Poutine a ses propres loups

J’ai écrit samedi dernier, le 21 février, alors que se déroulaient les manifestations « anti-Maïdan » et pro-Poutine dans diverses villes de Russie, une contribution intitulée « Les heures impossibles de la démocratie russe ».
J’y écrivais notamment: « Ces manifestations programmées par les partisans nationalistes de Vladimir Poutine sont annonciatrices de désordres à venir. Ces gens qui marchent aujourd’hui pour affirmer leur soutien à la politique de Poutine adressent un avertissement explicite à tous ceux qui seraient tenté de lever une voix contradictoire et critique.
On sent parfaitement en poindre toute la violence potentielle. »

La mort de M. Boris Nemtsov, opposant à Poutine, qui appelait à manifester pour un changement de régime et la paix en Ukraine et appelait à une marche ce week-end, tué à quelques centaines de mètres du Kremlin, semble me donner raison.
Poutine dénonce une « provocation » à son encontre. Il n’a pas besoin de donner des ordres et il est douteux qu’une enquête, si elle pouvait s’exercer normalement, puisse faire le lien entre les tueurs et le Kremlin.
Mais Poutine a ses propres loups, jusque dans la nuit (Nochnye Volki), qu’il chérit et sur la fidélité desquels il peut objectivement compter.

Qui que soient les auteurs de ce crime qui prive la Russie d’un opposant crédible, le régime musclé de Vladimir Poutine secrète lui-même les anti-corps, puissants et insidieux, à une démocratie saine et bien orientée.

Il y a deux jours, le 26 février, Mikhaïl Khodorkovski, ancien magnat du pétrole, qui avait été emprisonné pendant 10 ans avant d’être gracié, en 2013, notamment sous l’effet de pressions internationales, par Poutine, avait lancé depuis Londres un appel à soutenir l’opposition russe afin de faire sortir la Russie de « l’ère Poutine ».

Bien à vous.

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