Apocalypse, selon Poutine

Le fait que le régime de Vladimir Poutine assimile l’Occident à une “menace existentielle” dans la doctrine stratégique de la Fédération de Russie n’est à relier, d’une manière aussi aiguë, à aucun précédent historique.

La terminologie employée par la fédération de Russie porte la question de la guerre bien au-delà du champ de sa phénoménologie classique qui détermine sa rationalité.

Il s’agit pour Poutine de s’ériger en camp du Bien face à la « domination » insidieuse du Mal, d’en libérer le monde et d’être, ainsi, à l’origine de la création d’un nouvel ordre mondial.

Un régime qui fait cela, creuse sa tombe.

En prenant le risque d’engager cette dimension sémantique et un tel niveau d’essentialisation, la Russie n’ordonne pas, en effet, qu’une escalade des mots et des postures.

Vladimir Poutine matérialise, au nom de la Russie, une porte qui n’est pas celle du paradis sur terre puisqu’elle est celle des enfers.
Elle n’existe que si on la voit. Elle n’existe que si quelqu’un prend le risque de la désigner.

C’est ce que Vladimir Poutine vient de faire clairement.

Hitler et le IIIe Reich ont aussi, en rêvant simultanément d’une race aryenne dominant le monde et le débarrassant des Juifs, désigné cette porte et engagé la quasi-totalité de l’humanité dans les ténèbres de son entrebâillement.

De tels hommes ont inauguré l’ère de la calamité. Ils ont fait du XXe siècle le siècle d’un effondrement.
Faut-il vraiment que le XXIe poursuivre cette descente et en reprenne les prémisses ?

Ce qui est infalsifiable,
C’est que la lumière triomphe des ténèbres

L’auteur de Mein Kampf a donné un sens historique à l’holocauste et permis de définir la substance du crime contre l’Humanité.

Vladimir Poutine, lui, fricote du côté de l’apocalypse nucléaire.

Voyez, surtout, qu’il ne peut y faire que fricoter.

Mais Nous, les nations du monde, ce composé des hommes et des femmes de races, de religions, de convictions et de cultures différentes, au nom de la Liberté et de la dignité des Hommes, ne sommes pas des nations, des citoyens et des sujets, qui fricotons avec les thèmes dont dépendent le destin commun.

Pour peu que cela nous soit demandé par les circonstances, nous ne savons aller qu’à la profondeur des choses pour que, là même, vienne le règne de la Lumière et celui du dénouement.

Nul ne peut transformer l’ombre en lumière. Il est possible à un régime corrompu de maquiller bien des choses, mais la lumière reste la lumière et l’ombre demeurera l’ombre.
Ce qui est infalsifiable, dans l’ordre des choses, c’est que la lumière triomphe des ténèbres.

On le voit : la Russie n’a pas les moyens de parler clair. Elle louvoie sans fin, elle baragouine une langue qui n’est plus celle de Tolstoï. En guise de sceptre, elle arbore le balais brosse qui lui permet de laver le sol du sang qu’elle répand et elle demande qu’on s’incline devant lui.

Qui le fera ? Qui fera cette allégeance ? Qui aura l’inconscience d’y succomber ?

La Russie peut essayer de noyer les apparences, d’inverser tous les éléments de langage et les repères, elle n’est pas soluble dans le droit et l’élévation de la culture.

Elle méprise le droit. Elle vénère la force.

Elle s’adonne à une manipulation du psychisme national et international qu’elle livre à des charlatans. Qu’il s’agisse du patriarche Kyrill, d’Evgueni Prigojine, commandant en chef de Wagner et son armée de salopards, ainsi que des polyvalents des basses œuvres du régime.

Elle a anticipé, sournoisement, les conditions qui lui permettent de se poser en victime de l’agression préalable. Elle est allée à la bonne école de la dictature du prolétariat.

On se demande pourquoi la Russie tord le cou à la réalité ? Pourquoi elle ment effrontément à son peuple ainsi qu’au monde et pourquoi elle « inverse » le champ des valeurs?

Elle le fait car la réalité de qu’elle est, l’objectivité de son intention, ne peuvent être assumées. Il lui faut déguiser la réalité, travestir maladroitement l’Etat, lui retirer, à commencer par le respect du vrai, les attributs de sa dignité.

L’Armée, le Militaire, est l’extension de la dignité que se fixe l’Etat. Il n’y a pas d’armée sans honneur. Il y a des mercenaires et des soudards. Ses généraux, ces officiers, finiront par le voir.  

Nous sommes le siècle
qui a les yeux grands ouverts
et qui a l’âme centrée.

Vladimir Poutine porte l’apocalypse.

Il ne s’agit pas de l’apocalypse nucléaire.

Cette menace nucléaire, elle est brandie, virilisée, vectorisée par un arsenal fantasmé comme invincible, depuis des mois. Mais le maître du Kremlin ne mesure pas à quel point la montée à l’arme extrême, synonyme du feu nucléaire, à quel point cette instrumentation essentialise.

Au-delà de la terreur qu’elle est sensée inspirer, elle ramène à la réalité de l’enjeu, elle dépouille l’état du réel des artifices. Elle laisse transparaître, au delà de toute glose, le visage du régime.

L’arme nucléaire est un élément formel de la dissuasion. Elle met, symboliquement, une partie de la puissance des dieux dans des mains humaines.

Mais que personne ne laisse croire à personne qu’elle n’octroie que ce pouvoir, et que ce pouvoir est un gage d’impunité. Elle leur met, à l’égal de celui des dieux et à proportion du pouvoir de destruction, la mesure et le poids de la responsabilité.

