Filets et entre-filets de l’anti-terrorisme

Reconnaissons que de telles choses sont trop fréquentes pour qu’on leur accorde autre chose qu’un intérêt limité. Cependant, en moins de quinze jours, un tribunal de New-York condamne, le 10 mars dernier [2016], l’Iran pour complicité dans les attentats du 11-09-2001 et le chef des Services de Sécurité Ukrainiens (SBU), le 22 mars [2016], soupçonne la Russie d’être compromise dans les attentats de Bruxelles.

Dans le cas du jugement new-yorkais, le magistrat s’appuie sur un dossier solide, des auditions, des pièces déclassées, et a statué au terme d’une procédure qui s’est déroulée sur plusieurs années, en faveur d’une thèse plaçant l’Iran au centre d’une vaste conspiration.

S’agissant des accusations de Kiev, elles ont été portées quelques heures après la tragédie qui a frappé Bruxelles. Elles émanent du chef du SBU qui s’est exprimé sur une chaine de télévision. Vassyl Grytsak concède ne pas avoir de preuve de ce qu’il avance. « Je ne veux pas faire des affirmations sans preuves. Mais je ne serais pas étonné si une piste russe émerge dans ces attentats », a déclaré sans autre forme de procès ce responsable ukrainien, Vassyl Grytsak, dont les propos ont été retransmis par la télévision ukrainienne. (Source Le Figaro).

S’agissant de l’acte judiciaire posé par la cour du district sud de New-York, présidée par le juge George Daniels, les officiels iraniens, pour ceux qui ont jugé opportun de s’exprimer, se sont contentés de tenir la décision de la cour pour « ridicule ».

S’agissant des soupçons révélés par les Ukrainiens, la réplique russe est tombée par la voix de Dimitri Medvedev, Premier ministre, qui a qualifié le chef du SBU de « crétin ».

Salah Abdeslam devra être interrogé par les magistrats anti-terroristes.
D’après son avocat, Sven Mary, il serait dans de bonnes dispositions.
Une question, parmi toutes celles que justifie l’horreur répandue au cours des derniers mois et années, devrait intéresser les enquêteurs.

Il y a plusieurs mois, lorsque les enquêteurs ont commencé à étudier la manière dont avait été constitué le ou les groupes qui ont agi à Paris le 13 novembre 2015, il a été établi que Salah Abdeslam aurait fait un assez long déplacement en Europe dans une voiture louée pour prendre en charge des membres des commandos qui ont ensanglanté Paris.
Il a été contrôlé de retour de Hongrie le 9 septembre 2015.

Le 2 décembre 2015, Viktor Orban, chef du gouvernement hongrois, s’est rendu à Téhéran. Il a été reçu par l’ayatollah Khamenei, dont le site officiel rapportait sa visite, en termes élogieux. Les positions prêtées au leader populiste et pro-Poutine, dont le pays a été placé sous surveillance, par les responsables du l’Union Européenne, méritent notre attention.
Eduard-Raul Hellvig, un eurodéputé conservateur roumain, désigné comme le futur responsable des services secrets de son pays, a écrit en février 2015 sur son blog que « le partenariat entre la Hongrie et la Russie menaçait les intérêts de l’UE et de l’OTAN, avec le régime Orban comme « cheval de Troie », soumis à l’influence croissante du Kremlin ». (Source Le Monde).

La prise en charge des terroristes par Salah Abdeslam en Hongrie est-elle exclusivement le fruit du hasard ?

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