaisante et souhaitable à la vindicte populaire et au lynchage collectif. Le clavier de cette opération n’aligne que de touches perverses.

Le mémoriel comme la réalité biologique du genre sont déjà dans le collimateur. L’état de droit sera passé à cette moulinette et, finalement, cela avalera la Constitution de la Ve République qui repose sur le postulat que l’équilibre des vertus et des discernements tient la baraque et que le président en est la clé de voute et le garant.

Le peuple ou l’ombre du peuple ? Ce qui se passe n’est pas une crise de régime. C’est une crise du peuple à travers une crise de son système politico-médiatique fait de postures et d’impostures. Le malaise est croissant dans la société parce que le cumul des mensonges ou demi-vérités est devenu intenable.

Nous mourrons, et nous ne faisons plus autant d’enfants que nécessaire parce que le théâtre politique, qui est le théâtre donne du sens à nos vies, est vide et nous prive de la confiance vitale. Il ne nous désaltère plus. Au contraire, il assèche en nous toute humanité.

Nous cherchons le bouc-émissaire.

Le seul bouc-émissaire, c’est nous.

Un peuple ou l’ombre d’un peuple. Ne croyons pas que le reste de l’Europe nous envie, tandis que notre dette augmente et que notre crédit diminue, une quelconque créativité politique.

Le placement de la France en procédure pour déficit excessif par la Commission européenne est un signal des plus sérieux.

Il sonne le tocsin au peuple qui ne veut n’entendre que le chant des sirènes auxquelles il est sensible.

La Politique, c’est autre chose. La politique ne peut pas être au service du peuple si elle n’est pas intransigeante avec l’obligation de la responsabilité.

Tout le monde a compris que les bonnes grâces électorales du peuple ne s’obtiennent plus qu’en lui tendant le miroir le plus flatteur. Alors tout le monde le flatte.

Au risque de manquer à l’unanimisme merveilleux qui règne parmi nous, le peuple que nous formons n’en est pas arrivé là où il en est, sans avoir suivi, depuis des décennies, le mauvais fil d’ariane.

Le mauvais fil d’ariane n’est pas le fil qui nous permet de sortir libre du labyrinthe, c’est le fil qui nous empêche d’en sortir.

C’est le moment, aujourd’hui, de réclamer et de choisir, surtout, parmi tous ceux qui nous sont proposés, le fil d’ariane qui nous sort du labyrinthe.

Il y a une histoire des moments de lucidité, ou le plus souvent de la perte de lucidité, dans l’histoire tout court. Les moments au cours desquels un peuple perd sa lucidité, le fil de lui-même, accouchent de drames et de tragédies.

Est-ce que nous sommes encore capables de comprendre le potentiel que cristallise un tel moment quand ce cycle rencontre le cycle des périls imminents.

L’isoloir n’est pas quelques barres métalliques avec de la toile. L’isoloir, ce sont les grands mythes et la manière dont ils parlent encore avec notre conscience.

L’espoir n’est pas mécanique.
L’espoir n’est pas organique.
L’espoir est celui des forces qui dorment et qui ne se réveilleront peut-être pas.
Ce moment peut voir le Phoenix renaître de ses cendres.
Il peut voir le peuple carbonisé renaître d’une démocratie épuisée.
Ce n’est pas le pari que les bookmakers ont enregistré.
Ce n’est pas le pari que nos ennemis font.
Ils pensent la France morte et enterrée.

Mais notre destin n’appartient pas à nos ennemis.
Il est le réveil de ce que nous sommes.
Ce miracle est entre nos mains.
Il faut avoir à l’esprit qu’il est important pour l’histoire du monde de montrer au monde si et comment nous sommes capables, grâce à une République qui est montée au ciel, de nous résoudre nous-mêmes.

Cet instant démocratique, dépouillé des artifices et gestes de campagne, s’inscrit dans cette petite équation à autant d’inconnues que de citoyens.
Personne, jusqu’ici, ne l’a résolue.

Les démocraties sont vampirisées

L’acteur hollywoodien George Clooney a téléphoné à la Maison Blanche pour se plaindre avec la plus grande véhémence du fait que Biden ait qualifié de « scandaleux » le rôle de son épouse, Amal Clooney, dans la décision de la Cour Pénale Internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. 