Cela est inaccessible aux fous et aux clowns.

Ce qui est peut-être encore pittoresque quand il s’agit des gesticulations de Kim Jong Un est cela même qui est inconcevable s’il s’agit de la Russie.

La seule apocalypse que Vladimir Poutine lève en invoquant « une menace existentielle » est celle qui menace le Kremlin: c’est celle de la vérité. Elle ne se combat pas avec des radars, des batteries anti-aériennes ou grace à des engins hypersoniques, pas plus qu’avec des coalitions hétéroclites et trompeuses.

C’est la première et la dernière fois dans l’histoire de l’humanité, au sein de l’espèce humaine, que les nations doivent accepter de voir invoqué, au nom d’une menace existentielle que leur ferait subir une ou un ensemble de nations, ce risque de vitrification par l’une des leurs. Il n’y a pas de petite vitrification.

Mêmes celles qui y sont rétives, qui considéreraient que cette guerre n’est pas la leur, faisant primer leur intérêt strict, leur éloignement, sont happés par cette surenchère stratégique.
Elles ne peuvent ignorer ce vers quoi cette surenchère est le marchepied.

J’aimerai que nous en vinssions à la grande question finale.

Pourquoi Vladimir Poutine, en arc-boutant son système politique, social, étatique et militaire sur une menace existentielle, a creusé lui-même, tout seul, la tombe de son régime ?

La raison en est très simple. Elle n’est pas sybilline. Elle est comme un secret d’enfant.
Le Bien n’a pas d’ennemi existentiel. Seul le Mal, dans la langue propre à la conscience des Hommes, se place dans l’exposition à une menace existentielle, et il ne peut la subir que de ce qui incarne, à ses yeux, le bien.

Le Bien ne se définit pas lui-même et ne définit pas le Mal. C’est le Mal qui définit le Bien et se définit lui-même, en sorte qu’il n’y a pas de lutte finale entre le bien et le mal. Il n’y a pas de victoire et de défaite: n’est que ce qui doit être, distingué de ce qui ne le doit pas.

Ce fil d’Ariane ténu relie solidement, sans qu’elles s’en rendent forcément compte, toutes les civilisations en une. Il relie, lentement, invisiblement et un à un, tous les Hommes en une seule, unique et infinie conscience.

Elle a l’infini pour racine et témoin.
Il faut la dégager de la tourbe du relativisme et de l’existentialisme.
Elle donne sa cambrure à l’Etre, face au Néant.

De quel calcul saugrenu Vladimir Poutine a-t-il pu tirer pour conclusion
que l’homme qui préside au destin d’un milliard et demi de personnes
et qui est adossé à la grandeur d’un si grand et ancien empire
peut se laisser aller à l’hérésie,
et prêter l’honneur du peuple à la dépravation ?

Xi Jinping ne peut pas ne pas savoir
que nous sommes en un siècle qui ne l’accepte pas.

.

Nous sommes le siècle qui a les yeux grands ouverts
et qui a l’âme centrée.

Pauvre Russie.

Les forces que la Russie a mis en œuvre doivent se retourner contre elle

Pour avoir été le premier et le seul à avoir décelé, quelques jours à peine après qu’ils eurent été perpétrés, la probabilité que les attentats de 11 Sept 2001 avaient pour principal objet d’atteindre le socle stratégique que représentait l’alliance entre l’Arabie Saoudite et l’Occident, j’attire l’attention des membres de l’OPEP et, particulièrement, de l’Arabie Saoudite, sur la nécessité d’être du bon côté de l’histoire lorsque la chimère géopolitique russe, qui n’a pas sa place en ce monde, va s’écrouler.

Le rôle pris par le royaume saoudien à la demande des Etats-Unis, de 1985 jusqu’à son effondrement, dans la chute de l’Union Soviétique est considérable puisque cela a privé l’URSS des ressources budgétaires qui lui étaient nécessaires, conduisant à l’asphyxie économique du bloc.

Personne ne me fera croire que, au sein du KGB, puis du FSB, et notamment autour de Vladimir Poutine, cette responsabilité n’a pas fait couver le feu de la vengeance la plus froide et qu’elle a revêtu la forme, par exploitation de l’effet d’aubaine ou dans le cadre d’un noyautage plus subtil, des attentats de 11 Sept 2001.

Al-Qaida et la nébuleuse islamiste ont été, probablement, (l’Iran a été condamné https://wp.me/p5MpF4-1O7), les pions tactiques de la stratégie conjointe de l’Iran, ses officines et de la Russie poutinienne.

Après l’invasion de l’Ukraine, Sergeï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la fédération de Russie, est allé à Riyad rencontrer son homologue saoudien.


Quelques jours auparavant, Mohamed Bin Salman le prince héritier d’Arabie Saoudite dans une interview, publiée dans la Saudi Gazette, a pris ses distances avec l’administration américaine.

Je l’ai dit comme un avertissement – et surtout déploré – à plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, c’est une grande faute de ne plus reconnaître ses alliés. On les abandonne à nos ennemis.

Il me semble que MBS en fait payer, aujourd’hui, d’une certaine manière le prix. L’OPEP se refusant à compenser le pétrole russe.

Qu’a bien pu dire Lavrov au cours de sa rencontre avec son homologue saoudien sur l’enjeu du prix du pétrole qui, comme en 1985, est un élément vital pour financer le fonctionnement de la fédération russe et la guerre en Ukraine ? La Russie a également des cartes en main par rapport à son allié iranien.

