Maîtres des horloges

Moscou est la capitale mondiale du monde de la post-vérité comme Washington a été considérée, longtemps, comme celle du monde libre.

La Russie affirme que l’Ukraine abrite des laboratoires destinés à la production d’armes biologiques et convoque une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, ce vendredi 11 mars (17h).

Les accusations sont bidon et le procédé porte atteinte à la crédibilité des instances onusiennes. L’accusation russe est frappée d’un cynisme sans nom.

La liberté, avec son corollaire l’amour du vrai et du beau, doit éclairer le monde. S’il le fallait une bougie y suffirait.

La post-vérité, avatar sournois du relativisme, le plonge dans l’obscurité.

Zelenski se défend avec la sincérité du simple fils d’Ukraine qu’il est, pair entre pairs.

Entre chien et loup, le peuple russe.

Je ne sais toujours pas, cependant, ce que voulait dire Baudelaire en disant que les Chinois voient l’heure dans l’œil d’un chat, mais avec la faculté prodigieuse que leur prête le poète, que verront-ils à 17h?

Que voient-ils déjà ? Que voient-ils toujours et encore, encore et toujours?

« Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque Génie malhonnête et intolérant, quelque Démon du contre-temps venait me dire : Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l’heure, mortel prodigue et fainéant ? je répondrais sans hésiter : Oui, je vois l’heure ; il est l’Éternité ! »

N’est-ce pas là une vaste question, même pour l’Empire du Milieu ?