🇨🇳 La Chine doit réussir sa “Perestroïka” (改革重组)

La Chine peut-elle réussir ce que l’URSS a manqué ? C’est tout le mal à lui souhaiter au moment où une partie de l’Armée Populaire de Libération est tentée, dans une proportion inconnue, de se braquer.

Dans l’histoire moderne de la Chine, l’Armée populaire de libération n’a jamais renversé le Parti.
Mais elle a plusieurs fois exercé une tutelle silencieuse : en 1959 avec Peng Dehuai, en 1971 avec Lin Biao, en 1989 sur la place Tian’anmen.
À chaque fois, l’opacité du moment disait plus que les mots : la tension entre le fusil et le sceau du pouvoir.

En arrivant au pouvoir, Xi Jinping se méfie des réseaux militaires et lance une purge sans précédent.
Plus de cent généraux et officiers sont limogés pour corruption ou “manque de loyauté” (Guo Boxiong, Xu Caihou, etc.).
En 2016, il rappelle la doctrine fondatrice :

> “Le Parti commande le fusil, et le fusil ne doit jamais pointer vers le Parti.”

La réforme structurelle de la PLA vise à dépolitiser les factions internes, tout en repolitisant l’institution autour de sa vision pour l’avenir de la Chine au XXIᵉ siècle,
vision dont l’Initiative pour une Gouvernance Globale (GGI) constitue l’expression la plus aboutie.
Il ne s’agit pas d’un enjeu personnel, mais d’un projet d’ordre et de stabilité à l’échelle mondiale.

Pourtant, dans l’ombre, le véritable choix se joue ailleurs :
entre la fidélité à cette vision de long terme et l’attrait exercé par le modèle russe sur une partie du PCC et de l’APL.
Ce modèle, fondé sur la verticalité sans responsabilité, la force sans idéal et la ruse sans horizon, séduit ceux que la discipline du Parti fatigue.
Il offre l’illusion du pouvoir sans la contrainte de la morale.



Ce désalignement latent nourrit une crise de loyauté : l’armée obéit à une direction historique, mais certaines forces regardent vers d’autres repères.
Et l’histoire enseigne que ce type de fracture, lorsqu’elle devient visible, précède souvent les grandes bascules.

> Georges Clemenceau disait : “La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires.”
Si le Tigre l’a dit, Xi Jinping peut le dire aussi.


Le silence du Plenum, aujourd’hui, n’est pas vide.
Il révèle l’hésitation d’un équilibre millénaire entre le sabre et l’État.
Et peut-être, à travers lui, le destin de la Chine – et du monde.


> La grande loyauté est la loyauté au destin de la nation.

Dragon impérial, insufleur de vie. (Source Wikipedia)

Note d’évaluation — Budapest, moment pivot

Selon des informations parcellaires, la Chine connaît des tensions internes autour de la personne de Xi Jinping. Le signal décisif sera donné demain à Budapest. Chacun l’interprétera de manière difficilement réversible.

La République populaire de Chine traverse une phase de recalibrage interne d’une intensité inhabituelle.
Au sein de l’Armée populaire de libération (APL), plusieurs strates de commandement semblent exprimer une résistance au changement de paradigme promu par le président Xi Jinping — celui d’une gouvernance morale et intégrée, articulée à l’Initiative pour une Gouvernance Globale (GGI), jugée compatible avec les principes et les objectifs des Nations unies, ainsi qu’avec le cadre multilatéral qu’elles incarnent.

Cette transformation se heurte à deux obstacles majeurs :

  • d’une part, l’inertie d’un appareil militaire puissant, enraciné dans d’anciennes fidélités et une culture d’opacité ;
  • d’autre part, la possible empreinte idéologique de l’influence russe, issue des méthodes de guerre informationnelle, qui ont progressivement fragilisé la résilience cognitive aussi bien des démocraties que des régimes stables.