Ce qui s’est passé en 1985 doit aussi être encore sur la table ou, à tout le moins, à l’esprit de tous.

L’Arabie Saoudite est, à nouveau, en grand danger et doit disposer d’une solution, à l’intérieur de son ambitieux et légitime agenda de transition et de modernisation.

Le rapprochement avec Erdogan, qui, au moment de sa proximité avec Poutine, a sorti la vidéo concernant le sort de Jamal Khashoggi, représente aussi un élément qui doit retenir notre attention sur le jeu qui s’est opéré, ses tenants et aboutissants.

Il y a quelque chose qui ne peut être contesté. L’Europe, les Etats-Unis, la Turquie et l’Arabie Saoudite ont été, au cours de ces vingt dernières années, attaquées par la Russie comme jamais cela ne fut pratiqué pour renverser la géopolitique mondiale.


Elle a, pour parvenir à ses fins, usés de tous les registres et de toutes les armes possibles et imaginables.
Il faut que les forces qu’elle a mis en œuvre se retournent, les unes après les autres, contre elle.


Ma réflexion stratégique publié en 2016.
https://www.edilivre.com/vulnerabilite-des-democraties-a-l-age-de-la-mondia-2571dccb4d.html/

Discours sur la monnaie de la pièce

Si une guerre à quelques heures de Paris, et à la frontière directe de l’Union Européenne ; si une guerre engagée par la Russie ne suffit pas à ouvrir les yeux de nos plus éminents représentants politiques, pour ventiler autre chose que des slogans usés et des promesses éculées, alors que faut-il leur souhaiter ?

Une guerre encore plus proche, une menace plus directe qu’elle ne l’est déjà ?

Le sens des priorités doit saisir la nation entière. Il doit saisir le monde entier.

Face à la situation de guerre à nos portes, nous n’avons pas à pérorer sur le pouvoir d’achat. Nous aurons tout le loisir de le faire, si l’envie ne nous a pas quitté à ce moment-là, quand la guerre d’Ukraine sera enfin achevée et que la puissance belliqueuse russe aura été renvoyée chez elle.

Mobiliser l’électorat, c’est faire circuler le frisson de la vérité dans le corps social, jusqu’à son dernier pore.

Ce n’est pas vaticiner sur de petites variations démocratiques plus ou moins factices et exaltantes, qui n’enchaînent que des frustrations et des déceptions.

Nous avons à marcher, droit devant, sur le défi qui se pose à nous, sur le défi que la Russie de Poutine nous pose, pose à l’Ukraine, pose à l’Europe, pose aux Etats-Unis, pose à la Chine, pose au monde.

Il est grand ce défi qui nous attend puisqu’il nous oppose à une puissance sans scrupule qui est, de surcroit, une puissance nucléaire.

Soit nous fuyons ce défi, certains y seraient disposés, soit nous éludons la question qu’il nous pose en prétextant que cela appartient à la réal-politique, soit, au contraire, nous poussons l’analyse plus loin que la sous-tend et la fixe la guerre, et nous nous rendons alors en son cœur.

Et là, en ce lieu de la raison accomplie, par notre capacité à dominer intellectuellement la crise, prenons le dessus sur l’épreuve engagée par l’adversaire en étant plus profond et plus aiguisé que lui.

L’heure n’est plus à regrouper la nation autour d’un pacte de l’immobilisme qui ne dirait pas son nom, qu’il porte la marque de telle ou telle réforme prétendue majeure, mais de lever la nation autour du plus enthousiaste des pactes, celui de l’élan républicain élancé sur son ennemi : la tyrannie, l’injustice, la pauvreté.

Permettez-moi d’écrire la page d’histoire que nous vivons à Kiev, en Crimée et dans le Donbass, en synthétisant le réel dans sa forme la plus abstraite et pourtant la plus élémentaire.

Nous connaissons tous Marignan 1515, le 11-Novembre-1918, le 8 mai 1945, mais nous ne connaissons pas – d’ailleurs, ils ne sont pas indiqués précisément – les moments clefs de l’évolution de nos systèmes financiers.

Ces moments sont cloués dans l’inaperçu.

Ce sont eux ou à partir d’eux, pourtant, qu’il a été possible de réguler et d’opérer les grands bouleversements de ce monde. Ils ont permis les changements de braquets successifs, couplés aux révolutions industrielles, qui ont conduit à la mondialisation qui est là, « dans un monde fini » selon Paul Valéry.

Le rouble est trouble.

Il ne faut jamais oublier qu’un désir de puissance, et c’est ce type de désir qui anime la Russie de Poutine, passe par plusieurs stades de concrétisation pour transférer, au bout de cette alchimie, les gains matériels, spéculatifs et symboliques dans la monnaie.

Dans le rouble. Et le rouble est infiniment trouble.

Je ne suis ni ne me proclame pas l’ennemi de la finance.

Je suis son ami et c’est bien à un exercice sur le réel absolu auquel je me livre, en dépit de mes insuffisances, quand je dis que le Rouble essaye d’avaler le Hryvnia, qui est le nom de la monnaie ukrainienne et qu’il met l’€uro et le dollar au défi, tandis que le Yuan a gagné, de gré à gré, auprès des pétromonarchies le droit d’être une devise d’échange direct.

Dystopie ?

