Nul n’est prophète en son pays

La vérité seule sera réconciliatrice et de nature, par conséquent, à purger le monde de l’excès effroyable et sanguinaire de la violence djihadiste et de toutes les autres à venir.

Si nous acceptons le mensonge, les faux-semblants, si nous acceptons un statu quo bâti sur un socle bancal, alors il nous retombera dessus.

Ceci est valable pour la Syrie, comme cela l’est tout autant pour le régime qui asservit l’Iran à une révolution qui arbore fièrement son ambition islamique ou pour la Russie de Poutine qui s’est faite une spécialité de nager dans les eaux troubles.

Mais la vérité n’intéresse pas grand monde.

Est-ce la démocratie devenue médiatique qui nous écarte autant de ce goût alors qu’elle devrait nous y maintenir?
Peut-être.

Lire la suite « Nul n’est prophète en son pays »

Discours sur la monnaie de la pièce

Si une guerre à quelques heures de Paris, et à la frontière directe de l’Union Européenne ; si une guerre engagée par la Russie ne suffit pas à ouvrir les yeux de nos plus éminents représentants politiques, pour ventiler autre chose que des slogans usés et des promesses éculées, alors que faut-il leur souhaiter ?

Une guerre encore plus proche, une menace plus directe qu’elle ne l’est déjà ?

Le sens des priorités doit saisir la nation entière. Il doit saisir le monde entier.

Face à la situation de guerre à nos portes, nous n’avons pas à pérorer sur le pouvoir d’achat. Nous aurons tout le loisir de le faire, si l’envie ne nous a pas quitté à ce moment-là, quand la guerre d’Ukraine sera enfin achevée et que la puissance belliqueuse russe aura été renvoyée chez elle.

Mobiliser l’électorat, c’est faire circuler le frisson de la vérité dans le corps social, jusqu’à son dernier pore.

Ce n’est pas vaticiner sur de petites variations démocratiques plus ou moins factices et exaltantes, qui n’enchaînent que des frustrations et des déceptions.

Nous avons à marcher, droit devant, sur le défi qui se pose à nous, sur le défi que la Russie de Poutine nous pose, pose à l’Ukraine, pose à l’Europe, pose aux Etats-Unis, pose à la Chine, pose au monde.

Il est grand ce défi qui nous attend puisqu’il nous oppose à une puissance sans scrupule qui est, de surcroit, une puissance nucléaire.

Soit nous fuyons ce défi, certains y seraient disposés, soit nous éludons la question qu’il nous pose en prétextant que cela appartient à la réal-politique, soit, au contraire, nous poussons l’analyse plus loin que la sous-tend et la fixe la guerre, et nous nous rendons alors en son cœur.

Et là, en ce lieu de la raison accomplie, par notre capacité à dominer intellectuellement la crise, prenons le dessus sur l’épreuve engagée par l’adversaire en étant plus profond et plus aiguisé que lui.

L’heure n’est plus à regrouper la nation autour d’un pacte de l’immobilisme qui ne dirait pas son nom, qu’il porte la marque de telle ou telle réforme prétendue majeure, mais de lever la nation autour du plus enthousiaste des pactes, celui de l’élan républicain élancé sur son ennemi : la tyrannie, l’injustice, la pauvreté.

Permettez-moi d’écrire la page d’histoire que nous vivons à Kiev, en Crimée et dans le Donbass, en synthétisant le réel dans sa forme la plus abstraite et pourtant la plus élémentaire.

Nous connaissons tous Marignan 1515, le 11-Novembre-1918, le 8 mai 1945, mais nous ne connaissons pas – d’ailleurs, ils ne sont pas indiqués précisément – les moments clefs de l’évolution de nos systèmes financiers.

Ces moments sont cloués dans l’inaperçu.

Ce sont eux ou à partir d’eux, pourtant, qu’il a été possible de réguler et d’opérer les grands bouleversements de ce monde. Ils ont permis les changements de braquets successifs, couplés aux révolutions industrielles, qui ont conduit à la mondialisation qui est là, « dans un monde fini » selon Paul Valéry.

Le rouble est trouble.

Il ne faut jamais oublier qu’un désir de puissance, et c’est ce type de désir qui anime la Russie de Poutine, passe par plusieurs stades de concrétisation pour transférer, au bout de cette alchimie, les gains matériels, spéculatifs et symboliques dans la monnaie.

Dans le rouble. Et le rouble est infiniment trouble.

Je ne suis ni ne me proclame pas l’ennemi de la finance.

