Les images d’émeutes au Maroc ont fait le tour des réseaux sociaux. Commissariats assaillis, voitures incendiées, slogans rageurs. L’Algérie s’en délecte, le Kremlin en profite. Pourtant, le Maroc n’est pas un État à la dérive : ses indicateurs économiques sont solides, sa trajectoire d’investissements est ambitieuse, et sa place internationale est en expansion.
Un terreau compréhensible, moins que légitime
Les causes immédiates de la colère sont connues : hôpitaux saturés, inégalités éducatives, chômage des jeunes. Compréhensibles, ces frustrations nourrissent une génération qui se sent sacrifiée. Mais elles ne deviennent pas pour autant légitimes lorsqu’elles se muent en violences destructrices. La légitimité suppose un cadre démocratique et constructif, non l’émeute.
Le modèle marocain fonctionne pourtant
Le contraste est saisissant : alors que le Maroc accueille la CAN 2025 et se prépare à coorganiser le Mondial 2030, il modernise ses infrastructures (ports, aéroports, TGV), attire les investissements dans l’automobile, l’aéronautique et l’énergie verte. Son PIB croît de 3 à 4 % par an, faisant de lui un hub africain et méditerranéen. Ce modèle, qui fonctionne, est précisément ce que certains cherchent à fragiliser.
La récupération algérienne, la toile de fond russe
Les hashtags algériens #peuple_marocain affichent une solidarité trompeuse. En réalité, Alger exploite chaque incident pour délégitimer son voisin et détourner l’attention de ses propres fragilités. Et derrière cette instrumentalisation régionale, on retrouve la patte du Kremlin.
La Russie, engluée en Ukraine, cherche à multiplier les foyers de déstabilisation. L’Algérie, premier importateur africain d’armes russes, joue le rôle de relais stratégique en Méditerranée. Dans ce schéma, affaiblir Rabat, c’est indirectement gêner Washington, Bruxelles et Tel-Aviv.
Une épidémie de défiance
Les émeutes marocaines ne sont pas un phénomène isolé. Elles participent d’une vague mondiale de défiance qui ronge aussi bien les démocraties occidentales que les régimes émergents. Poches de mécontentement ici, campagnes numériques là : partout, la même mécanique, la même orchestration.
Le défi pour Rabat est double : traiter les fractures sociales réelles (santé, éducation, emploi), et neutraliser les foyers de manipulation qui cherchent à transformer ces failles en crise de régime.
En somme : le Maroc n’est pas en échec. Il est au contraire une vitrine de développement en Afrique. Mais c’est précisément ce succès qui en fait une cible dans la guerre cognitive globale où Moscou, via Alger, tente d’exploiter chaque faille pour fissurer les régimes stables et leurs alliances occidentales.
