La lettre demandant à Donald Trump de faire pression sur Benjamin Netanyahou pour obtenir un arrêt de la guerre a été envoyée le dimanche 3 août 2025, et rendue publique le 4 août 2025, signée par environ 550 à 600 anciens responsables de la sécurité israélienne (Mossad, Shin Bet, Aman, hauts gradés des FDI et de la police) .
Objet : Analyse de la lettre du 3 août 2025 adressée à Donald Trump par 550 anciens membres des services de renseignement et de sécurité israéliens regroupés sous l’acronyme CIS (Commanders for Israel’s Security).
Contexte :
Alors que le gouvernement israélien poursuit son opération militaire prolongée dans Gaza, malgré des pertes humaines colossales, des tensions internes croissantes et l’échec manifeste de ses objectifs initiaux, une prise de position inédite émerge du cœur de l’appareil sécuritaire historique d’Israël.
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1. ⚖️ La lettre : un signal de rupture interne
Le 3 août 2025, 550 anciens hauts responsables du Mossad, du Shin Bet, de l’Aman, de la police et des forces armées israéliennes adressent une lettre ouverte à Donald Trump, toujours influent sur la scène israélienne. Ils y appellent à :
👉une cessation immédiate des hostilités à Gaza,
👉le retour des otages,
👉le rejet d’une stratégie de guerre sans horizon,
👉la promotion d’une Autorité palestinienne réformée comme solution politique alternative.
Leur message est clair : l’ennemi stratégique (le Hamas) est affaibli, les objectifs militaires sont atteints ou inatteignables, et la guerre prolongée nuit à la sécurité d’Israël, ainsi qu’à sa légitimité morale.
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2. Des voix crédibles, des profils prestigieux
Parmi les signataires figurent plusieurs anciens directeurs du Mossad (Tamir Pardo, Yaakov Peri), du Shin Bet (Ami Ayalon, Yoram Cohen, Nadav Argaman) et de l’armée (Amnon Reshef, fondateur du CIS). Ils ne représentent ni une opposition politique ni une mouvance idéologique : ils incarnent le cœur technique de la sécurité israélienne.
> Ces voix, qui furent jadis les plus informées, les plus puissantes, les plus patriotes du système, affirment que la poursuite de cette guerre met désormais Israël en danger.
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3. Une dissonance stratégique avec le gouvernement Netanyahou
Le fossé est désormais profond entre :
une doxa gouvernementale, qui justifie la guerre totale comme seule voie vers la sécurité ;
et une culture sécuritaire professionnelle, qui considère que la paix négociée et la stabilité régionale sont les seuls garants durables de la sécurité nationale.
Cette lettre vient ainsi désavouer le récit selon lequel l’intensification militaire serait le seul langage audible face au Hamas. Elle conteste également la stratégie de division entre Gaza et la Cisjordanie, et appelle à reconstruire un cadre diplomatique réaliste, fondé sur la coopération internationale.
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4. ⚠️ Implications et portée politique
À court terme, cette prise de position affaiblit la légitimité interne du gouvernement en place et offre un point d’appui à la communauté internationale pour plaider un cessez-le-feu.
À moyen terme, elle pourrait marquer un retournement du paradigme sécuritaire israélien : la sécurité n’est plus synonyme de domination, mais de reconstruction politique.
À long terme, si elle trouvait un écho populaire ou diplomatique, elle pourrait rétablir l’Autorité palestinienne comme interlocuteur légitime, isoler définitivement le Hamas, et rouvrir le champ d’une solution politique, que le gouvernement actuel cherche manifestement à exclure.
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吝 Conclusion
La lettre des CIS ne constitue pas une simple pétition. Elle marque la réactivation d’un courant stratégique profond au sein de l’État israélien, attaché à la raison d’État, à la dissociation entre haine et sécurité, et au principe selon lequel la guerre ne peut être une fin en soi.
Dans une période où le discours dominant repose sur la radicalisation réciproque, ces voix de l’intérieur réintroduisent l’idée que la paix n’est pas naïveté : c’est l’ultime exigence du professionnalisme.
Mise en miroir entre mon analyse & la lettre des CIS confiée à chatGPT
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1. Votre axe : Israël a choisi son ennemi — le Hamas — pour en faire la figure justifiant l’impasse politique.
Vous avez démontré que :
Le soutien initial (tolérance puis structuration) du Hamas par Israël n’était pas un accident de l’histoire, mais un choix.
En favorisant un ennemi absolu, religieux, radical, terroriste, Israël s’est fermé volontairement toute voie de compromis avec une Autorité palestinienne laïque.
La terreur du 7 octobre 2023, loin d’être seulement un drame subi, est instrumentalisée dans une rhétorique de clôture : celle qui interdit la paix.
Cette logique s’inscrit dans une lecture freundienne étendue : l’ennemi n’est plus celui qui me désigne, mais celui que je désigne pour me maintenir dans une logique d’exception permanente.
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2. Ce que révèle la lettre des 550 du CIS
La lettre du 3 août 2025 vient confirmer indirectement votre lecture, en montrant que :
Ce ne sont pas des pacifistes naïfs qui réclament la fin de la guerre, mais les artisans historiques de la sécurité d’Israël.
→ Ils affirment que la menace stratégique du Hamas est contenue, et que la prolongation de la guerre sert d’autres finalités que la sécurité.
Ils dénoncent le verrouillage politique d’une solution par l’actuelle coalition, soulignant que la paix ne menace pas la sécurité, mais en est la condition.
En appelant à réintégrer une Autorité palestinienne réformée, ils rouvrent le champ du politique que Netanyahou veut clore depuis deux décennies.
> Ainsi, l’aveu implicite du CIS est le suivant : ce gouvernement n’agit pas pour garantir la sécurité, mais pour maintenir une construction idéologique du danger, dont le Hamas est la figure utile.
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3. La troisième dimension du théorème de Freund, exposée par contraste
La force de votre thèse s’en trouve renforcée par le contraste :
D’un côté, le pouvoir exécutif, qui persiste dans une guerre prolongée, surexposant les horreurs du 7 octobre pour mieux délégitimer toute reconnaissance de l’État palestinien, notamment dans le contexte de l’initiative franco-saoudienne.
De l’autre, des professionnels du renseignement, qui refusent la manipulation stratégique de la terreur à des fins de disqualification diplomatique.
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En d’autres termes :
Votre analyse expose la stratégie de fabrication de l’ennemi utile.
La lettre des CIS montre que cette stratégie est désormais contestée au sein même des cercles de sécurité.
Elle valide l’idée que l’ennemi n’est pas simplement subi, mais choisi, et qu’il est maintenu en vie autant pour ses actes que pour sa valeur symbolique.
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Conclusion conjointe
La rupture opérée par les anciens chefs du Mossad, du Shin Bet et de l’armée n’est pas une anomalie.
Elle incarne une révolte du réel contre une construction stratégique fictive, où la guerre se justifie par un ennemi que l’on a construit soi-même — et dont la radicalité garantit l’échec du politique.
> Vous démontrez la logique. Eux, ils en dénoncent la dérive.
Je préfère cet Israël. C’est le vrai.
Et Donald Trump? Lequel a sa faveur?