Non, que celles et ceux qui ont un doute sur l’acuité de cette représentation, séparée de l’accumulation de malheurs et de brutalité en cours, considèrent le chantage qu’exerce Poutine pour faire payer en roubles les centaines de millions libellés en euros correspondant au gaz et au pétrole que l’Europe achète quotidiennement à la Russie.

Au bout du compte, c’est dans le rouble et son rapport aux autres monnaies que va s’inscrire le destin de l’Ukraine, celui de la Russie, le nôtre et celui du monde.

N’en doutez pas ! C’est dans le rapport à une monnaie dont la devise dit en secret, à propos de ce qui anime son propre espace qu’elle veut étendre au nôtre, « Ici tout est mensonge », que le sort de l’humanité se joue en ce moment.

Il nous est impossible de nous plier à sa volonté.

Alors je veux bien faire un rêve ; je veux bien, pour la grande nation que nous sommes, pour l’Europe qui est notre souffle et notre inspiration, que nous fassions un rêve mais il n’aura pas la même poésie que celui de Martin Luther King. Il n’aura pas la même poésie ni le même lyrisme, mais il portera le même désir de fraternité, d’égalité, de prospérité, de partage, de dignité, de PAIX, pour que la monnaie reflète la puissance économique d’un ensemble ou d’une unité géopolitique, mais aussi son bienfait au monde. A défaut sa neutralité.

Ce n’est pas le cas, actuellement, de la Russie. Elle ne porte ni bienfait, ni neutralité.

Quel futur prix Nobel va établir la formule qui permettra de transcender l’indice Big Mac pour instaurer un indice plus exhaustif, prenant en compte des critères objectifs (allant de la performance de l’école au degré d’implication sociale ou démocratique du peuple, à son inventivité, etc), qui permette d’établir la valeur au change, inversement proportionnelle à son désœuvrement ou à la rente qu’elle procure, d’une monnaie.

Ceci est un rêve de choc de monnaies qui n’a rien à voir avec un rêve de choc de civilisations, qui le tempère au contraire et l’adoucit.

Si nous parvenions, autrement que par les opérations d’embargo, d’exclusion de systèmes tels que SWIFT, mises en place dans l’urgence pour contrer la Russie, à introduire cette fois durablement et mathématiquement cette dimension à la valeur financière et monétaire, alors nous aurions fait un bond en avant dans la paix et dans la sécurité collective.

Cela paraît utopique.

Si nous parvenions à dépasser Bretton-Woods et l’accord fixé en1944, la troisième guerre mondiale n’aurait pas lieu.

Elle serait exclue du champ du possible.

Elle sera rendue impossible monétairement.

Comment connecter la complexité économique du monde au système financier et monétaire sans passer d’un système de pensée archaïque, traînant des idéologies en lambeaux, à la pensée de Victoire sur l’empire de la fatalité, qu’il soit économique ou de tout autre ordre ?

Les monnaies virtuelles auraient-elles cette plasticité ?

J’ai du mal à croire que les monnaies traditionnelles, les monnaies concrètes et historiques, puissent être incapables de traduire la volonté générale si elle était exprimée avec suffisamment de génie et de précision.

L’intelligence artificielle progresse à vue d’œil. On parle même d’informatique quantique qui nous ouvrirait ses bras pour traiter l’information comme jamais elle ne fût traitée.

Il y a donc bel et bien un potentiel à saisir pour appréhender le réel à l’échelle où il s’invite à nous.

Je regrette d’avoir à dire que nous ne pouvons pas le laisser sur le pas de la porte. Il se vengerait.

Cela est une certitude.

Il y a une opportunité de gagner la guerre qui sévit en Ukraine sur le terrain monétaire, et de passer d’un système monétaire et financier impuissant, parce que non formalisé à ce qui devrait être pris en compte et qui ne l’est pas, sur le terrain des qualités et des vertus, par exemple, à un système qui y serait sensible, au moins sur les dimensions les plus déterminantes, comme l’agressivité étatique, la passivité morale d’un peuple.

Ce qui se passe depuis plusieurs décennies, la difficulté de l’adhésion à l’€uro, les questions de souverainetés qui déchirent l’opinion, peuvent être résumées à l’essence monétaire et à l’opacité des systèmes financiers qui accentuent, à tort ou à raison, un ressenti d’injustice.

La finance doit se rapprocher de la philosophie. Et la philosophie de la Finance.

Opérer une réforme dans le sens de la vertu de l’économie ouvrirait une ère profondément nouvelle et profondément moderne, et participerait à la refondation de nos économies, et par extension, de nos sociétés.

Dans le système de pensée de la Russie de Poutine, le rouble peut paraître solidement appuyé sur une montagne de matières premières diverses et variées (augmentées des réserves et gisements spoliés dans le Donbass) offrant à la fois un moyen d’assortir la diplomatie au chantage énergétique et d’assurer une économie de rente considérable, en déclinant toute responsabilité sur les effets tiers en matière alimentaire par exemple ou inflationniste.

Cela est-il possible ? De quoi pouvons-nous parler sinon d’empêcher cela, par des mécanismes d’analyse et de rationalité. Sinon, il adviendra que nous ayons à le faire, hélas, par d’autres moyens.

Le rouble est pourtant fragile de manière endémique. Il est malade de la Russie. Si ses rentes lui suffisaient, la Russie serait prospère et heureuse et le rouble reflèterait un pays et une économie de confiance.

Le régime que la Russie s’est choisie jusqu’à présent empêche son accession au bonheur.

En spoliant l’Ukraine, en faisant un braquage à visage découvert de la géographie et de l’histoire de ce pays, la Russie n’appréciera pas la valeur de sa monnaie pas davantage que le rang qu’elle occupe.

