Poutine a ses propres loups

J’ai écrit samedi dernier, le 21 février, alors que se déroulaient les manifestations « anti-Maïdan » et pro-Poutine dans diverses villes de Russie, une contribution intitulée « Les heures impossibles de la démocratie russe ».
J’y écrivais notamment: « Ces manifestations programmées par les partisans nationalistes de Vladimir Poutine sont annonciatrices de désordres à venir. Ces gens qui marchent aujourd’hui pour affirmer leur soutien à la politique de Poutine adressent un avertissement explicite à tous ceux qui seraient tenté de lever une voix contradictoire et critique.
On sent parfaitement en poindre toute la violence potentielle. »
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Le moyen de guerre du djihadisme

La destruction, de pièces archéologiques au musée de Mossoul, il y a quelques jours (NDR: mars 2015), suscite une naturelle indignation.
Ces opérations ne sont pas nouvelles comme en témoigne la destruction des grands bouddhas de pierre de Bâmiyân (Afghanistan), en 2001, par les Talibans. J’ai pu lire, ici et là, que ce processus d’élimination culturelle était à rattacher à la dialectique religieuse du wahhabisme, producteur du refus d’historicité hors de celle de l’islam originel.

Je ne crois pas que nous soyons, pourtant, dans autre chose que de la communication de guerre.
Ce qui a été mis en scène, dans le musée de Moussoul, n’est qu’un énième film de propagande destiné à nous atteindre et à nous maintenir dans la définition qui s’est construite de ces actes et de ce qui les anime, et de nourrir ainsi notre animosité.
Ces statues jetées au sol et attaquées au marteau piqueur ou à la masse sont livrées à nous en images de la barbarie, comme le sont les mises en scènes de la mise à mort de victimes de ce terrorisme. Lire la suite « Le moyen de guerre du djihadisme »

Classé sans suite

Si la compréhension physique de l’univers est un domaine qui nous dépasse, pourquoi un domaine de la métaphysique ne nous dépasserait-il pas lui aussi?
Pourtant, si nous sommes incontestablement le produit d’une physique, nous nous sommes dépossédé progressivement de l’idée de pouvoir être aussi, simultanément, le produit et le siège d’une métaphysique, qui nous accorde le privilège de la conscience et de l’intelligence.
Cette rétractation de l’ordre de la métaphysique, de la transcendance, singulièrement depuis que nous avons percé ou cru percer certains de nos mystères et développé un environnement matériel avancé, augmente ses ravages que nous revendiquons comme l’ultime liberté alors qu’il se peut qu’elle ne puisse n’être qu’une insigne bravade à l’égard de ce que nous sommes, chacun individuellement et compris dans l’ensemble qu’il forme avec les autres,  dans un monde lui-même tel qu’il est, offert à la conscience que nous avons ou que nous pouvons avoir de lui. Lire la suite « Classé sans suite »

Si un nombril sémantique se formait, cela donnerait quoi?

Albert Camus est à la mode. Non pas l’intégralité de son œuvre humaniste et fraternelle, mais simplement une seule phrase citée jusqu’à la nausée depuis les attentats djihadiste du 7 janvier 2015.
Y a-t-il encore un homme ou une femme politique à n’avoir pas utilisé la caution d’Albert Camus, à qui sont prêtés les mots : « Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde »*?
J’ignore si l’intéressé aurait nécessairement goûté à cette récupération. Il est mort et ne peut donc pas de le dire.
Devant des étudiants de l’association d’Oxford, le 6 février dernier, Marine Le Pen s’honorait d’avoir été la première, parmi la classe politique française, à avoir su nommer la chose. Lire la suite « Si un nombril sémantique se formait, cela donnerait quoi? »

La Russie légitime. l’Europe non?

J’ai évoqué, dans la contribution précédente, intitulée « Les heures impossibles de la démocratie russe », le défi que la Russie nous impose de relever. Elle nous l’impose car ce défi, parmi d’autres, devra permettre à l’Union européenne de se forger elle-même le récit de son histoire.
Elle n’a eu que très rarement l’occasion d’avoir à se définir, à définir par conséquent, les moyens de sa force, de sa protection, de son identité, par rapport à une puissance telle que la Russie qui projette, elle, avec de plus en plus de netteté le désir de sa propre histoire continentale, amorcé à partir du nationalisme russe. Lire la suite « La Russie légitime. l’Europe non? »

Les heures impossibles de la démocratie russe

Le Figaro rapporte ce jour, 21 février 2015, que « des dizaines de milliers de personnes ont défilé aujourd’hui dans le centre de Moscou pour exprimer leur soutien au président Vladimir Poutine et manifester leur opposition à toute velléité de soulèvement populaire sur le modèle ukrainien ». Mais le soulèvement de type ukrainien a bon dos car il induit que toute contestation de ce qui se passe en Ukraine et des dérives du pouvoir est une trahison à l’égard de la Russie et, par cette seule dialectique, cela autorise la légitimité de la plus sévère des répressions.

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Le triomphe de l’inertie mouvementée

L’échec de la loi Macron devant l’assemblée nationale a valeur d’acte manqué. Tout ce qui subsiste possiblement de raison nationale plaidait pour que ce modeste paquet de réforme, peu susceptible de soulever des montagnes, soit adopté par la majorité parlementaire de gauche.

M. Macron l’a dit et on ne peut que le croire. Il s’est fait l’apôtre humble de sa loi éponyme. Il a payé de sa personne pour écouter les débats et accepté qu’elle soit amendée. Il a fait son mea culpa et a battu sa coulpe sur la question des professions réglementées.
Mais voilà. Le seul moyen de faire une loi utile, fût-ce a minima, à notre économie, c’est de produire une coquille vide où peut s’écouter le chant délicieux de nos impuissances.
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Des Justes parmi les nations

Compte tenu de la barbarie et des horreurs que les djihadistes répandent dans les pays où ils sévissent et font régner la terreur, il faut, à l’image de ceux qui abritèrent et protégèrent les juifs de leurs bourreaux, des justes parmi les arabes et les musulmans, dans quelques nations qu’ils soient, pour protéger les chrétiens et toutes personnes injustement martyrisés, et se protéger eux-mêmes.
C’est l’honneur même de l’Islam qui le réclame.
Le nom de dieu est souillé du sang des innocents versé en son nom.

Ce ne sont pas les exclus qui pèsent sur le système mais c’est le système qui pèse sur eux

Malgré les aides publiques lourdes et une mobilisation médiatique, qui a permis de rassembler via une souscription sur facebook 350000 € en leur faveur, les Atelières qui rassemblaient des anciennes ouvrières de Lejaby, l’aventure s’est terminée cette semaine avec la liquidation judiciaire de la coopérative d’intérêt collectif.

Les incantations sur le redressement productif et la préférence nationale en matière de consommation, tout comme sur le savoir-faire spécifique de ces petites mains, fleuron de la haute-couture, n’ont pas suffi à faire vivre cette entreprise au delà d’un sursis de quelques mois. Lire la suite « Ce ne sont pas les exclus qui pèsent sur le système mais c’est le système qui pèse sur eux »

De la nature d’une parole forte en politique ou ailleurs

Qu’est-ce qu’une histoire humaine sinon la succession de paroles suffisamment fortes et incidentes pour redonner vie à une nation, d’en briser le statu quo mortifère afin de reforger la clé, car devenue inopérante, de son destin. Les événements qui ont marqué au fer rouge de la terreur la nation française au cours de ce mois de janvier 2015, sont de nature à provoquer ce qui semble être attendu par un peuple qui se morfond dans une histoire commune qu’il peine à revendiquer au-delà des postures fusionnelles.

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