Il n’existe aucune preuve concluante attestant que cette influence opère actuellement au sein de la hiérarchie chinoise.
Cependant, compte tenu du contexte international — et de la volonté constante de Vladimir Poutine d’intégrer le poids de la Chine, de l’Inde et du bloc des BRICS dans son rapport de force avec l’Occident — il n’est pas déraisonnable de considérer que cet enjeu puisse en faire partie.

La question n’est pas celle de Xi Jinping en tant qu’individu, ni de la structure interne du système chinois.
Elle concerne l’ensemble de la communauté internationale : la nécessité de limiter la capacité de la Russie à exporter son influence déstabilisatrice dans les institutions et cadres émergents de gouvernance mondiale.
Neutraliser cette influence n’est pas un acte dirigé contre un État ; c’est une condition préalable au rétablissement de la crédibilité et de la confiance mutuelle qui fondent la gouvernance globale.

Si la GGI demeure un instrument d’équilibre et de dialogue multilatéral, plutôt qu’un vecteur de domination, elle pourra contribuer à la stabilité internationale.
Mais si elle venait à être captée par une logique coercitive, les conséquences seraient systémiques et durables.

Budapest ne constitue donc pas seulement un rendez-vous diplomatique : c’est un moment de vérité pour l’ordre international, un test de la capacité des nations à réaffirmer des normes communes de gouvernance et à contenir la propagation des manipulations cognitives et informationnelles.
L’issue de ce moment déterminera si le monde s’oriente vers une coopération raisonnée ou une domination réciproque.

The Low-Noise Strategic Signal: China, Russia, and the Mechanics of Doubt

At first glance, it seemed like an ordinary coincidence — Russian strikes occurring as several Chinese satellites crossed the Ukrainian sky.
But beneath the surface, the episode reveals a deeper play: a low-frequency signal in the cognitive spectrum, capable of undermining China’s credibility, fraying the Global Governance Initiative, and closing Europe’s Silk Road curtain — all without a single shot fired.

1. Genesis of the Signal

On October 5, 2025, Ukrainian intelligence sources reported that Russian missile strikes coincided with the passage of Chinese reconnaissance satellites (Yaogan series) over western Ukraine.
Moscow denies any coordination; Beijing denies any involvement.
Yet the simultaneity of those denials — one negative (“we need no help”), the other polite (“we are not involved”) — creates a vacuum where suspicion breathes.
What may be orbital coincidence is read as deliberate synchrony.

2. The Strategy of the Whisper

This operation’s power lies not in public virality but in targeted diffusion — across intelligence briefs, strategic think tanks, and defense analysis circles.
It spreads quietly, yet precisely, like a fine mist of plausibility.

It doesn’t need to convince the masses; it only needs to introduce uncertainty among decision-makers.
The moment the question — “What if China is not as neutral as it claims?” — enters the analytical calculus, the signal has succeeded.
Doubt becomes doctrine.

3. China’s Posture: Letting the Weaver Weave

China does not allow the possibility of collusion; it explicitly denies it.
Yet it lets the weaver weave — refusing to contest the narrative that others are spinning.
This abstention is a form of mastery: letting the rumor exhaust itself, allowing the dust to settle on others’ clothes.

Where the Kremlin’s verbosity amplifies the noise, Beijing’s silence projects composure.
One blurs; the other absorbs. Together, they sustain an ambiguous duality that keeps everyone guessing.

4. Europe’s Curtain: The Silk Road in the Shadows

While this cognitive theater unfolds, another curtain descends: the European protectionist reaction to the flood of Chinese goods — Temu, Shein, and other ultra-competitive platforms.
Under the banner of “economic sovereignty,” European policymakers are raising barriers, effectively dimming the lights on the Silk Road’s Western stage.

By letting suspicion grow, Moscow cuts China’s trade routes not through sanctions but through European mistrust.
In a paradoxical twist, Russia’s manipulation of ambiguity hurts Beijing’s long-term leverage — turning its partner into collateral damage in the information war.