Je suis son ami et c’est bien à un exercice sur le réel absolu auquel je me livre, en dépit de mes insuffisances, quand je dis que le Rouble essaye d’avaler le Hryvnia, qui est le nom de la monnaie ukrainienne et qu’il met l’€uro et le dollar au défi, tandis que le Yuan a gagné, de gré à gré, auprès des pétromonarchies le droit d’être une devise d’échange direct.

Dystopie ?

Non, que celles et ceux qui ont un doute sur l’acuité de cette représentation, séparée de l’accumulation de malheurs et de brutalité en cours, considèrent le chantage qu’exerce Poutine pour faire payer en roubles les centaines de millions libellés en euros correspondant au gaz et au pétrole que l’Europe achète quotidiennement à la Russie.

Au bout du compte, c’est dans le rouble et son rapport aux autres monnaies que va s’inscrire le destin de l’Ukraine, celui de la Russie, le nôtre et celui du monde.

N’en doutez pas ! C’est dans le rapport à une monnaie dont la devise dit en secret, à propos de ce qui anime son propre espace qu’elle veut étendre au nôtre, « Ici tout est mensonge », que le sort de l’humanité se joue en ce moment.

Il nous est impossible de nous plier à sa volonté.

Alors je veux bien faire un rêve ; je veux bien, pour la grande nation que nous sommes, pour l’Europe qui est notre souffle et notre inspiration, que nous fassions un rêve mais il n’aura pas la même poésie que celui de Martin Luther King. Il n’aura pas la même poésie ni le même lyrisme, mais il portera le même désir de fraternité, d’égalité, de prospérité, de partage, de dignité, de PAIX, pour que la monnaie reflète la puissance économique d’un ensemble ou d’une unité géopolitique, mais aussi son bienfait au monde. A défaut sa neutralité.

Ce n’est pas le cas, actuellement, de la Russie. Elle ne porte ni bienfait, ni neutralité.

Quel futur prix Nobel va établir la formule qui permettra de transcender l’indice Big Mac pour instaurer un indice plus exhaustif, prenant en compte des critères objectifs (allant de la performance de l’école au degré d’implication sociale ou démocratique du peuple, à son inventivité, etc), qui permette d’établir la valeur au change, inversement proportionnelle à son désœuvrement ou à la rente qu’elle procure, d’une monnaie.

Ceci est un rêve de choc de monnaies qui n’a rien à voir avec un rêve de choc de civilisations, qui le tempère au contraire et l’adoucit.

Si nous parvenions, autrement que par les opérations d’embargo, d’exclusion de systèmes tels que SWIFT, mises en place dans l’urgence pour contrer la Russie, à introduire cette fois durablement et mathématiquement cette dimension à la valeur financière et monétaire, alors nous aurions fait un bond en avant dans la paix et dans la sécurité collective.

Cela paraît utopique.

Si nous parvenions à dépasser Bretton-Woods et l’accord fixé en1944, la troisième guerre mondiale n’aurait pas lieu.

Elle serait exclue du champ du possible.

Elle sera rendue impossible monétairement.

Comment connecter la complexité économique du monde au système financier et monétaire sans passer d’un système de pensée archaïque, traînant des idéologies en lambeaux, à la pensée de Victoire sur l’empire de la fatalité, qu’il soit économique ou de tout autre ordre ?

Les monnaies virtuelles auraient-elles cette plasticité ?

J’ai du mal à croire que les monnaies traditionnelles, les monnaies concrètes et historiques, puissent être incapables de traduire la volonté générale si elle était exprimée avec suffisamment de génie et de précision.

L’intelligence artificielle progresse à vue d’œil. On parle même d’informatique quantique qui nous ouvrirait ses bras pour traiter l’information comme jamais elle ne fût traitée.

Il y a donc bel et bien un potentiel à saisir pour appréhender le réel à l’échelle où il s’invite à nous.

Je regrette d’avoir à dire que nous ne pouvons pas le laisser sur le pas de la porte. Il se vengerait.

Cela est une certitude.

Il y a une opportunité de gagner la guerre qui sévit en Ukraine sur le terrain monétaire, et de passer d’un système monétaire et financier impuissant, parce que non formalisé à ce qui devrait être pris en compte et qui ne l’est pas, sur le terrain des qualités et des vertus, par exemple, à un système qui y serait sensible, au moins sur les dimensions les plus déterminantes, comme l’agressivité étatique, la passivité morale d’un peuple.

Ce qui se passe depuis plusieurs décennies, la difficulté de l’adhésion à l’€uro, les questions de souverainetés qui déchirent l’opinion, peuvent être résumées à l’essence monétaire et à l’opacité des systèmes financiers qui accentuent, à tort ou à raison, un ressenti d’injustice.