Elle ne voit pas que son propre effondrement a commencé au moment où premier orteil de ses soldats a franchi la frontière ukrainienne.

Le troisième millénaire, avec son ensemble de dérèglements climatiques, démographiques, économiques et la succession de crises, notamment géopolitiques, qu’il est susceptible d’engendrer, nous fait entrer, nettement, dans le besoin de redéfinir les fondements du système financier international et notre rapport à la monnaie.

Sinon ce troisième millénaire nous avalera et nous recrachera.

Il faut affirmer, peut-être par la voix singulière de la France, la volonté politique d’aboutir à cette révolution copernicienne et amener les agents qui opèrent le calcul des parités à intégrer des dimensions qui appartiennent à des typologies de bien-être social, de qualité de voisinage d’un régime considéré, les dimensions qui appartiennent, en définitive, à un monde meilleur, celui du chemin de notre unanimité, de notre cohésion trouvée ou retrouvée. A une forme de spiritualité qui incorpore la qualité de notre relation au vivant, aux enjeux démographiques, à l’écologie.

C’est le défi qui est lancé à la science politique et à la science économique, à l’universalité de la conscience humaine.

Il s’agit de dépasser Bretton-Woods.

Comment ?

Je ne le sais pas.

Mais je sais que nos peuples ont une insatisfaction avec le fonctionnement courant des systèmes financiers et monétaires et qu’il est difficile d’imaginer que cette insatisfaction puisse perdurer et nous accompagner tout au long de ce siècle au moment où des esprits malfaisants dressent les gens les uns contre les autres, en allumant et alimentant des foyers de dissensions et de haine.

Nous avons besoin de remettre à jour le système pour empêcher qu’une telle injustice – celle à laquelle se livre la Russie sous nos yeux aux dépens de l’Ukraine – puisse advenir, se généraliser et se perpétuer.

Nous sommes dans l’ordre nouveau de ce bannissement !

A l’évidence, l’ambition des alchimistes consistant à transformer le plomb en or a été réussi quand nous avons été capable de transformer le papier des billets et l’alliage quelconque des pièces en or.

Parachevons ce processus de transformation monétaire en synthétisant dans la matière et en digitalisant presque au niveau métaphysique la souveraineté du peuple européen comme la plus consistante des valeurs refuge, le plus constant des étalons.

Du point de vue historique, s’affranchir de l’or comme étalon a constitué une libération de premier ordre.

Entrons donc, aujourd’hui, de plain-pied dans une libération supplémentaire.

Peuples des horizons de justice, inventons-là, creusons-là, frappons cette monnaie qui fonde la confiance dans le meilleur de l’Homme.

J’ai pensé, depuis son émission, qu’il manquait à l’Euro une devise explicite qui dit qui nous sommes et le sens de notre œuvre commune. J’ai imaginé que les peuples européens, les peuples qui sont dans notre association, sont ceux qui croient dans le meilleur de l’Homme. Déclinée en latin, cela donnerait « Credimus In Optimum Humanis »

Quitter Athènes.
Vous avez dit « Crise de la représentation »?

𝐽’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑎̀ 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑚𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒.

Le retour des manivelles

Syrie : France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni se rappellent dans une déclaration conjointe au souvenir de la Russie

Onze ans après le début de la répression du régime de Bachar El-Assad sur le Printemps syrien, réprimé avec une violence qui ressemble comme une goutte d’eau à celle qui s’acharne sur l’Ukraine, les diplomaties de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni viennent de publier une déclaration conjointe qu’il faut entendre au-delà de la norme et de la nuance diplomatique.

Cette déclaration rappelle en effet que le terrain de la Syrie, qui pouvait sembler gagné pour ce que représentent les régimes syriens et russes, n’est pas enterré encore.

Elle rappelle que la bataille qui s’y est livrée n’est pas définitivement perdu pour l’honneur des Nations Unies.

Elle n’est pas perdue pour la place des USA dans l’histoire, capitulée à plusieurs reprises devant un ensemble de facteurs qui paralysait l’action.

Elle est encore moins perdue pour la dignité des Syriens eux-mêmes.

L’impuissance décourage. L’impuissance à laquelle nous sommes parfois condamnés nous fait rager.

Mais, à travers ce communiqué, un terrain se rouvre, et ce n’est pas un champ de bataille. C’est un champ de reconstruction.

Il se rouvre au moment « stratégique » que Monsieur Poutine a lui-même déclenché, en envahissant l’Ukraine et il oblige une vigilance de la Russie sur ce flanc qui lui a rapporté un accès stratégique sur la Méditerranée.

Quelques extraits:

« Après plus d’une décennie de conflit, la situation économique et humanitaire est sombre et les millions de réfugiés syriens, généreusement accueillis par les pays voisins, ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, ne peuvent toujours pas rentrer chez eux conformément aux standards des Nations Unies, sans craindre les violences, les arrestations arbitraires et la torture. L’enlisement du conflit a également fourni aux groupes terroristes, notamment Daech, un terrain à exploiter. Prévenir la résurgence de Daech demeure une priorité. »

« Nous continuerons d’appeler à un cessez-le-feu à l’échelle de tout le pays, au respect du droit international humanitaire et à l’acheminement sans entrave de l’aide par tous les moyens, notamment grâce à la poursuite de l’autorisation par le Conseil de sécurité du mécanisme transfrontalier. »

