Syrie: la ligne rouge fixée par l’Iran n’invalide pas l’horizon démocratique

« Bachar al Assad est la ligne rouge pour la République islamique d’Iran parce qu’il a été élu par le peuple syrien », a déclaré Ali Akbar Velayati, principal conseiller en matière de politique étrangère de l’ayatollah Ali Khamenei.
« Le peuple syrien doit décider lui-même de son avenir et personne en dehors des frontières de la Syrie ne peut choisir à la place du peuple syrien », a-t-il poursuivi. [Source Le Figaro]

Ces propos ne laissent aucun doute sur le point dur que cristalise le sort de Bachar El-Assad, dans la crise syrienne et, sans doute au delà, pour l’intégrité même de la Révolution Islamique d’Iran.
Elle dicte, elle-même, les conditions dans lesquelles s’exerce la souveraineté nationale syrienne. On pourrait objecter q’il s’agit là d’une ingérence qu’elle dénie aux autres sitôt qu’elle contrevient à l’intérêt exclusif du régime en place qui semble mettre un point d’honneur à éliminer et affaiblir l’opposition.

La diplomatie française a-t-elle cédé du terrain en admettant que Bachar El-Assad pouvait rester au pouvoir pendant la période de transition?
Ce n’est pas l’essentiel. Les questions dépassées doivent l’être au profit de questions d’actualité. La préoccupation, très vite, doit porter sur les élections libres et indépendantes qui devront permettre au peuple syrien de reprendre la main sur l’écriture de son histoire.
Il faut en garantir le bon déroulement, car c’est l’honneur de la communauté internationale de pas s’effacer devant le simulacre de démocratie auquel Damas, Téhéran, Moscou sont déterminés à soumettre le peuple syrien.

L’Organisation des Nations-Unies aura incontestablement une éminente responsabilité devant l’histoire lorsque ce jour arrivera. Elle devra permettre au scrutin de se dérouler selon les normes internationales et veiller à ce que les millions de personnes qui ont été amenées à fuir leur pays, disposent du droit inaliénable à se prononcer sur ceux les mieux à même de représenter leur intérêt et de conduire le renouveau de leur nation.

Il ne suffira pas de mêler quelques terroristes au flux des réfugiés pour enlever à ces millions de personnes,de familles, d’hommes, de femmes, d’enfants, la légitimité citoyenne.
Ils ne l’ont pas abandonnée. Autant que quiconque, ils la possèdent et doivent être en mesure de l’exercer librement.
Jusqu’à preuve du contraire, la Syrie est faite de tous ses enfants.
La ligne rouge fixée par le guide suprême de la Révolution iranienne n’invalide pas l’horizon démocratique.

Bien à vous.

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