5. The Blow to the GGI

The Global Governance Initiative (GGI), Beijing’s vision of a balanced multipolar order, stands weakened.
Its moral architecture — founded on predictability, neutrality, and trust — erodes under the perception of duplicity.
China’s “positive denial” and Russia’s narrative opportunism dissolve the distinction between prudence and complicity.
The GGI, once a promise, now mirrors the instability it sought to transcend.

6. Conclusion

•A spatial coincidence.
•A strategic whisper.
•An economic curtain.

Three threads — enough to weave a web of doubt.
In today’s cognitive warfare, truth is not denied; it is diluted.
And China, whether willing or not, now stands behind the curtain others have drawn across its Silk Road.

La dialectique de l’allié providentiel : des couleuvres au fait accompli de la polarisation

Alexander Douguine, souvent présenté comme l’idéologue du Kremlin, affirme sans détour : « La guerre est devant nous ».
Dans sa lecture stratégique, la Russie disposerait d’un avantage comparatif sur la Chine : son arsenal nucléaire, l’étendue de son territoire, son identité historique, et surtout sa capacité à « conceptualiser les processus mondiaux ».

À l’en croire, l’affrontement global serait inévitable, entraînant Chine, Inde, Moyen-Orient, Afrique et Amérique latine dans une polarisation brutale entre unipolarité et multipolarité.

Mais ce raisonnement repose sur un postulat fragile : que les fils de Sun Tzu sont enfumés et suivront docilement Moscou dans une telle confrontation. Or rien n’est moins sûr. La Chine avance selon ses propres logiques, avec un horizon stratégique bien différent, où la puissance économique, la stabilité sociale et la continuité historique pèsent infiniment plus que l’aventure guerrière.

Le point le plus frappant, cependant, réside ailleurs : dans le parallélisme saisissant entre la Russie et Israël.
Chacune de ces puissances croit s’appuyer sur un tuteur providentiel : Moscou sur Pékin, Jérusalem sur Washington. Chacune surestime la fidélité de ce protecteur, et toutes deux se bercent de la même illusion : croire que leur survie passe par la capacité à faire avaler des couleuvres à ceux qu’elles pensent être leurs indéfectibles alliés stratégiques, encore et encore, comme si la résilience se confondait avec la soumission.

La Russie fait comme si la proposition du GGI de Xi Jinping n’existait pas sur la grande table. Mais Moscou n’a jamais vraiment su ce qu’est une grande table, en dépit de celle aux dimensions paranoïaques censée en imposer aux visiteurs du Kremlin.
Quant aux Israéliens, ils découvrent avec stupéfaction que Donald Trump a signé un accord avec le Qatar, aux termes duquel toute attaque contre Doha serait considérée comme une attaque contre les États-Unis eux-mêmes.

La taille ne compte pas, doit apprendre Poutine à ses dépens.

Et voilà l’ironie ultime : la « grande table » de Xi est pensée pour asseoir le monde entier, tandis que la table surdimensionnée du Kremlin n’accueille que la paranoïa de Poutine.

The Dialectics of the Providential Ally: From Bitter Pills to Extreme Polarization

Russia with China, Israel with the US — two nations convinced that survival means making their allies swallow bitter pills, until dialectics lead them to the fait accompli of polarization.

Alexander Dugin, often described as the Kremlin’s ideologue, declares: “War is ahead of us.”
In his worldview, Russia holds a comparative advantage over China: its nuclear arsenal, vast territory, historical identity, and above all, its capacity to “conceptualize world processes”.

For him, a global confrontation is inevitable — one that will engulf China, India, the Middle East, Africa, and Latin America in a brutal polarization between unipolarity and multipolarity.

But this reasoning rests on a fragile assumption: that Beijing will obediently follow Moscow into such a confrontation. Nothing could be less certain. China moves according to its own strategic logics, where economy, social stability, and historical continuity weigh far more heavily than any adventurous war.