« En outre, nous demandons instamment que toutes les personnes détenues arbitrairement soient libérées immédiatement et que la lumière soit faite sur le sort des personnes disparues et l’endroit où elles se trouvent. Nous ne soutenons pas les efforts de normalisation des relations avec le régime de Bachar el-Assad (…), ni ne lèverons les sanctions ou financerons la reconstruction, tant que des progrès irréversibles vers une solution politique n’auront pas été accomplis. »

« L’impunité demeure inacceptable. C’est pour cela que nous continuerons de promouvoir activement la lutte contre l’impunité, notamment en soutenant la Commission d’enquête internationale des Nations Unies, le Mécanisme international, impartial et indépendant, et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). »

« Nous soutiendrons aussi le travail des organisations, dont beaucoup sont dirigées par des Syriens, qui rassemblent des preuves et documentent les atrocités et les violations graves du droit international commises en Syrie, dont l’emploi d’armes chimiques. »

Cela ressemble à des retours de manivelles.

Il faut rendre l’échiquier plus vaste et inattendu, par la justesse des ressources engagées, que celui fixé par les divisions de Vladimir Poutine et son armée.

Cette déclaration conjointe est disponible en cliquant le lien suivant : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/evenements/actualites-2022/article/onzieme-anniversaire-du-soulevement-syrien-declaration-conjointe-des-porte »

Le rouble saigne

Monsieur Poutine a admis que si elle ne pouvait honorer auprès de ses créanciers les échéances de sa dette dans la devise internationale, elle le ferait en roubles.

La devise officielle du rouble est « Ici, tout est mensonge ».

Le rouble saigne.

De fait, dans quels systèmes évolués auxquels il prétendrait concourir le rouble est-il interopérable ?

La Russie ne peut que gager son blé, ses patates, son gaz, et continuer de célébrer ce qu’elle croit être ses succès stratégiques en sabrant son champagne contrefait.

Une nation de troc et de marché noir nous est donnée.

Les routes de la soie peuvent paraître illusoires.

Plus que la démocratie, Poutine craint la conscience humaine

Le conflit conduit depuis le 24 mars 2022 par la Russie en Ukraine est critique pour l’avenir du monde.

Puisqu’il témoigne que le belligérant russe s’y attribue tous les droits y compris celui de viser une centrale nucléaire civile comme de travestir toute la réalité, la guerre en Ukraine est bien plus, est bien pire, qu’une guerre géopolitique.

Il y a encore quelques années, elle serait apparue par elle-même et la nature de ce qui s’y oppose et s’y met en évidence, comme une guerre entre le bien et le mal.

A travers ce conflit qu’il a ouvert et mène au nom de la Russie, monsieur Poutine apprécie et teste quelle déformation de la réalité nous sommes prêts à accepter. Il le demande à l’Occident, dont il défie les dirigeants. Il le demande aux autres parties du monde. Il l’impose à ses vassaux.

Il veut faire croire qu’il se livre à une guerre légitime, au cours de laquelle les soldats russes libèreraient Kiev des néo-nazis. C’est une fiction.

Cette fiction est insoluble dans son propre espace. Elle n’est pas davantage soluble dans la démocratie que dans toute autre forme de régime, se voulant honorable, bienfaisant et non hégémonique au monde.

La question qui se pose donc à toutes les nations est celle qui se pose directement à la conscience humaine.

La protection de la vertu au sein
de toutes instances et de surcroît
de celles qui ont vocation à entretenir
la gouvernance mondiale
n’est pas l’apanage des démocraties.

Nous voyons l’effort qui se déploie afin de tuer dans l’œuf le danger d’une escalade et la certitude d’un expansionnisme territorial intolérable.

Nous savons que rendre compte de la réalité, en Russie, est criminalisé, même si, comme l’eau et comme l’air, la vérité s’infiltre et pénètre là où elle doit aller.

Il ne faut pas désespérer de la qualité qui sommeille en l’Homme. C’est la plus insignifiante des choses mais elle transcende aussi ce qui peut sembler précaire, démuni, face aux tanks, aux avions et à la violence de la brute.

Il est possible de couvrir les débats, de bâillonner les voix, de procéder à tous les bombardements cognitifs imaginables, de saturer les systèmes et de multiplier les diversions, mais la force de la raison reste disponible dans le concert des nations. L’Organisation des Nations Unies a été fondée sur cette promesse faite aux différents peuples de la planète que la raison pouvait accomplir la paix durable.

Si l’ONU ne peut y répondre ou si elle se retrouve otage de duplicités, alors il faudra améliorer son fonctionnement ou la refonder afin de réaccorder l’Assemblée Générale et le conseil de Sécurité avec la promesse engagée originellement, avant que la guerre froide ne pervertisse si vite le rapport des nations entre elles et les sépare en blocs.

Le tort a peut-être été de croire que la guerre froide s’est achevée avec la chute du mur de Berlin.

Il n’est pas l’heure de permettre à Monsieur Poutine de redessiner au sang et de marquer au fer rouge cette division du monde. Elle condamnerait la paix. Ou condamnerait l’honneur. Ou les deux.

Dans ce XXIe siècle naissant, il faut pouvoir croire qu’il n’y a pas de combat juste perdu d’avance.

Dans le cas particulier de l’agression russe sur l’Ukraine, tout dépend de ce que les Etats font et feront de la dignité qui leur est dévolue lorsque va s’accentuer la pression, se déchaîner l’horreur.

Il faudra alors répondre aux convocations du réel et se prononcer dans le cadre ad hoc, dans la succession des cadres ad hoc.