George Clooney est représentatif de cette partie du show business qui utilise l’écho médiatique qui est le sien pour faire pencher la balance pour les palestiniens.

En France, plus de 200 artistes ont signé une tribune réclamant à @EmmanuelMacron, le président de la République française, la reconnaissance de l’Etat palestinien.

L’humanisme est une chose respectable et il est naturel et souhaitable qu’il éveille les consciences. Mais est-ce bien, ici, ce que fait l’humanisme ? Est-ce que cet humanisme ne nous endort pas, ne s’endort pas, bercé par un monstre invisible?

Comme acteur, George Clooney avale le scénario infiniment rationnel écrit par la Révolution Islamique d’Iran. Il ne fait que jouer le rôle, de loi en loin, que lui a dévolu l’ayatollah Khamenei.
Il y a des dramaturges et auteurs, de Shakespeare à Paul Aster, plus dignes d’intérêt.
Le 7-Octobre-2023 est comme le 11-Septembre-2001.
Ces dates appartiennent au même script invisible qui consiste à violer le système cognitif du monde et d’y induire de nouvelles logiques, de nouvelles chaînes.
Ce sont de grandes et profondes œuvres idéologiques qui électrochoquent les masses humaines.
Le 11-Septembre-2001 jouait sur l’antiaméricanisme.
Je me souviens que Gaza, dépourvu de décence élémentaire, dansait ce jour-là.
Le 7-Octobre-2023, Gaza dansait, ivre de l’effusion de sang, de rapts et de viols, mais aussi une partie de la jeunesse occidentale convertie, sous couvert d’écologie, d’anticapitalisme, de lubies de toutes sortes, au fanatisme révolutionnaire que couve le guide suprême.

Qu’importent les horreurs commises en ce funeste jour par le Hamas et ses complices.
Cela ne compte pas.
Israël est injuste même lorsqu’il se défend.
Israël ne sert qu’à démontrer cela.
Israël est injuste par nature.
Netanyahu est donc parfait pour endosser le costume du salaud et nourrir l’incendie pervers allumé, dans les âmes, par des pyromanes venus de l’enfer et promis à l’enfer.
Netanyahu est l’excipient parfait pour faire passer le psychotrope qui doit nous faire passer d’un monde à un autre, d’une civilisation libre et éclairée à une civilisation placée sous le joug des idéologies.

Le 7-Octobre-2023, avec sa barbarie désinhibée, n’avait pas d’autre objectif opérationnel que d’imposer cette machine infernale dans les esprits, qu’ils soient arabes ou occidentaux, en vue d’annexer la logique, de préempter des clefs du discernement.
Ce dont il faut être conscient, c’est que la Révolution islamique d’Iran, l’amie de Poutine, a écrit ce scénario.
C’est ce script diabolique dont George Clooney se plaint de voir que Jo Biden se refuse de le suivre.
C’est ce script, aussi, que 200 artistes français, se déclarant au diapason d’une jeunesse qui bloque des universités et excommunie tout intellectuel qui ose dire autre chose sur le sujet, reprochent au président de la République Française de ne pas le suivre.
Les démocraties sont vampirisées.

Le temps d’un paradigme

Au risque de paraître déconnecté de la réalité politique et sociale, comme on dit, je soutiens que la responsabilité qui échoit au Politique, c’est de parler avec la hauteur, de rendre palpable le dialogue avec les idées supérieures. C’est en parlant la langue de l’abstraction (de soi, de l’égo) qu’on a le plus de chance de résoudre les problèmes en bas.

En quoi la défaite de Sartre devant Platon intéresse-t-elle la banlieue, la vocation de l’Europe, ou même le fait que, si nous étions nous-mêmes, Poutine aurait déjà perdu ?

Il faut sans doute refaire de la philosophie politique pour le comprendre.

Je veux bien être celui qui pense qu’il est important de rappeler que quand on dit que L’essence précède l’Etre cela signifie Je pense donc je suis et non pas Je veux, donc je suis.

La crise politique que l’Occident subit est une crise ontologique qu’il est temps de regarder en face.