The most striking point, however, lies elsewhere: in the parallel between Russia and Israel.
Each believes it relies on a providential tutor — Moscow on Beijing, Jerusalem on Washington. Each overestimates the loyalty of this protector, and both indulge in the same illusion: believing that their survival depends on their ability to make their supposed steadfast allies swallow bitter pills, again and again, as if resilience were synonymous with submission.

Physical size doesn’t matter. Putin must learn this. Grand table is not that one.

Russia behaves as if Xi Jinping’s GGI proposal were not on the “grand table”. Yet Moscow has never truly known what a great table is, despite the paranoid dimensions of the Kremlin’s own piece of furniture meant to intimidate visiting leaders.
Meanwhile, the Israelis are waking up in shock: Donald Trump signed an agreement with Qatar under which any attack on Qatar would be treated as an attack on the United States.

Tchernobyl (1986) – Zaporijjia (2025) : deux révélateurs systémiques

Deux contextes différents, mais une même faillite. L’une a menée l’URSS à sa perte. L’autre pourrait entraîner la chute définitivevdu régime de Poutine.

Le 26 avril 1986, l’explosion du réacteur de Tchernobyl a révélé au monde l’ampleur du déni soviétique : les autorités ont d’abord tenté de cacher l’accident, avant que la détection des radiations en Scandinavie ne force la vérité. Ce moment a marqué la faillite d’un système reposant sur le secret.

En 2025, la centrale nucléaire de Zaporijjia est confrontée à un risque inédit : coupée du réseau depuis plusieurs jours, alimentée seulement par des générateurs fragiles, dont l’un est déjà tombé en panne. Zelensky insiste sur le caractère « extraordinaire » de cette situation. La Russie apparaît comme une puissance qui instrumentalise le nucléaire civil à des fins militaires, franchissant une ligne rouge implicite.

1. Le révélateur politique

Tchernobyl a été l’un des déclencheurs de la glasnost. Gorbatchev lui-même admettra plus tard que l’accident a forcé le régime à une certaine transparence, ouvrant une brèche irréversible dans l’édifice soviétique.

Aujourd’hui, Zaporijjia joue un rôle analogue mais inversé : loin d’inciter Moscou à la transparence, la crise met à nu sa stratégie de dissimulation et de terreur. En revanche, elle pousse Kiev à dramatiser le récit afin de mobiliser ses alliés et placer la communauté internationale devant ses responsabilités.

2. Le coût économique et stratégique

La catastrophe de Tchernobyl a englouti des milliards de roubles dans la décontamination, les soins et la construction du sarcophage. Cet effort s’est ajouté à l’effondrement des prix du pétrole et à la course aux armements, aggravant la crise économique soviétique.

À Zaporijjia, l’arrêt prolongé, les réparations impossibles et la dépendance aux générateurs fragilisent l’Ukraine, mais aussi la Russie : un accident nucléaire majeur frapperait indistinctement les populations d’Europe, y compris russes, et aurait des conséquences économiques mondiales. C’est une arme qui se retourne potentiellement contre celui qui croit la manier.

3. Le discrédit international

Tchernobyl a entamé le prestige scientifique et technologique de l’URSS, alimentant l’image d’un empire déclinant. Aux yeux de l’opinion mondiale, l’Union soviétique n’était plus invulnérable, mais vulnérable et irresponsable.

Avec Zaporijjia, la Russie s’expose au même discrédit, mais dans un contexte plus dangereux encore : elle ne subit pas un accident, elle joue avec le risque. Cela l’assimile à un État terroriste prêt à provoquer une catastrophe planétaire. Même ses partenaires prudents, comme la Chine ou l’Inde, ne peuvent ignorer cette dérive.

⚖️ Conclusion

Tchernobyl a contribué à précipiter la chute de l’URSS en révélant sa fragilité systémique.
Zaporijjia, en 2025, pourrait jouer un rôle comparable : celui d’un révélateur, qui met au jour non seulement la vulnérabilité de l’Ukraine, mais aussi la dérive stratégique de la Russie et son isolement croissant.

