Si les Chinois voient l’heure dans l’oeil d’un chat

Si nous ne parvenons pas, malgré ce qui semble être une accumulation d’évidences et compte tenu des a-priori positifs qui accompagnent l’action russe, à déterminer si les attaques de l’aviation russe ont atteint Daesh (Etat Islamique) ou si elles étaient destinées aux opposants au régime de Bachar El-Assad, comment espérer comprendre les motivations des « terroristes » qui ont porté leurs coups en Chine.

Au lendemain de l’engagement de la Russie auprès de Damas, un nouvel attentat de nature islamique s’est produit au Xijiang, en Chine, causant 31 morts et il n’est pas illégitime, les coïncidences étant rarement le fruit du seul hasard, de se poser des questions pertinentes.

Alors que la Chine ne semble pas avoir pleinement rallié Moscou dans la constitution de la trop fameuse coalition internationale appelée de ses voeux par Vladimir Poutine, cet attentat semble propice pour forcer, au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, la décision de l’empire du Milieu et de le ranger avec la Russie, l’Iran, Damas, dans la lutte contre le terrorisme.

Alors, soit Daesh, Al-Qaida, et autres organes au service des Ténèbres, disposent d’une arme de nous inconnue, susceptible de leur permettre de vaincre la large coalition à laquelle ils veulent apparemment se confronter, soit ces mouvements sont d’une autre nature et s’intègrent dans une stratégie de conflagration généralisée dont les terroristes sont eux-même les pions.
Mais qui, alors, tire les ficelles?

Le maître du jeu,
c’est l’échiquier.
Il est protéïforme

Je doute – les Chinois ayant pour réputation, depuis que Baudelaire s’est penché sur eux, de voir l’heure dans l’oeil d’un chat – que leur président XI Jinping, ne dissimule pas, derrière son affabilité, un regard assez perçant pour n’être pas dupe des intentions et des arrières-pensées, au point de fourvoyer pour longtemps le destin de son immense pays et de son grand peuple dans ce qui pourrait être, sous couvert de guerre mondiale contre le terrorisme, une erreur historique.

C’est ainsi que les choses doivent pouvoir être dites car c’est ainsi, je le crains, que les choses sont.

Il peut y avoir un doute, par ailleurs, que les incidents qui ont émaillé récemment l’Esplanade des Mosquées entrent également dans le registre de l’ajout systématique de troubles au trouble, conduisant un certain nombre de protagonistes, que rien ne devraient unir, à avancer leurs pions simultanément sur le même échiquier afin de contraindre les Etats-Unis, la France, les Etats du Golfe, à l’impuissance.

Lorsque cette phase, coïncidant avec l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies et l’agenda qui peut s’en suivre, sera achevée, il est à craindre qu’un stade d’irréversibilité, auquel peu semblent prendre garde, soit atteint.

La relation entre la stratégie et le jeu d’échec est évidente et l’on compare, parfois avec admiration, Vladimir Poutine, héritier il est vrai d’une tradition élevée, à un maître en l’occurrence.

C’est faire peu de cas de la nature de l’échiquier, qui lorsqu’on parle du monde, n’est pas un simple support, mais possède, lui-même, sa capacité de stratégie et de défense.
Le maître du jeu, c’est l’échiquier. Il est protéïforme.

Bien à vous.

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