Le soft-power du sport dans le PIF

Le sujet de départ : La communication sur X, ce jour, du Public Investment Fund (PIF), fonds souverain du Royaume d’Arabie Saoudite

“PIF is empowering the game, motivating you to sharpen your skills, think faster, and strive for greatness.
That’s the PIF Effect.
Invested In Better.”


Au-delà du périmètre laconique de cette annonce commerciale datée du 5 juillet 2025 — et qui, pour des fonds aussi massivement liquides que ceux de l’Arabie Saoudite ou du Qatar, consiste d’abord à rechercher, puis à tisser la structure apte à soutenir un investissement — le ressenti médiatique induit se résume à un soupçon d’entrisme.

Ce qui se joue là est révélateur de ce à quoi nous nous sommes laissés exposer.

Par un processus graduel — fait d’injonctions d’abord lentes et imperceptibles, puis de plus en plus puissantes — le catalyseur médiatique a opéré un retournement de sens.

Il a métamorphosé la joie naturelle et innocente des supporters devant le grand spectacle, en motif de culpabilité et de grief généralisé à l’égard du jeu… et de ceux qui auraient le tort d’y céder.

Cette tension est jouable.

Rappelons pourtant que le Jeu n’est pas un charme.
Il est une logique.
Une très grande logique.

Je ne suis pas le seul à le dire.
Peter Gabriel l’a chanté :

Game without frontiers
World without tears


La joie que procure un spectacle est un système de défense difficile à tromper.
Son caractère est immunitaire.

Qui touche aux fondements de la Joie touche aux fondements de la foi — entendue ici comme confiance dans la vie elle-même, et dans son génie extraordinaire à jouer et à faire jouer, à élargir la zone de jeu.


Sur le terme “Soft Power”

La facilité à adopter des formules aussi creuses que celle-ci — Soft Power — produit un effet pervers : elle concentre l’attention sur l’enveloppe lexicale, au lieu d’éveiller l’esprit à ce que cette formule pourrait contenir d’actif.

On finit par prêter à cette expression la puissance d’un principe opérant, alors qu’elle n’est peut-être qu’un excipient d’amidon — une bulle de langage.
Le rayonnement d’une émotion de base devient ainsi le foyer d’une suspicion généralisée, le vecteur supposé d’un poison mental.

Et une fois que l’attention s’est focalisée sur l’instrument que serait un “Soft Power”, celui-ci cesse d’être un contenant.
Il devient le contenu lui-même d’un autre contenant : votre cerveau. Le mien.

Le sport, alors, perd son statut de lieu de rencontre pour devenir un vecteur d’influence — par lequel les “pétro-monarchies”, selon la grammaire médiatique dominante, exerceraient leur entrisme perfide.

C’est ce germe insane qui s’est logé dans les esprits.


Et pourtant, nous devrions nous féliciter que le Qatar, l’Arabie Saoudite, ou les Émirats Arabes Unis consacrent une part significative de leurs fonds souverains à animer le jeu humain — plutôt que de se résigner à ne pas le faire.

Ce serait même l’absence d’investissement dans des activités sportives, pourtant neutres idéologiquement, qui devrait nous inquiéter.

Mais ce qu’on constate, froidement, c’est que l’a priori domine le jeu : l’activisme — souvent très chevronné — de certains prétendus lanceurs d’alerte semble parfois œuvrer à empêcher que la beauté de l’expérience ne s’accomplisse.

Or la beauté entraîne l’amour
et l’amour sauve.

Il y a, force est de le constater, une entité obscure qui ne veut pas que nous nous sauvions les uns les autres.


La Russie comme l’Iran révolutionnaire ont fait — et font encore — un autre usage de leurs flux de trésorerie, issus de la substance énergétique.

  • L’un, au risque de perdre son âme.
  • L’autre, au risque de s’y fourvoyer.

Et perdre son âme est irrémédiable.


Une fois ce précepte posé, le sens des postures multiples — climatisation des stades, températures extrêmes, soupçons de corruption, etc. — s’éclaire autrement : le microcosme médiatique agite des signaux, pour faire plier le macrocosme culturel.


À l’image du PSG qatari, qui réceptionne un ressenti fortement négatif, mis à l’index comme un pestiféré au milieu de la République.

Le malheur du club parisien dans la célébration de ses titres semble sceller davantage encore le bonheur de l’entité à la manœuvre.
Les hooligans comme la “racaille” des cités cristallisent, dans cette perspective, des images de fracture.

Mais ils n’obéissent pas seulement à eux-mêmes :
ils répondent, peut-être, à une programmation supérieure.

Le détail du modus operandi n’est même plus essentiel.
Car, à sa manière, la création d’un contexte déséquilibré appelle les agents pour le déséquilibrer davantage,
comme un mage appelle ses génies malfaisants.

Le Jeu est une logique sacrée que la rumeur s’échine à profaner.
Elle profane tout.
Le Jeu gagne toujours, car le jeu est habité par une seule chose: la grâce.

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