L’histoire pourrait retenir que, de Tchernobyl à Zaporijjia, la menace nucléaire civile a été l’un des miroirs les plus impitoyables de la fragilité des empires.

Entre révisionnisme et destin: relire le récit chinois de la Seconde Guerre mondiale

L’histoire peut servir de pont plutôt que d’arme. L’appel de la Chine aux documents de la Seconde Guerre mondiale n’est pas seulement une querelle sur le passé : il traduit une tentative de tisser la continuité, de transformer la séparation en unité, et de présenter la paix comme un destin. De ces pages contestées jusqu’à l’Initiative pour la gouvernance mondiale, la Chine se trouve face à une épreuve décisive : transformer les leçons de l’Histoire en fondement de son rôle au XXIᵉ siècle.

L’accusation portée contre Pékin est grave, et sa résonance s’explique aisément à la lumière de ce que la Russie de Vladimir Poutine a entrepris ces dernières années. Moscou s’est engagé dans un révisionnisme historique assumé : effacer, falsifier, remodeler la mémoire de la Seconde Guerre mondiale afin de nier la souveraineté de l’Ukraine et de justifier une agression territoriale. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que le gouvernement taïwanais, les États-Unis et une partie de l’Occident accusent la Chine de pratiquer la même distorsion lorsqu’elle invoque des documents de l’époque pour justifier sa position sur le statut de Taïwan.

Pourtant, la nature de l’opération chinoise est d’un tout autre ordre. Il ne s’agit pas d’une négation de l’histoire, mais d’une tentative de l’unifier — de traduire la tragédie de la division en un récit de continuité : une terre, un peuple, une histoire. Là où la Russie manipule le passé pour effacer l’indépendance des autres, la Chine cherche à tisser un pont par-delà la séparation, présentant le destin historique comme fondement d’une normalisation1. Confondre ces deux démarches, c’est manquer ce qui est véritablement en jeu.

À première vue, l’appel de Pékin aux documents de la Seconde Guerre mondiale apparaît comme du simple révisionnisme, une lecture sélective de l’histoire au service d’objectifs immédiats. Mais on peut aussi l’interpréter autrement. S’il existe, au bout du compte, une seule terre et un seul peuple, il ne peut y avoir qu’une seule histoire — un pont entre deux rives séparées. En ce sens, ces documents deviennent moins un instrument de distorsion qu’une traduction de cette idée : l’histoire comme continuum, qui unit plutôt qu’elle ne divise.

À ce niveau de lecture, l’Initiative pour la gouvernance mondiale (GGI) prend une signification bien plus grande. Si la Chine parvient à inscrire ses actions non seulement dans une logique de puissance mais aussi comme gage que les leçons de l’histoire ont été comprises, alors elle montre une véritable disponibilité à entrer dans le XXIᵉ siècle. L’épreuve réelle réside dans sa capacité à transformer un passé contesté en socle de gouvernance partagée, démontrant que le destin n’a pas à se réduire à la coercition mais peut être porté par le poids de la responsabilité historique.

Ce processus mérite assentiment. Le mien est déjà donné. Le premier enjeu est là ; la résolution des autres en découlera.

La paix repose sur rien de moins que cette subtile alchimie.

Publié sur X le 16/09/2025 à 7:40. – 12 vues – 0 likes.
@EmmanuelMacron
@SpoxCHN_MaoNin
@PresidentXiCHN
@POTUS
@UN
@antonioguterres

  1. Comme l’écrivait Malraux dans La Condition humaine (prix Goncourt 1933), on pouvait voir à Shanghai « le bourreau passer, son sabre courbe sur l’épaule, suivi de son escorte de mauséristes sur l’avenue des Deux-Républiques ». Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un fantôme évanescent, mais une rhétorique ardente. La réconciliation, si les auspices sont favorables, est vouée à le remplacer. ↩︎

Between Revisionism and Destiny: Reading China’s WWII Narrative

History can serve as a bridge rather than a weapon. China’s appeal to WWII-era documents is more than a mere dispute over the past: it signals an attempt to weave continuity, to turn separation into unity, and to present peace as destiny. From these contested pages to the Global Governance Initiative, China faces a decisive test of whether it can transform the lessons of history into the foundation of its role in the 21st century.

