De l’apprentissage des savoirs, du monde des médias et d’internet pour les élèves

Ce sont davantage les grands classiques qui apporteront la profondeur à la pensée des élèves qu’un traitement « médiatique » de surface. Mais pour cela il faut amener l’institution en charge de l’éducation des élèves à changer de registre.

Nul à ce jour n’y est parvenu et beaucoup s’y sont cassé les dents.

Rousseau et Voltaire comme Alpha et Oméga de notre République, est-ce suffisant?

L’école doit devenir autre chose qu’un lieu de débat où chacun a potentiellement raison et gagne, par conséquent, à acquérir l’habileté pour imposer sa raison.

L’école, doit être l’exact opposé de la démocratie – la dictature de la philologie et de la raison – si l’on veut que la démocratie à l’extérieur de cette enceinte soit le lieu de notre réussite et de notre émancipation collective.

La seule commémoration à faire, chaque jour, consiste à élever cette religion.
La seule contrainte, s’échapper de sa propre platitude.
Le moyen, Soi avec le concours actif des Autres. Lire la suite « De l’apprentissage des savoirs, du monde des médias et d’internet pour les élèves »

Gloire de la caricature, chute de la calligraphie 

Je redoute que de tels événements, contre lesquels nous nous dressons depuis l’attentat contre Charlie Hebdo et la traque de ses auteurs, nous conduise à sombrer dans la bêtise. Faudra-t-il hisser avant la fin de la semaine l’art de la caricature, pour lequel j’ai le plus grand respect, au rang d’un Art majeur au même titre que, par exemple, la Calligraphie.

Je regrette d’avoir à dire que Richelieu à créé l’Académie française et Napoléon l’Institut de France, regroupant les Cinq Académies.

« L’Institut est une chose qui est propre à la France. Plusieurs pays ont des académies qui peuvent rivaliser avec les nôtres pour l’illustration des personnes qui les composent et l’importance de leurs travaux. La France, seule, a un Institut où tous les efforts de l’esprit humain sont comme liés en un faisceau, où le poète, le philosophe, l’historien, le critique, le mathématicien, le physicien, l’astronome, le naturaliste, l’économiste, le juriste, le sculpteur, le peintre, le musicien peuvent s’appeler confrères. ». Ernest Renan (1867) Lire la suite « Gloire de la caricature, chute de la calligraphie « 

Petit manifeste à l’usage des enfants et de leurs parents

On a tous envie d’avoir raison.
La démocratie nous procure cette bienheureuse faculté de pouvoir nous battre pour imposer notre raison sur celle de n’importe qui d’autre.
C’est une bonne nouvelle à annoncer et elle nous concerne tous, dans chacune de nos expressions, dans chacune de nos confrontations que je vois si ardentes, haineuses parfois.
Tout le monde a raison. Oui, même celui auquel je m’oppose a parfaitement raison.
Cependant, il n’est pas inutile de rappeler que si chacun a raison, il n’a raison que dans les limites de son intérêt et de ce qu’il peut être amené de reporter de son propre intérêt, bien sûr, de la qualité de son expression et de l’enchantement qu’elle est susceptible de produire, de son entendement, de son ambition, de son talent, de son charisme, et dans les illimités, ou pas, de ce qu’il entend semer, susciter et réunir. Lire la suite « Petit manifeste à l’usage des enfants et de leurs parents »

Vous avez dit crise de la représentation ?

Nous vivons incontestablement une grave crise de la représentation, mais elle n’est peut-être pas là, notamment au cœur de la Ve République, où trop de nos compatriotes se délectent de la situer et où d’autres désignent qu’elle est.

Ce que porte en elle une aussi longue crise de la représentation que celle que notre pays traverse, c’est la difficulté à se reconnaître dans le fonctionnement des institutions, dans la représentation politique, dans sa propre culture, et, au bout de ce phénomène, dans la République.

Cela nous place dans une gigantesque confusion où nous sommes collectivement englués et cette confusion est devenue le guide que nous chérissons.

C’est par elle que nous en sommes à considérer que la solution à notre trouble est de réaliser en quelque sorte un parlement à notre image, en termes de parités, d’équilibre des forces, et d’illusions, comme si, la représentativité était assurée par une simple et mensongère tentative de réplication permanente, dans le grand manège de nos avatars médiatiques.

On sait que cette course ne satisfera ni personne ni le but que nous assignons d’abord aux institutions, celui – même si nous sommes près de l’oublier – de nous dépasser afin que, justement, nous puissions nous y reconnaître et nous y ressourcer.

Si l’on admet qu’il y ait une crise de la représentativité, il est possible d’aller au-delà du miroir, de le traverser, et d’aller à la première des institutions. Il me semble, alors, que cette difficulté se trouve tout entière dans le fait que nous ne nous reconnaissons pas dans l’argent autant que nous devrions pouvoir le faire.

Certes, nous l’aimons, nous le désirons, nous le haïssons parfois, mais nous n’avons pas avec lui, avec ce qu’il représente, un rapport aussi sain et équilibré qu’il devrait l’être. Lire la suite « Vous avez dit crise de la représentation ? »