A la suite de la renomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, ce 10 octobre 2025, Alexandre Benalla s’annonce disponible comme ministre de l’intérieur. Beaucoup plus qu’un pied de nez.
Tout avait commencé place de la Contrescarpe, ce 1ᵉʳ mai 2018.
Un jour de tension extrême, marqué par les black blocs, la colère sociale et une hostilité inouïe envers le pouvoir.
Un jeune chargé de mission de l’Élysée, Alexandre Benalla, crut alors prêter main-forte à la police.
Son geste, maladroit et symboliquement interdit, devint l’arme du premier grand lynchage politique du quinquennat Macron.
Ce fut l’acte I des emmerdes, celui où la République vacilla sous les coups conjugués de ses contempteurs et de ses propres maladresses.

Or, dans le langage des fortifications, la contrescarpe n’est pas un lieu quelconque : c’est la bordure extérieure du fossé, la limite où s’arrête la cité et commence l’assaut.
Ce jour-là, Benalla franchissait cette ligne, littéralement et symboliquement.
Mais sept ans plus tard, par un pied de nez sidérant, il la franchit de nouveau — en sens inverse.
Car son tweet certifié, revendiquant son passé d’ »ancien responsable de la sécurité du Président de la République » qui exprime une fidélité d’esprit plus qu’un argument de CV, et annonçant son retour fictif au ministère de l’Intérieur, s’adresse bien à ceux qui, jadis, ont attaqué la République. Ils ont fait du serviteur trop zélé, peut-être – écopant avec rage l’intrusion de la violence et du cynisme politico-médiatique avec les moyens du bord – la victime parfaite du crime parfait.
Le pied de nez vise les cigales de la subversion institutionnelle, celles qui, des plateaux télé aux ors du Sénat, se sont glorifiées trop tôt d’avoir “tenu” le pouvoir, croyant affamer la République en infligeant le supplice de Tantale au président de la République.
Leur satisfaction d’hier se mue aujourd’hui en gêne : le temps de la bise est venu.
Et quand le réel reprend sa place, les fortifications du théâtre s’effondrent — laissant nus ceux qui confondaient l’écho des micros avec la voix de la France.
Les vraies forticipations se lèvent.