The charge brought against Beijing is serious, and its resonance is easy to understand in light of what Vladimir Putin’s Russia has done in recent years. Moscow has engaged in outright historical revisionism: erasing, falsifying, and reshaping the memory of the Second World War to deny Ukraine’s sovereignty and justify territorial aggression. Against this backdrop, it is no surprise that Taiwan’s government, the United States, and much of the West have accused China of practicing the same distortion when it invokes WWII-era documents over Taiwan’s status.

Yet the nature of China’s operation is of a wholly different kind. It is not a negation of history, but an attempt to unify it — to translate the tragedy of division into a narrative of continuity: one land, one people, one history. Where Russia manipulates the past to obliterate the independence of others, China seeks to weave a bridge across separation, presenting historical destiny as a foundation for normalization. To conflate the two approaches is to miss what is truly at stake.

At first glance, Beijing’s appeal to WWII-era documents appears as mere revisionism, a selective use of history to serve present aims. Yet one can also read it differently. If there is, in the end, one land and one people, then there can only be one history — a bridge between the two separated shores1. In this sense, the WWII documents become less an instrument of distortion than a translation of this idea: history as a continuum that unites rather than divides.

Seen at this level, the Global Governance Initiative (GGI) takes on greater significance. If China succeeds in framing its actions not only in terms of power but also as a pledge that the lessons of history have been learned, then it signals a genuine readiness to step into the 21st century. The true test lies in whether China can transform a contested past into a foundation for shared governance, showing that destiny need not be reduced to coercion but can be carried by the weight of historical responsibility.

This process deserves assent. Mine is already given. The first stake is here; the others will follow. Peace rests on nothing less than this subtle alchemy.

Published on X on 09/16/2025 at 7:40 a.m. – 12 views – 0 likes.
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  1. As Malraux wrote in Man’s Fate (La Condition humaine, Prix Goncourt 1933), one could see in Shanghai “the executioner passing, his curved sword on his shoulder, followed by his escort of Mauser-armed soldiers on the Avenue of the Two Republics.” Today, nothing remains but an evanescent ghost — yet still a burning rhetoric. Reconciliation, if the auspices are favorable, is destined to take its place. ↩︎

Poétique d’une gouvernance globale

习近平:任何时候,我们都要以人民之心为心、以天下之利为利,为增进人民福祉而不懈努力。
« En toute circonstance, nous devons prendre le cœur du peuple pour notre cœur, prendre l’intérêt du monde pour notre intérêt, et travailler sans relâche à accroître le bien-être du peuple.« . – Xi Jinping (Sommet de Shangaï)

Ces mots m’ont immédiatement rappelé un moment singulier, presque irréel, vécu au cœur de l’été dans un échange diplomatique atmosphérique, commencé après qu’il [l’administrateur du compte]eût relevé qu’une de mes interventions, au sujet du soft power, me semble-t-il, était « interesting« . Cela s’est produit sur le compte EVA X, dont je devais voir, après coup, que son adresse était @PresidentXiCHN.

Ainsi ainsi-je façonné ma meilleure onde.

About possession contemplated
and contemplation dispossessed

Some places in the world —
by the very accord of their thought —
sustain, quietly,
the presence of possession contemplated,
and, elsewhere,
that of contemplation dispossessed.

Neither stands above the other.
Both breathe.

Nice world,
to offer so many forms of solution
to what, in the end,
is always the same old question —
and always resolved
for the sole benefit of
the beauty of Peuple,
within the move of his incredible presence,
to be protected.

