Au large de la Sicile, le nouveau radeau de la Méduse

Le radeau de La Méduse.
Faisant sien le sujet du naufrage de La Méduse et le sauvetage d’une partie des naufragés sur un radeau de fortune, Jean-Théodore Géricault en fait une documentation précise et une puissante allégorie, visible au Louvre.

Ce qui vient de se produire en Méditerranée, c’est le radeau de la Méduse. Mais La Méduse, ce n’est pas une frégate. C’est le vaisseau de l’Humanité qui sombre. Sans pitié pour ses naufragés.

Le presse s’émeut largement aujourd’hui de la tragédie qui s’est déroulée, mercredi, dans le détroit de Sicile. Le canot pneumatique, sur lequel avaient pris place une centaine de personnes, avait quitté le 14 avril la Libye pour rejoindre la pointe sud de l’Italie. Plusieurs d’entre eux, au motif qu’ils étaient chrétiens, n’arriveront jamais au bout de leur voyage.
La Méditerranée est devenue un cimetière marin. Elle est aussi un théâtre tragique et impitoyable qui engloutit, chaque année, des milliers de migrants et autant d’horreurs dont il n’est pas sûr qu’elles nous parviennent et nous atteignent chaque fois. Mais ici, c’est le cas. Le drame humanitaire se double d’un autre drame, celui de la haine inter-religieuse et, plus probablement, même si les faits devront être caractérisés, de la haine de naufragés musulmans contre leurs semblables chrétiens, venus du Ghana et du Nigéria. Lire la suite « Au large de la Sicile, le nouveau radeau de la Méduse »