Il faudra voir si des Etats se compromettent en acceptant de voir institutionnaliser le mensonge, de s’en faire l’instrument ou le complice, ou s’ils opposent leur véto.

Le véto de leur vertu.

La protection de la vertu au sein de toutes instances et de surcroît de celles qui ont vocation des à définir et entretenir la gouvernance mondiale n’est pas l’apanage des démocraties. Cette charge intéresse tout le monde et pare chacun de la même dignité.

Même si elle est en minorité aux Nations-Unies, la Russie que monsieur Poutine contrôle depuis vingt ans agit avec l’idée de faire pencher des balances ou de les neutraliser. Elle ne sait raisonner que comme ça.

Le prétendu tsar n’est resté
que l’obscur agent du KGB qui,
de Berlin, vit un mur s’effondrer.
Il a gâché toutes ses chances
et ruine, aujourd’hui,
celles de la Russie.

La vérité ne pèse rien ou pas grand-chose. Elle semble toujours céder du terrain devant tous les révisionnismes. Mais elle finit en noyau insécable à partir duquel, en dépit de toutes les désinformations et de tous les lavages de cerveau, elle fait droit à celui dont le territoire et la souveraineté sont violés d’être la victime et lui fait justice de condamner celui qui est l’agresseur.

On peut tourner en rond, faire toutes les circonvolutions oratoires qu’on veut, aucun numéro de prestidigitation ne permettra à l’honnête conscience d’y voir autre chose.

Dire que Poutine craint la démocratie traduit la réalité mais c’est restrictif.

Ce qui est radicalement exact, globalement vérifiable, c’est qu’il craint la conscience humaine.

Poutine a l’âme fuyante de Caïn.

La conscience humaine est ce qui définit la civilisation. Vladimir Poutine trahit à ce titre la grande culture russe, composante de la grande culture des Hommes. Il prétend la faire renaître et se met au ban, au contraire, avec ses généraux et leurs pauvres soldats, de la civilisation.

Qu’il tienne cela pour négligeable ou surmontable par un peu de cosmétique et beaucoup de chantage ne nous tient pas au cynisme ni à l’amnésie.

Le prétendu tsar n’est resté que l’obscur agent du KGB qui, de Berlin, vit un mur s’effondrer. Il a gâché toutes ses chances et ruine, aujourd’hui, celles de la Russie.

Nous pouvons être convaincus que la question que nous pose l’invasion russe de l’Ukraine, précédée de l’annexion de la Crimée et de la reconnaissance des républiques autoproclamées du Donbass, n’a pas finie, si la Russie n’est pas mise en échec, de déstabiliser le monde.

Rien n’étant légitime dans le conflit engagé par Moscou, il est difficile d’imaginer qu’un état légal réel et durable puisse être entériné par la force et le pourrissement délibérés.

Si cela devait être le cas, nous accepterions d’ouvrir des brèches vers l’inconnu et vers le hasardeux.

Nous devons probablement craindre des émeutes de la faim et des faillites, le bruit des armes et les effets dominos. Nous devons craindre les intimidations et provocations nucléaires, les pénuries énergétiques, le chaos des bourses et les perspectives de déséquilibres effrayants.

On devine les leviers sinistres dont Poutine joue. On voit les engrenages qu’il mobilise et fait grincer.

Poutine nous invite indistinctement, qu’il tienne les uns pour des amis et les autres pour ses ennemis, à des abandons. Ce ne sont pas les mêmes, mais ils portent le même signe.

Ces abandons pénalisent tout le monde. Ils ne sont ni de l’est ni de l’ouest, du sud ou du nord, d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, pas davantage qu’ils ne seraient des démocraties ni des autres régimes.

Quiconque accepte que soit bâti un désordre universel, sera frappé, à un moment ou un autre, par des conséquences qui seront aussi universelles.

Nul ne peut se laver les mains de ce qui se passe en Ukraine. L’honneur humain s’y joue.

La loi internationale, l’intangibilité des frontières, l’intégrité territoriale, la délibération, les lois de la guerre en dernier recours, constituent un patrimoine juridique ou jurisprudentiel commun.

Les violer simultanément dans les faits et l’esprit, en pervertir le sens, concourt à un préjudice commun.

Au cœur de l’intervention en Ukraine, Vladimir Poutine remet en cause les valeurs auxquelles il est nécessaire que les nations puissent se référer même si elles sont amenées parfois à des rivalités voire des frictions.

Mais elles sont condamnées à vivre, se partager et s’échanger des ressources, se développer et prospérer ensemble sur une même planète. Et cela ne saurait s’accomplir dans des conditions livrées livré au barbare.

Si là où nous sommes et quelle que soit notre condition nous laissons faire ; si le monde laisse faire Poutine ; le monde aura accepté d’enfanter un monde monstrueux, dominé par la défiance mutuelle, sacrifié à la loi du plus dangereux, du plus brutal, du plus cynique, et ce monde nous conduira en enfer.

Le XXIe siècle n’y serait pas longtemps viable.

Les valeurs qui doivent être défendues parce que Poutine les expose au feu sont génératrices du droit international.

Elles inspirent la charte des Nations-Unies et créditent la signature de la moindre nation qui y siège.

Elles sont la condition de la paix et du progrès dans le monde.

Qu’il soit dit et entendu, ici et maintenant, qu’il est sacrilège d’y attenter et qu’un même esprit, sur la surface du globe, règne pour l’empêcher. Cet esprit, c’est l’esprit des nations.