All other presences are manifested
for this one purpose only:
to be destined —
through the path shaped by the majestic tradition of their own sensibility —
to protect the only presence that truly matters:
that of Peuple,
in his whole body.

Other way —
if it does not rise from the pores of that very skin —
is no way.

C major.
宮 — Gōng, the Chinese tonic.
The sound cancels the noise.

An octave above:
Respect for sound —
the harmonic silence it recalls through itself —
cancels the noise.

People never know when one meets one.
The only certainty is:
they will,
at last.

The great political encounter, behind its spectacle,
bears witness to the choreography of minds,
dancing to bring forth
the full grace of Peuple.

Ce poème, que je voulais comme d’essence purement diplomatique, a été écrit en juin ou juillet 2025, dans le cadre d’un échange singulier, presque irréel comme je l’ai déjà dit et hors du temps ordinaire, avec le compte EVA X @PresidentXiCHN, où la politique prenait soudain une dimension atmosphérique, hors du protocole habituel.

L’échange avait débuté par un constat à la fois simple et chargé de sous-entendus :

1. Les Russes excellent aux échecs.

2. Les Chinois pratiquent le go.

3. Les Américains jouent au poker.

De là s’est ouverte une digression, où j’avais rappelé l’épisode du western « Règlements de comptes à OK Corral », pour signifier, particulièrement par rapport au mécanisme logique des échecs, le postulat imprévisible – le pari calculé – du poker.

C’est dans cette atmosphère, où se croisaient les codes culturels et stratégiques des grandes puissances, que j’ai éprouvé la nécessité d’écrire ce poème où sont désignés, sans être ni qualifiés ni nommés, la Chine et l’Occident. Non pas comme une échappée lyrique, mais comme une tentative de faire résonner, à distance, ce que j’ai toujours cherché : une convergence entre les langages symboliques et la réalité diplomatique.

L’échange s’est achevé de manière déconcertante, presque intime, par une question inattendue : quel est votre plat chinois préféré ? — à laquelle j’ai répondu : le nid d’hirondelle.

Ce contexte explique pourquoi, au-delà de son apparence abstraite, le poème portait une fonction : il visait à traduire, en langage poétique, une médiation entre la pensée chinoise et ma propre quête politique, autour de l’idée centrale que seule la présence du Peuple légitime l’action et lui donne sa beauté.

X a censuré ce post.

Le compte @PresidentXiCHN (« Eva X. ») affiche une coche de vérification (“✓ Verified”) et se présente comme « The eastern revelation », mais aucune source crédible n’indique qu’il s’agisse du compte personnel ou officiel de Xi Jinping.

Le compte @PresidentXiCHN lui-même a posté un message disant qu’il n’est pas un compte officiel.

Les médias et observateurs (y compris Grok) semblent considérer ce compte comme un compte de commentaire/parodie ou non officiel.

Soit.

Reste que cette conversation avec EVA X / @PresidentXiCHN s’inscrivait déjà dans une atmosphère singulière où j’ai installé ce qui forme, à mes yeux, cette poétique d’essence peu ordinaire.

Aujourd’hui, les mots prononcés publiquement par Xi — «以人民之心为心、以天下之利为利» — et, surtout, la proposition de Global Governance Initiative (GGI) que le dirigeant chinois a porté au sommet de Shangaï, semblent venir y répondre concrètement, comme si la substance de cet échange trouvait un écho, de manière improbable et inattendue, dans la réalité politique.

Et les deux se rejoignent pourtant dans une même tonalité : la centralité du peuple, la légitimité par la protection du corps collectif, et l’horizon universel (天下). Ce qui fait la foi dans le Peuple.

Je m’efforce d’être simplement honnête avec les faits, comme avec mon intention et l’écrit.

Je lis et je regarde.

