Bien dire ensemble en complément du bien vivre ensemble

Je constate que la plupart des esprits s’abandonnent souvent, en prétendant s’y opposer, à la force qui a été engagée par les terroristes et ce faisant nous leur accordons, plus que nous devrions le faire, le choix des armes et de leur escalade.

Ceux qui sont à l’origine de la perversité qui nous a touché depuis quelques jours comptent sur les mots, les scissions, qui sont ainsi auto-alimentées, et dont la déflagration se poursuit dans les échos de la dégringolade du sens, comme une pierre ricochant dans sa descente au fond d’un insondable gouffre.

Toute parole vaut, aussi, par ce qu’elle entraîne par devers elle. Bientôt, vous verrez – et si ce n’est lui c’est donc son frère – certains exigeront que soit supprimé, au nom de Charlie, le porc aux cantines des écoles républicaines pour lutter efficacement contre le terrorisme.

Je vous le dis. Le plus sûr moyen de lutter contre une malédiction, reste une bénédiction qui s’entend comme l’ajustement du dire à l’effet qu’on souhaite lui voir réaliser.

Bien dire ensemble en complément du bien vivre, c’est une autre affaire, mais puisque le Monde nous regarde, c’est peut-être le moment choisi et idéal de bien dire ensemble, de nous laver de nos propres inepties, celles-là, et les complicités abjectes que les unes ont avec les autres, et qui obligent le cancre que je suis à produire son propre examen.

Le péripatéticien que je m’obstine à être considère donc qu’il reste donc possible, sur un parcours idéalement fléché et balisé, de démarrer une marche à République et de l’atteindre à Nation.
Rien n’est moins sûr car cela demeure à notre échelle. Et c’est en cela que c’est là probablement le seul moyen d’y accéder. La première marche, qui peut durer un nombre incalculable de pas, ne mène qu’à soi.

Je dois à la vérité d’avoir été tenté par la médecine légale. Comme nous sommes encore dans l’enquête de flagrance et sans désemparer, je m’en remets donc tout entier à la puissance de l’autopsie, qui est étymologiquement la science du voir en soi. Mon professeur s’appelait Vladimir Volkoff. C’était le temps d’une trilogie, « La leçon d’anatomie » consacré à la guerre d’Algérie. Son stylo, c’était un scalpel…. Le livre était paré en couverture d’un superbe tableau, je dirais à la louche, école hollandaise peut-être…

Bien à tous.

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