C’est cette crise ontologique qui permet à un islam dévoyé comme à toutes sortes d’idéologues de penser qu’ils peuvent conquérir les âmes et dépecer l’immense peuple des déracinés.

Il est temps de se rendre compte que Sartre a perdu devant Platon. Il faut l’annoncer et il faut dire ce que cela implique pour nos sociétés endolories.

A l’épreuve d’une génération qui l’a expérimenté et adopté, l’existentialisme se révèle être une impasse culturelle et ontologique qui n’a fait illusion qu’en exacerbant des identités ou des états avares de droits.

Le marketing et la société de consommation se sont repus de cette chair adolescente fraîche. Mais quel est le futur qui se dessine ?

Le wokisme est le dernier avatar de ce courant de pensée, qui, de déconstruction en déconstruction, nous abandonne dans un champ de ruines sociologique où chacun prétend à reconnaissance pour exister.

@jk_rowling, mère d’Harry Potter, peut témoigner de la férocité des TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist).

On mesure la perversité d’un mouvement qui prétend à l’inclusion en pratiquant une excommunication qui n’a rien à envier à l’inquisition et si on regarde bien, la soi-disant cause palestinienne procède exactement de cette mécanique.

C’est pour cela que, comme la grenouille sous le scorpion, les LGBTQQIP2SAA dansent pour Gaza où le hamas les ferait tomber du dernier étage des immeubles.

Il faut sortir de ce marasme intellectuel. Il n’est pas possible de faire fonctionner un système politique démocratique dans de telles conditions.

Il devient le siège insoluble de perpétuelles contradictions, de cacophonies monstrueuses, de conflictualités larvées et cela ne permet plus de produire le minimum requis de perspective commune à l’adhésion de tous.

Les gamins et adolescents perdus des banlieues sont peut-être davantage les enfants de cette perdition que ceux de l’assimilation ratée dans le cul-de-sac de l’immigration.

Ils sont les fausse-couches de l’existentialisme.

Ils n’ont rien, pas la moindre cape d’invisibilité, pour échapper au mauvais destin qui fond sur eux. Ils n’ont même pas en eux l’idée d’un eux-mêmes qui les sauve de l’environnement qui les dévorera, à un moment ou à un autre, crus.

En fait, rien de ce qui devrait faire sens commun ne leur parle.

Le drame, c’est que la république ne peut pas en sortir autrement que par le haut.

Notre drame, c’est qu’ils ne peuvent en sortir, eux-mêmes, que par le haut et que la république est une communauté de destin qui nous oblige à nous en sortir ensemble.

La crise ontologique que j’évoque à travers l’impasse existentialiste elle les frappe eux d’abord. Elle leur enlève les mots que l’école essaie de leur mettre dans la bouche avant même qu’ils en aient pris le goût.

C’est pour cela que cette question constitue le sujet politique principal du moment.
Nous ne le voyons pas parce qu’il nous crève les yeux.
Nous ne sortirons, ensemble, du malheur qu’en le traitant bien au-delà des facilités dialectiques et des dogmes politiciens.

Un moment à la place de dieu

[Réflexion sur la Russie et le contexte géopolitique actuel]

Il n’est manifestement pas possible à la Russie d’être supérieure à sa nature. Même si elle fournissait des efforts, elle n’y parviendrait peut-être pas. Comme elle n’en fait pas et qu’elle s’abandonne, corps et âme, aux penchants qui la dominent, alors, la Russie est trahie par sa nature et elle sera vaincue par ses démons.

Même le IIIe Reich n’aurait pas osé. Il assumait sa nature maléfique. La Russie de Poutine, elle, ose tout. C’est à cela qu’il va falloir apprendre à la reconnaître, en prenant la peine de remonter le fil de nos certitudes, des certitudes sur les événements qui ont marqué l’entrée dans le XXIe siècle.

En dépit de la revendication par l’EI-K, filière afghane de l’État islamique, Vladimir Poutine a dit que les auteurs islamistes de l’attentat contre le Crocus City Hall le 22 mars étaient commandités par l’Occident collectif. Son ministre des Armées, Sergei Shoigou, a réitéré l’accusation, y associant formellement la France.

