Un moment avec Israël

Israël récolte ce que le gouvernement Netanyahu sème. Il ne reste fatidiquement aux Palestiniens que semer ce qu’ils récoltent comme bénéfices de processus politiques régulièrement détrompés. Des fruits empoisonnés. La France n’a pas fait suite récemment à la proposition européenne de boycott des produits issus des territoires occupés. Mais laisser du temps au temps n’a valeur que s’il y a un agenda crédible pour les deux parties. Netanyahu ne conduit que celui d’un grand Israël, inconciliable avec celui d’un Etat palestinien viable et souverain respectant l’intégrité de son voisin.

L’Etat d’Israël a développé une expertise qui consiste à renverser assez efficacement la vision objective des évènements aux dépens des Palestiniens, ce en exploitant les opportunités des tensions régionales. Mais, du point de vue des droits historiques, des résolutions inappliquées, du point de vue de la justice entre nations, un Etat agissant et devant être par conséquent être jugé en dignité peut-il cautionner une politique contraire à ses engagements moraux, attestés par plusieurs processus parfois parvenus aux portes de la Paix, à l’égard des Palestiniens, et cela en opposant les effets de ce dont il est, au moins partiellement, la cause en pensant apporter au fait accompli une force juridique fictive.

Si M. Netanyahu est débordé sur sa droite, après avoir pourtant pris engagement au cours de sa dernière campagne électorale qu’il n’y aurait pas avec d’Etat Palestinien. Si M. Netanyahu n’a pas conscience des forces auxquelles il se prête et s’il  est dépassé par les évènements qu’il a contribué à former, il n’est pas digne de guider son peuple. Guider son peuple implique une haute connaissance, ou à défaut une haute intuition, de ce qu’est le chemin de justice à emprunter, car seul le chemin de justice mène à la sécurité réelle.

Si, au contraire, M. Netanyahu, est conscient de ce dont il est l’instrument, c’est encore plus grave. Pour le reste, les commentateurs conservent tous les droits. L’expression assez commune par laquelle on se déclare impliqué au fait que « cela me regarde »  est intéressante. Il y a des lieux de regard plus intenses que d’autres, toutes choses étant égales par ailleurs. N’est-il pas?

J’ai rêvé cette nuit de Folke Bernadotte, dont j’avais oublié le nom mais dont, je ne sais par quel miracle je me souvenais qu’il était Suédois et qu’il avait été le premier médiateur de l’ONU dans cette affaire. Il avait été assassiné, le 17 septembre 1948, par des Israëliens, issus de la section dite de « Jérusalem ». J’ai pensé aussi à Itzhak Rabin, assassiné le 4 novembre 1995, alors que, avec Yasser Arafat, il s’apprêtait à sceller des fondations prometteuses car susceptibles de supporter les piliers de deux nations.

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