🇹🇳 La Chine doit rĂ©ussir sa “PerestroĂŻka” (æ”č革重组)

La Chine peut-elle rĂ©ussir ce que l’URSS a manquĂ© ? C’est tout le mal Ă  lui souhaiter au moment oĂč une partie de l’ArmĂ©e Populaire de LibĂ©ration est tentĂ©e, dans une proportion inconnue, de se braquer.

Dans l’histoire moderne de la Chine, l’ArmĂ©e populaire de libĂ©ration n’a jamais renversĂ© le Parti.
Mais elle a plusieurs fois exercĂ© une tutelle silencieuse : en 1959 avec Peng Dehuai, en 1971 avec Lin Biao, en 1989 sur la place Tian’anmen.
À chaque fois, l’opacitĂ© du moment disait plus que les mots : la tension entre le fusil et le sceau du pouvoir.

En arrivant au pouvoir, Xi Jinping se méfie des réseaux militaires et lance une purge sans précédent.
Plus de cent gĂ©nĂ©raux et officiers sont limogĂ©s pour corruption ou “manque de loyautĂ©â€ (Guo Boxiong, Xu Caihou, etc.).
En 2016, il rappelle la doctrine fondatrice :

> “Le Parti commande le fusil, et le fusil ne doit jamais pointer vers le Parti.”

La rĂ©forme structurelle de la PLA vise Ă  dĂ©politiser les factions internes, tout en repolitisant l’institution autour de sa vision pour l’avenir de la Chine au XXIᔉ siĂšcle,
vision dont l’Initiative pour une Gouvernance Globale (GGI) constitue l’expression la plus aboutie.
Il ne s’agit pas d’un enjeu personnel, mais d’un projet d’ordre et de stabilitĂ© Ă  l’échelle mondiale.

Pourtant, dans l’ombre, le vĂ©ritable choix se joue ailleurs :
entre la fidĂ©litĂ© Ă  cette vision de long terme et l’attrait exercĂ© par le modĂšle russe sur une partie du PCC et de l’APL.
Ce modÚle, fondé sur la verticalité sans responsabilité, la force sans idéal et la ruse sans horizon, séduit ceux que la discipline du Parti fatigue.
Il offre l’illusion du pouvoir sans la contrainte de la morale.



Ce dĂ©salignement latent nourrit une crise de loyautĂ© : l’armĂ©e obĂ©it Ă  une direction historique, mais certaines forces regardent vers d’autres repĂšres.
Et l’histoire enseigne que ce type de fracture, lorsqu’elle devient visible, prĂ©cĂšde souvent les grandes bascules.

> Georges Clemenceau disait : “La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires.”
Si le Tigre l’a dit, Xi Jinping peut le dire aussi.


Le silence du Plenum, aujourd’hui, n’est pas vide.
Il rĂ©vĂšle l’hĂ©sitation d’un Ă©quilibre millĂ©naire entre le sabre et l’État.
Et peut-ĂȘtre, Ă  travers lui, le destin de la Chine – et du monde.


> La grande loyauté est la loyauté au destin de la nation.

Dragon impérial, insufleur de vie. (Source Wikipedia)

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