Loin d’être une banale déviation rhétorique, la tournure des événements, après l’attentat perpétré au Crocus Center le 22 mars 2024, dans la banlieue de Moscou, marque, au niveau purement dialectique, le plus inattendu des tournants.

Il faut en prendre la mesure et cesser d’éviter le sujet, au motif que c’est une manipulation de l’information de plus. Ce n’est pas une manipulation de l’information de plus.

La manière dont la Russie détourne l’événement dépasse, il me semble, le cadre de la guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine. Il dit tout, dans une sorte de lapsus révélateur irrépressible, de ce qu’est l’âme russe, lavée par un siècle de communisme, dévoyée par un quart de siècle de poutinisme, de la nature du combat que la Russie, sur cette partie de l’échiquier a engagé contre nous. Il est le révélateur d’une culpabilité russe dont la seule question, aujourd’hui, est de savoir jusqu’où elle trempe et jusqu’où elle a trempé.

Notre ennemi fondamental, c’est cette âme russe.

Le système d’information occidental ne mesure pas la portée du mensonge d’Etat proféré par la Russie qui ne voit dans l’Etat Islamique K qu’un exécutant.

Les journalistes ne veulent voir que l’énormité du stratagème, ce qui équivaut à ne rien voir. C’est se priver de lucidité.

Il y a un impensé stratégique, le nôtre, sur ce que furent les attentats que nos démocraties ont subis, depuis le 11-Septembre-2001. Il resurgit, à la faveur des incroyables accusations russes, comme un angle mort inacceptable. Il faut l’ouvrir.

En nous disant que le terrorisme islamique est un exécutant de basses œuvres au Crocus City Hall, l’ancien sous-officier du KGB Poutine, refondateur du FSB, nous dit-il quelque chose que nous devons nous forcer à entendre sur l’histoire du terrorisme Islamique, ses racines, ses collusions objectives, ses manipulations, ses liaisons ?

Il nous dit que nous ne devons pas nous fier aux apparences.

C’est une parole de quelqu’un qui sait de quoi il parle.

Il est donc temps de se poser la question et de regarder le champ de bataille global, de regarder l’ensemble de la perspective historique, l’action psychologique de dérèglement du libre-arbitre qui y est menée. La pensée n’est pas une souris prisonnière d’un labyrinthe ou d’une mise en complexité. La pensée va où elle veut.

Les médias, le système d’information dont sont pourvues les démocraties, se révèle dans l’incapacité de prendre cette mesure potentielle des événements.

Ils n’ont pas appris à imaginer le mal. Sa banalité peut-être ? Son empire, son expertise, en aucun cas : « Toujours préférer la connerie, à l’hypothèse du complot »

Le narratif que les médias ont construit autour d’un consensus bloque le système d’analyse, de traitement, de projection des faits, à des normes et des standards.

Le système d’information fonctionne comme une machine aveugle qui ne voit que ce qu’elle a appris à voir.

Nul ne veut voir la disruption narrative que le maître du Kremlin a opéré au lendemain de l’attentat au Crocus Center et ce dont ce basculement est, compte tenu de ce que nous avons appris de la psychologie d’agression russe, le révélateur.

Nous savons, depuis tous les conflits qu’elle a animés, que l’inversion accusatoire est une spécialité russe.

Partout, de Grozny à Alep, en passant par l’Ukraine, elle s’exonère de ses turpitudes (emploi d’armes chimiques, menace nucléaire, crimes de Boutcha, menaces sur les russophones, etc.) en les prêtant, d’abord, aux autres.

Elle a appris à se justifier de l’injustifiable en prêtant l’injustifiable, d’abord, à celui à qui elle est opposé.

Cette fois, pourtant, la Russie a passé le stade de l’inversion accusatoire. Elle introduit la perversion accusatoire, c’est à dire qu’en accusant l’Occident collectif d’être derrière l’attentat du Crocus City Hall, au mépris des évidences et de la revendication même de l’organisation EI-K, elle prête à l’Occident global la possibilité d’être derrière tous les attentats. Elle prête surtout, et c’est ce qu’il faut prendre en compte, aujourd’hui, à l’Occident la perversion dont elle a, sinon l’expérience achevée, du moins l’imagination aguerrie.