La finance doit se rapprocher de la philosophie. Et la philosophie de la Finance.

Opérer une réforme dans le sens de la vertu de l’économie ouvrirait une ère profondément nouvelle et profondément moderne, et participerait à la refondation de nos économies, et par extension, de nos sociétés.

Dans le système de pensée de la Russie de Poutine, le rouble peut paraître solidement appuyé sur une montagne de matières premières diverses et variées (augmentées des réserves et gisements spoliés dans le Donbass) offrant à la fois un moyen d’assortir la diplomatie au chantage énergétique et d’assurer une économie de rente considérable, en déclinant toute responsabilité sur les effets tiers en matière alimentaire par exemple ou inflationniste.

Cela est-il possible ? De quoi pouvons-nous parler sinon d’empêcher cela, par des mécanismes d’analyse et de rationalité. Sinon, il adviendra que nous ayons à le faire, hélas, par d’autres moyens.

Le rouble est pourtant fragile de manière endémique. Il est malade de la Russie. Si ses rentes lui suffisaient, la Russie serait prospère et heureuse et le rouble reflèterait un pays et une économie de confiance.

Le régime que la Russie s’est choisie jusqu’à présent empêche son accession au bonheur.

En spoliant l’Ukraine, en faisant un braquage à visage découvert de la géographie et de l’histoire de ce pays, la Russie n’appréciera pas la valeur de sa monnaie pas davantage que le rang qu’elle occupe.

Elle ne voit pas que son propre effondrement a commencé au moment où premier orteil de ses soldats a franchi la frontière ukrainienne.

Le troisième millénaire, avec son ensemble de dérèglements climatiques, démographiques, économiques et la succession de crises, notamment géopolitiques, qu’il est susceptible d’engendrer, nous fait entrer, nettement, dans le besoin de redéfinir les fondements du système financier international et notre rapport à la monnaie.

Sinon ce troisième millénaire nous avalera et nous recrachera.

Il faut affirmer, peut-être par la voix singulière de la France, la volonté politique d’aboutir à cette révolution copernicienne et amener les agents qui opèrent le calcul des parités à intégrer des dimensions qui appartiennent à des typologies de bien-être social, de qualité de voisinage d’un régime considéré, les dimensions qui appartiennent, en définitive, à un monde meilleur, celui du chemin de notre unanimité, de notre cohésion trouvée ou retrouvée. A une forme de spiritualité qui incorpore la qualité de notre relation au vivant, aux enjeux démographiques, à l’écologie.

C’est le défi qui est lancé à la science politique et à la science économique, à l’universalité de la conscience humaine.

Il s’agit de dépasser Bretton-Woods.

Comment ?

Je ne le sais pas.

Mais je sais que nos peuples ont une insatisfaction avec le fonctionnement courant des systèmes financiers et monétaires et qu’il est difficile d’imaginer que cette insatisfaction puisse perdurer et nous accompagner tout au long de ce siècle au moment où des esprits malfaisants dressent les gens les uns contre les autres, en allumant et alimentant des foyers de dissensions et de haine.

Nous avons besoin de remettre à jour le système pour empêcher qu’une telle injustice – celle à laquelle se livre la Russie sous nos yeux aux dépens de l’Ukraine – puisse advenir, se généraliser et se perpétuer.

Nous sommes dans l’ordre nouveau de ce bannissement !

A l’évidence, l’ambition des alchimistes consistant à transformer le plomb en or a été réussi quand nous avons été capable de transformer le papier des billets et l’alliage quelconque des pièces en or.

Parachevons ce processus de transformation monétaire en synthétisant dans la matière et en digitalisant presque au niveau métaphysique la souveraineté du peuple européen comme la plus consistante des valeurs refuge, le plus constant des étalons.

Du point de vue historique, s’affranchir de l’or comme étalon a constitué une libération de premier ordre.

Entrons donc, aujourd’hui, de plain-pied dans une libération supplémentaire.

Peuples des horizons de justice, inventons-là, creusons-là, frappons cette monnaie qui fonde la confiance dans le meilleur de l’Homme.

J’ai pensé, depuis son émission, qu’il manquait à l’Euro une devise explicite qui dit qui nous sommes et le sens de notre œuvre commune. J’ai imaginé que les peuples européens, les peuples qui sont dans notre association, sont ceux qui croient dans le meilleur de l’Homme. Déclinée en latin, cela donnerait « Credimus In Optimum Humanis »

Quitter Athènes.
Vous avez dit « Crise de la représentation »?

𝐽’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑎̀ 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑚𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒.