La Révolution Islamique d’Iran « se prépare à assumer des rôles à l’échelle mondiale »

Il y a, s’agissant de la Révolution Islamique mise en oeuvre par le guide suprême d’Iran, une sorte de déni paradoxal.
Depuis le 11-septembre 2001, avec plus d’éclat qu’auparavant, les terroristes nous tiennent au rythme de la trotteuse et dans la suspension du temps auquel nous fixent leurs attentats et les menaces pour nous faire oublier le grand mouvement pendulaire et ce qu’il dissimule derrière sa propre évidence géopolitique.

La révolution islamique ne dort pas. Les chiites d’Irak subissent deux attaques, l’une qui s’accomplit à visage trop découvert et l’autre à visage dissimulé. Résoudre la question syrienne ne résoudra pas la question d’ensemble que nous pose cette révolution si sûre de son intelligence. Elle doit être mise, à un moment ou à un autre, devant son échec.

La Révolution Islamique installée en 1979 en Iran est peut-être devenue le siège d’une paranoïa. Les propos de son guide suprême, qui contrôle les gardiens de la Révolution et les Basidjis, lors de son harangue aux basijids sont éloquents.

« Au terme de ses propos, le Guide suprême de la Révolution islamique a qualifié le Bassij, d’un trésor inépuisable. « Grâce à Dieu, le peuple iranien préservera ce précieux trésor et en profitera davantage ; et il parviendra à l’appui de ces volontés et cette perspicacité au summum du progrès, d’autant plus que les ennemis n’y peuvent rien. », a souligné le Guide suprême de la Révolution islamique.
Avant les propos du Guide suprême de la Révolution islamique, le général Mohammad-Ali Jaafari, commandant en chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique a salué en le Bassij, l’enfant spirituel du grand fondateur de la Révolution islamique. « Le Bassij est en train de se préparer pour assumer des rôles à l’échelle mondiale dans le sens de réaliser des idéaux de la Révolution islamique et de faire basculer l’équilibre de forces dans l’intérêt des déshérités et des musulmans. », a souligné le général Jaafari.  »
http://www.leader.ir/langs/fr/index.php?p=contentShow&id=13949

Revenons sur ces propos: «Le Bassij est en train de se préparer pour assumer des rôles à l’échelle mondiale dans le sens de réaliser des idéaux de la Révolution islamique et de faire basculer l’équilibre de forces dans l’intérêt des déshérités et des musulmans.». Quand le général Mohammad-Ali Jaafari, qui dirige le Centre stratégique du corps des gardiens de la révolution, prononce de tels mots, que fait-il? sinon dévoiler l’ambition de cet Iran-là.

Sauf, en effet, à livrer des secrets inavouables, j’ignore s’il est possible d’être plus clair à la fois sur la nature de ce dont la Révolution Islamique se trouve menacée et donc sur la nature de sa résolution à se défendre.
C’est une sorte de  Mein Kampf explicite, avec une armée occulte, qui n’est pas sans rappeler les waffen ss, au service exclusif des desseins obscurs de la Révolution Islamique d’Iran dont le gardien suprême couvre de son aura l’Etat iranien et l’entraîne dans un destin dont il est probable que peu de ses citoyens en partagent l’intérêt et la nécessité.


Alors, dans ces conditions, tenir les phénomènes qui se déroulent au Moyen-Orient sans sortir du cadre auquel le terrorisme radical semble nous confiner est une erreur d’intelligence fatale puisqu’elle nous amène non seulement à une défense vaine, mais contre-productive.

Pour se resaisir, il convient de remettre les événements dans le contexte qui est le leur. Aussitôt, les perspectives prennent du sens et des questions légitimes se forment et se posent d’elles-mêmes.

La première concerne l’implication de la Russie auprès de l’Iran et de Bachar El-Assad.
J’ai beaucoup de peine à croire que la Russie de Poutine qui malmène l’Europe sur ses frontières extérieures, utilise les partis souverainistes et nationalistes, qu’elle finance parfois, nourrit des think-tank chargés de tisser le discours et la doctrine politique appropriés, soit dans l’innocence.
Je crois qu’elle nous livre une vraie bataille.

C’est cependant un malheur supplémentaire que de voir une partie considérable de nos compatriotes soutenir la politique de la Russie. Tout un courant politique et intellectuel s’est complu dans cette alliance assumée avec autant d’ethousiasme qu’il va de pair avec une jubilation à dénigrer l’Europe, considérée comme un « totalitarisme » par Marine Le Pen et considérée comme la source de tous nos maux.

Le moment viendra où les Français devront juger de tout cela.

Bien à vous.

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