Entre l’imagination aguerrie et l’expérience aboutie, il y a l’opportunité stratégique qui se présente sous une forme ou une autre, de manière directe ou indirecte. Voilà ce qu’il y a.

La Russie fait partie des nations qui n’hésiteront pas à se saisir de telles opportunités.

Cette affaire d’islamistes qui ne seraient que des exécutants, confirmée, jeudi, auprès du ministre de la Défense français par son homologue russe veut semer un niveau de confusion de plus et, peut-être, au fond, va-t-elle contribuer à en enlever un.

Rien n’est compréhensible, et l’attitude même du pouvoir russe balaye les suspicions légitimes d’un coup orchestré par le FSB ou quelque autre instrument au service de l’Etat profond russe.

On a beaucoup plus de questions que de réponses.

Mais ce qui est sûr, depuis le 22 mars 2024, c’est que l’Islamisme est redevenu, en Europe, l’ennemi existentiel.

Il ravit ce titre à la Russie. Ce qui est sûr, dans l’ambiance, dans les retentissements de l’information, c’est d’un seul coup comme une réactivation de tous les ressorts et rouages autour des atteintes à la laïcité, de l’insécurité, des risques d’attentats, etc.

La menace russe sur les démocraties et sur l’Europe redevient le cadet de nos soucis.

Cela avantage, notamment, tous les partis souverainistes, nationalistes, etc., qui votent Poutine aux futures élections européennes le 9 juin prochain.

La Russie n’a pas d’adversaires, elle n’a que des ennemis. Des ennemis intérieurs éradiqués par des poisons divers et variés qui rendraient jaloux les Borgias. Ils ont pour nom Alexeï Navalny, Boris Nemtsov, Anna Politkovskaïa, assassinés par l’Etat qui leur devait protection. Voilà un Etat qui ne se distingue plus du mensonge et de la terreur. Qui n’administre que cela. Qui confond la souveraineté à laquelle doit aspirer toute nation humaine avec l’administration des plus noirs desseins, au service de la soif de pouvoir et de la prédation.

C’est cet Etat qui a déclaré la guerre. Il ne l’a pas déclarée qu’à l’Ukraine.

Il ne l’a pas déclarée qu’à l’Occident global.

Il l’a déclarée à toute nation qui place l’idée de sa dignité au-dessus de tout car, à un moment, la Russie rencontrera pour la détruire, elle aussi, la dignité de toute nation.

Aujourd’hui, la Russie n’a pas d’amis, elle n’a que des nations qui prennent le risque, devant l’histoire, devant la grande histoire humaine, d’être ses complices.

J’ignore si la Chine voit la trame que la Russie, sur cette partie de l’échiquier, et l’Iran, sur l’autre, tentent de jeter sur les événements et les interactions internationales.

Je constate que nous-mêmes avons de la peine à distinguer les mouvements des ombres qui nous harcèlent et nous décontenancent.

Mais si nous ne devions pourtant n’avoir qu’un moment de conscience absolue ; si nous ne devions avoir qu’un moment à la place de dieu, pour distinguer comme il est supposé pouvoir le faire, le mouvement du noir dans le noir, nous devrions employer ce moment de grâce collective pour regarder cette Russie et cet Iran au fond de leur âme.

Et les défaire ici, avant que les armes n’emballent, à un niveau incontrôlable, la partie et ne prennent le dessus sur la force dialectique.

Nous pouvons battre cette Russie avec la pensée d’un grand peuple, d’une grande humanité. Tout écartèle ce peuple fait de tant de peuples, alors c’est qu’il doit se manifester.

Cette Russie-là ne doit pas se voir offrir l’avenir auquel elle aspire car elle ne conçoit son avenir qu’aux dépens des autres, qu’au prix de notre servitude et de notre aliénation.

Cette Russie, qui la fait peser sur d’autres, primitivement, ne doit pas pouvoir alléguer une menace existentielle qui lui ouvrirait un droit exorbitant et injustifié sur le plan nucléaire.

Cette Russie ne laissera personne vivre en paix.

Les Nations Unies sont prévenues.

Elles ont une responsabilité en droit, et elles assument, aussi, un devoir protection de l’humanité. Elles doivent s’en saisir.

Le XXIe siècle pourra alors vraiment commencer.