La révolution islamique d’Iran se pose en modèle de civilisation

« Impossible de réaliser la civilisation islamique, sans le modèle islamo-iranien »: telle est la prophétie du guide suprême prononcés le 25 avril dernier lors de l’audience qu’il a accordé aux membres du Haut-Conseil du modèle islamique.

Il y aurait donc, alors que partout dans le monde les pays musulmans ou accueillant d’importantes communautés musulmanes, sont  en proie à des désordres souvent sanglants sans parvenir à juguler les méfaits du terrorisme islamique, un islam parfait et il faut savoir, il est temps de savoir, qu’il siège au centre de l’Iran, et que la Révolution Islamique mise en oeuvre par l’ayatollah Khomeiny en est l’architecture aboutie et sereine.

Ce propos regarde peut-être l’enjeu des législatives du 29 avril 2016 que les conservateurs ont d’ailleurs perdu. Mais il s’inscrit peut-être aussi, au delà des frontières iraniennes, au niveau de l’ambition qui anime et fait battre le coeur de cette révolution insidieuse.

« Pourquoi les modèles existants et expérimentés dans le monde ne peuvent-ils pas être ceux qui seraient adéquats ? », s’est-il interrogé. « Parce que, a-t-il répondu, les modèles de progrès qui sont fréquents, reposent sur des bases erronées et puisent dans l’humanisme et des principes profanes d’autant qu’ils n’ont pas pu réaliser les promesses qu’ils avaient données à propos des valeurs telles que la liberté et l’équité ».

L’homme le plus puissant d’Iran, sur lequel pèsent des soupçons légitimes s’agissant de soutien au terrorisme, déclare donc la prééminence de son modèle de civilisation sur tout autre modèle.

Alors que le terrorisme djihadisme a mis à feu et à sang, et continue de le faire, depuis plus de vingt ans les pays mulsulmans et qu’il a touché de plein fouet nos démocraties, au point de peser sur nos débats publics comme sur la manière dont réagissent les opinions publiques, l’Iran se place désormais comme le « modèle islamique »  le plus adéquat.

Est-ce anodin?
Ceux qui me lisent et m’ont lu savent combien il me semble légitime de suspecter l’Iran d’être à l’origine de l’instrumentalisation qui a conduit au désastre du djihadisme, ce en se servant d’un avatar du sunnisme pour le diriger contre les puissances sunnites et particulièrement l’Arabie Saoudite, sa grande rivale, ou la Turquie.

Aujourd’hui, cet islam-là est discrédité et mis à mal. Et cette détérioration, à laquelle les groupes djihadistes ont concouru avec zèle et insistance, fournit un écrin pour mettre en valeur la Révolution Islamique.
L’ayatollah Khamenei veut la voir et l’imposer comme un joyau.
Je la subodore comme une grande mystification.

Dans son adresse à la jeunesse occidentale, quelques jours après les attentats du 7 janvier 2015, le guide suprême avait tenté de marquer la singularité de la révolution islamique, en se posant, dans le contexte des montées de l’islamophobie provoquée par les attentats, comme le garant des musulmans français qui ne le lui avaient pas demandé.
« C’est pourquoi je vous demande, chère jeunesse, de bâtir les fondements d’une relation cordiale et juste avec le monde islamique, sur la base d’une compréhension appropriée, d’une connaissance profonde et des leçons tirées des expériences tragiques. Alors, vous verriez dans un avenir proche que cet édifice bâti sur des fondations si solides apportera une atmosphère de confiance à ses architectes, leur lèguera la chaleur de la sécurité et de la paix et leur ouvrira des perspectives prometteuses pour un avenir radieux dans le monde entier. », exhortait-il en conclusion à cette lettre.

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