La guerre invisible

Une guerre invisible n’est pas une guerre qui ne se voit pas. C’est une guerre qui ne montre d’elle que ce qui la tient masquée.

Jusqu’à présent, il fait peu de doute que la guerre qui nous est livrée, et qui a ensanglanté en quelques mois la France, la Belgique, le Pakistan, la Turquie, le Mali, le Maghreb, est demeurée invisible, s’agissant de ses réels enjeux et de ses motivations concrètes.

Nous n’en absorbons que l’enfumage alors que ce qui importe réellement, pour défaire et rendre inopérante la stratégie mise en œuvre, c’est d’identifier l’origine de la menace et de discerner ses points d’appui et de développement.

Prenant le relais d’Al-Qaida, en perte d’influence apparente, des terroristes infiltrés en Europe érigent le drapeau noir de Daesh, chaque fois qu’ils commettent leurs abominables attentats.

Le résultat de ces opérations est toujours le même. Nous nous réveillons en plein cauchemar avec, pour paraphraser Le Spleen de Baudelaire, le drapeau noir des soldats du califat planté sur nos crânes inclinés.

Ils entrent dans notre pensée les éléments qui nous amènent à penser ce qu’ils veulent que nous pensions.

Affreux trophées qui nous ramènent toujours au pied du même mur, de nos mêmes limites à penser le mal au-delà de cette barrière.

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Où l’ayatollah Khamenei nous conduit-il?

Oui, l’Europe démocratique est visée en tant qu’entité géopolitique et si elle est visée, c’est qu’aux yeux de ses ennemis, elle représente un ou plusieurs obstacles à leurs intérêts directs ou indirects.

Peut-être même que si nous nous étions docilement rangés dans la ligne Moscou-Téhéran, s’agissant du soutien à Bachar El-Assad, de l’incrimination de l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe, l’Europe serait désormais à l’écart de ces attentats.

Cependant, peut-être cet abandon aurait dégénéré en d’autres tensions et soumissions.

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La veuve Havlish et la vérité du 9-11-2001

Nous pouvons créditer le juge Daniels et la cour du district Sud de New-York d’avoir eu raison d’être allés au bout de leur désir de justice. Cette cour a dressé et soutient l’acte accusatoire qu’ils opposent, sans susciter l’intérêt qu’ils auraient sans doute mérité, aux Etats, dont l’Iran, organisations terroristes, autorités, impliqués dans ce qui apparaît comme une conspiration puissante et tentaculaire.

Chacune des victimes de ces tragiques attentats, comme toutes celles du terrorisme en général comme des désastres qu’il a généré, aurait aimé, aurait mérité, de bénéficier de quelqu’un d’aussi déterminé et tenace dans la quête et l’exigence de vérité.

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Fiona Havish et son époux, lors de leur mariage en août 1993, poursuit l’Iran. Le courage et la dignité d’une épouse.

Ce sont, peut-être, ces gens là, ces magistrats, ces vrais experts, ces gens de l’intelligence, les authentiques héros de la vérité dans un monde qui se soumet aux mensonges et le fait qu’ils l’aient fait, à l’origine des procédures, au nom d’une seule plaignante, Mme Havlish, ne rend la réquisition et le jugement auquel il a abouti, que plus exemplaire. Lire la suite « La veuve Havlish et la vérité du 9-11-2001 »

Le moyen de guerre du djihadisme

La destruction, de pièces archéologiques au musée de Mossoul, il y a quelques jours (NDR: mars 2015), suscite une naturelle indignation.
Ces opérations ne sont pas nouvelles comme en témoigne la destruction des grands bouddhas de pierre de Bâmiyân (Afghanistan), en 2001, par les Talibans. J’ai pu lire, ici et là, que ce processus d’élimination culturelle était à rattacher à la dialectique religieuse du wahhabisme, producteur du refus d’historicité hors de celle de l’islam originel.

Je ne crois pas que nous soyons, pourtant, dans autre chose que de la communication de guerre.
Ce qui a été mis en scène, dans le musée de Moussoul, n’est qu’un énième film de propagande destiné à nous atteindre et à nous maintenir dans la définition qui s’est construite de ces actes et de ce qui les anime, et de nourrir ainsi notre animosité.
Ces statues jetées au sol et attaquées au marteau piqueur ou à la masse sont livrées à nous en images de la barbarie, comme le sont les mises en scènes de la mise à mort de victimes de ce terrorisme. Lire la suite « Le moyen de guerre du djihadisme »