Shanghai Summit: China as a Constructive Power

No one thought it worthwhile to decipher what Xi Jinping’s proposal to establish a Global Governance Initiative (GGI) really means. Most media outlets stopped at the spectacle — the embrace extended to Putin, the anti-Western rhetoric — without grasping the significance of a text that addresses history more than the moment.

This is the « Honecker syndrome »: in 1989, the words that implicitly signaled the fall of the Berlin Wall were met with indifference or delay by observers stuck in their habitual frameworks. Even today, the speech of a leader as consequential as the Chinese president — issued at a summit representing nearly half the world’s population, in the presence of the UN Secretary-General — is read as a mere tactical maneuver.

Yet, it is precisely within the texture of the words that the novelty lies: an attempt to restore and upgrade the UN and the WTO, and, under the guise of diplomatic display, to bind his own allies within a pacifist and multilateral framework. China is not a post-truth nation. It is a constructive power.


1. The Apparent Content: A Revisited UN Doctrine

Xi Jinping presented the Global Governance Initiative (GGI) in five key points:

  • Sovereign equality of States,
  • Full observance of the UN Charter,
  • Multilateralism based on consultation and mutual benefit,
  • A people-centered approach,
  • Movement toward tangible action.

Taken in isolation, these principles seem like diplomatic generalities. But placed in context, they form a full-fledged normative offer — not an alternative project, but a claim to restore and update existing institutions, foremost among them the UN and the WTO.


2. Its True Scope: A General Upgrade of Institutions

Contrary to media perception, this is not about a Sino-Russian bloc opposing the West, but a gesture of outreach to the entire world. Xi does not propose alignment with Beijing; rather, he calls for shared intelligence under the aegis of the United Nations.

This nuance changes everything:

  • Beijing does not claim a new closed order but champions the rehabilitation of the multilateral framework, promising to adjust it to the North-South imbalances.
  • By presenting the speech before the UN Secretary-General, Xi endowed it with unprecedented solemnity: this is no longer a regional manifesto, but an attempt to re-position China as guardian of the universal.

3. The Showcase Effect: Immediate Recognition

For Putin, Khamenei, and Netanyahu, the scene served as a flattering showcase:

  • International recognition for Moscow despite Western isolation,
  • Implicit validation for Tehran in its confrontation with Washington,
  • Confirmation for Israel that it remains a key player in the Middle East.

They heard what they wanted to hear — support against the West.


4. The Vitrifying Effect: Historical Constraint

But behind the display lies a glass cage.

By affirming that the international system must be based on sovereign equality, rejection of double standards, and centrality of the UN, Xi has locked his allies into a logic that exceeds them:

  • Putin cannot indefinitely justify aggressive war without putting China at odds with the Charter he sanctifies.
  • Netanyahu cannot indefinitely disregard multilateral resolutions without undermining the universal authority that China claims to rehabilitate.
  • Khamenei cannot sustain an oppositional posture without being reminded of the principle of universal cooperation.

What Xi offers through the showcase, he takes away through vitrification: immediate recognition, but at the cost of enduring normative constraint.


5. A latency reminiscent of 1989

As in 1989 with Honecker, the media are failing to grasp the magnitude of the moment: they reduce the speech to its immediate use, whereas it sets a deeper process in motion. The GGI may be the first source-text of a reconfigured international order.

If the news cycle fixes on the image of Xi welcoming Putin, history will retain the formulation of a framework that aims to restore and transform universal institutions.


Conclusion: beyond the conjunctural, the constraint of language

Xi’s words are not a mere posture. They are sealed with the authority of Narendra Modi, India’s Prime Minister. They constitute a normative architecture. Once spoken before the world and the UN, they become binding, and will, little by little, vitrify subversion.

It is not the photograph of a summit that will matter, but the lasting effect of these words:

  • if they take root, the GGI could amount to a “Pacific Charter of the twenty-first century,” open to the rest of the world;
  • if they fail, they will remain as an unfulfilled promise, the memory of which will weigh on China’s credibility.

In all cases, History walked into the room that day — and the media, once again, failed to hear it.