Le devoir de tous, dans nos pays et sous nos régimes divers et respectifs, est de veiller à ce que nul ne s’arroge impunément le droit d’altérer cela, en abusant la communauté internationale entière et l’ensemble de ses peuples, sauf à vouloir et être en mesure d’améliorer le système, de garantir la liberté générale, et de parfaire la vie sur terre.

La question n’est pas de savoir si on est sensible ou pas à ce devoir. Accepter que cela soit corrompu, c’est être complice de cette corruption.

Monsieur Vladimir Poutine ignore qu’il procure l’opportunité aux différentes nations de se laver de leurs malentendus véniels, d’abandonner les artifices et postures de la politique internationale. Elles peuvent se saisir de l’occasion pour réamorcer le dialogue juste et loyal dont le monde a besoin.

En croyant tout fermer, Poutine a ouvert une fenêtre de paix dans nos relations et nos intérêts internationaux. Elle ne restera pas ouverte indéfiniment. Mais, alors qu’il voulait changer le monde pour le mettre à son image, Vladimir Poutine aurait contribué à le changer pour nous le rendre plus viable.

Pendant que tonnent les canons russes et qu’errent ses soldats, la Russie de Poutine permet à chacun de manifester ce qui fonde en vérité sa dignité et celle de ses pairs.

Rares sont les occasions où l’opportunité d’un progrès conséquent dans l’établissement et la tenue de nos relations, gagné qui plus est dans la clarté des actes et des paroles, se signale aussi clairement.

L’enjeu est celui-ci. Peut-on suggérer aux grands de ce monde qu’un tel moment est historique ?

La responsabilité est celle-là. Leur responsabilité, au nom de leurs peuples en particulier et devant l’ensemble des peuples en général, est celle-là.

Cette responsabilité les désigne.

Il n’est plus possible de tourner autour d’elle, de l’éluder, pendant des semaines ou des siècles.

« Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation », bientôt publiée

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Le processus de publication de mon ouvrage : « Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation » entre dans sa phase finale. Je procède aux corrections des épreuves avant de délivrer le Bon à Tirer.
Développée dans le plus grand des isolements, cette réflexion participe au concours de la Réflexion Stratégique 2016 organisée par le Conseil Supérieur pour la Formation et la Recherche Stratégique.
Ce n’est pas un objet littéraire.
Ne bénéficiant pas du moindre support médiatique et de promotion, si vous désirez le commander, chacun peut manifester son intention d’achat directement auprès de l’auteur.
L’ouvrage est mis en vente au prix de 10,50€, plus les frais de livraison.
N’hésitez pas à le réserver en me contactant directement ou en passant, aussitôt que le livre sera disponible, par le site de vente en ligne de l’éditeur : https://www.edilivre.com/.
Le lien d’accès à la commande sera précisé dès qu’il sera disponible.

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Le TAFTA est-il vraiment un ami qui vous veut du mal?

Nous sommes à l’heure du grand Croque-Mitaine. Il porte un nom, le TAFTA, et son acronyme est désormais fantasmé par un grand nombre de citoyens auxquels on fait croire, avec succès, que ce traité est nocif et qu’il constitue un complot dirigé contre eux par les élites européennes.

Depuis que le président des USA, Barack Obama, est venu dire à Hanovre le 25 avril 2016, son attachement à ce traité, en insistant sur le fait que la fenêtre d’adoption se réduisait insistant pour que cette négociation, entamée en 2013, aboutisse d’ici la fin de l’année, l’opposition se fait plus virulente.

Il ne s’agit pas d’aboutir au plus équitable des traités, il s’agit d’enterrer la perspective d’une zone de libre-échange qui permettrait d’insuffler, de part et d’autres de l’Atlantique, de précieux points de croissance et de dynamisme et, pour cela, de lever toutes les peurs possibles et imaginables.
Elles se bousculent au portillon.

Greenpeace portera-t-elle le coup de grâce. C’est apparemment ce que cette Organisation Non Gouvernementale, allant au delà de sa vocation d’origine qui regardait la protection de l’environnement, entend faire en annonçant qu’elle publiera 248 pages de documents confidentiels du projet d’accord de libre-échange commercial TTIP (ou TAFTA). Elle a annoncé dimanche que ces pages « confirment les menaces sur la santé, l’environnement et le climat ».

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Faut-il un droit de la presse particulier en état d’urgence?

[Origine du texte : 8 avril 2016]

Même si le débat constitutionnel est refermé, je me demande dans quelle mesure l’état d’urgence, correspondant donc à une série de mesures adoptées pour faire face à la menace lourde qui pèse sur nous, ne devrait pas aboutir à une limitation, un encadrement, de la liberté de la presse, tout comme, finalement, à une limitation de la démocratie directe.

Il me semble évident, aujourd’hui, que des forces nourrissent et instrumentalisent avec une vigueur redoublée le potentiel que leur offre ces vecteurs, et ces forces y renonceront d’autant moins que la société qui prétend se défendre donne l’image d’une société qui se désagrège et perd le nord.

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Les poisons de la propagande

La propagande russe, sur Internet, est infecte.
Elle mérite cependant d’être regardée car elle nous renseigne, finalement, sur les axes d’attaque qui ont été choisis.

Ce groupe, qui se revendique comme pro-Russe, anti-Européen, et francophone, effectue un travail de sape précis.

Il alimente, avec des éléments qui sont déterminés moins par le hasard de l’actualité que par une stratégie, une guerre de l’information en attisant tous les mécanismes de haine et de ressentiments.

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