La Chine, nation spectre ou nation sceptre?


Si le Parti Communiste Chinois aime et défend son peuple, il lui donnera la liberté et l’inspirera à en faire l’usage qui sert la grandeur de la nation chinoise.

Bien au-delà du rapport démographique, Taïwan questionne la Chine sur elle-même, au risque, d’ailleurs, de l’insupporter comme l’Ukraine a fini par indisposer la Russie par le fait même de respirer.

Poutine aimerait bien que Xi Jinping l’accompagne dans ce voyage aux frontières de l’enfer. Il voudrait bien être rejoint dans folie.

C’est un voyage qui peut paraître tentant à plus d’un sur la planète.

Le trouble historique que Taïwan engendre et cristallise ne se masque pas par un statut technologique ni en courant derrière le mirage de la surpuissance nucléaire.

La Chine n’est pas l’héritière de la guerre froide qu’a rallumé Poutine. Elle ne gagnerait pas à y prétendre une part.

Elle a les moyens de demeurer un BRICs ou d’être au dessus d’un club, même s’il peut sembler en vogue.

Elle peut améliorer les règles et de contribuer à un changem3nt de paradigme tel qu’il ne s’en est jamais produit dans l’histoire de l’humanité.

Elle peut être à l’heure, être de la force qui fait arriver les trains à l’heure, ou règner sur le vivier des boulons mal vissés.

De ce point de vue, le surarmement nucléaire, même s’il devait s’interprèter comme un rattrapage, n’est pas la voie et n’est pas le signal.

La prolifération annihile la dissuasion parce qu’elle banalise, perturbe et brouille profondément, telle qu’elle doit s’entendre pour tenir sa promesse de la dissuasion, la dialectique du feu nucléaire.

Il n’y a pas de prolifération légitime.

L’irresponsabilité de la Russie, comme tant d’autres domaines, s’apprécie dans celui du maniement des spectres, et le spectre nucléaire appartient au plus apocalyptique.

Elle s’est placée de ce côté de l’histoire. Elle en est prisonnière.

La Chine est-elle du côté des nations spectres ou de celui des nations sceptres?

Nos nations, les nations du seul avenir possible, sont, bien au-delà d’une vision occidentalisée, celles qui établissent et font prévaloir les sceptres, emblème de leur haute souveraineté sur le désordre et l’affaissement des choses.

Elles prennent, assurent, partagent cette responsabilité.

C’est dans la dimension symbolique du sceptre, dimension profonde, invisible, fondamentale, sacrée, qu’elles forment leur caractère et leur identité.

Je ne vois pas comment, ni pourquoi, la Chine, animée par l’aspiration à la dignité qui est sienne, pourrait y manquer.

Laisser un commentaire