Luttons, tant que nous avons la lumière

Il y a toujours quelque chose à l’origine des nuits de cristal. Charlie Hebdo, au nom de son droit à l’aliénation, qu’il exige de nous que nous le considérions comme respectable, nous introduit dans la version IIIe millénaire des nuits de Cristal. C’est une version nécessairement planétaire – et non circonscrite à Berlin – comme en témoignent à nouveau les emportements qui font morts, embrasements et destructions partout dans le monde, cela ayant pour origine la parution doublement indécente de nouvelles caricatures puisque s’ajoute à l’inconséquence éditoriale son retentissant succès commercial.

Et ce petit hebdomadaire, érigé comme phare de la pensée de la France, alors qu’il ne s’en trouve être que le bas étage de la vanité des hommes, a fait, depuis le 7 janvier, un otage que chacun, peut-être le monde entier, attend voir libéré.
Car tous, même ceux qui en brûlent le drapeau aujourd’hui, ont toujours rêvé d’elle en se découvrant, stupéfaits, l’avoir trop idéalisé.
Il y a dans ces colères quelque chose d’une espérance trahi, d’un reniement incompréhensible.
Cet otage, affaibli, malnutri, c’est la France, celle des Lumières et de Marc Bloch, d’une grande tradition de la pensée universelle.
On compte bien sur le RAID e le GIGN pour la libérer.
Peut-être un modeste buveur d’eau, décrit in extenso par John Irving .

Dans La puissance des ténèbres que je n’ai hélas fait que survoler il y a fort fort longtemps, il me semble qu’Anthony Burgess déployait sur la construction de la catastrophe du nazisme sa grille de lecture.
Celle-ci s’applique à la problématique dans laquelle des illuminés de l’islam nous emprisonnent.
Celle des ténèbres qui reconnaissent toujours les leurs.
Les Lumières, je me dois de le confesser étant d’un pays qui se réclame d’elles, s’avèrent momentanément forcément décevantes et ininspirées.
Les plans recoupés et mis en perspective dessinent le vrai visage de l’ennemi.
Hitler et les dignitaires du Reich obéissaient à une mystique nationaliste et n’avaient pas choisi la svastika par hasard. Aujourd’hui, c’est le sens – et une partie croissante de sa force – de l’Islam qui sont asservis à une abomination comparable, sans en revêtir l’exacte forme, à celle du IIIe Reich.

Nous avons honoré Charlie le 11/01/2015 au nom d’un socle culturel qui est d’une nature telle qu’elle nous conduit à sanctuariser sa modeste place à une organe anarcho-libertaire. S’il n’y a pas, ici, une conspiration des ténèbres, identique à celle qui a obscurci le jugement de nos cousins germains, en 1939, pour voir les survivants de cet hebdomadaire nous déshonorer en retour de notre compassion en alimentant une sorte de nuit de Cristal à l’image de nos ennemis, disséminée.

Pendant combien de temps nos compatriotes continueront à considérer, de retirage en retirage, que l’esprit de Charlie, est le porte-flambeau qui mérite de guider le peuple.

Luttons, tant que nous avons la lumière.

Bien à vous.

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