⚔️ Taking the War Out of the Cognitive Field

⚔️ Beyond Clausewitz: Rethinking Security in a Post-Conventional Era — the deeper challenge underlying tomorrow’s Peace Talks in Budapest.

If the war launched by Vladimir Putin’s Russia against Ukraine were purely territorial, it could be settled through conventional means — an exchange of land, a ceasefire, or a neutral status guaranteed by treaties.

But this conflict has carried us a thousand light-years away from Clausewitz.
The Prussian strategist described war as “the continuation of politics by other means.”
Yet Russia has transformed it into something else entirely: the continuation of politics through the confusion of means.

The battlefield is no longer the Donbas — it is the human mind itself.
This war has migrated into the cognitive field: into narratives, perceptions, emotional manipulation, and the corrosion of collective discernment.

It now unfolds across the entire planet — through social networks, media ecosystems, political discourse, economic leverage, and even cultural production.
It seeks not conquest, but disorientation; not victory, but the erosion of trust and coherence within democracies.

Hence, traditional security guarantees are no longer sufficient.
They must evolve beyond the military domain to encompass:

  • Cognitive protection of societies;
  • Information-space integrity, against manipulative and hybrid operations;
  • Psychological resilience within democracies;
  • Institutional trust as a strategic asset.

Conventional war destroys bridges.
Cognitive war destroys the bridges between minds.

Taking the war out of the cognitive field means restoring the primacy of truth, reason, and politics over narrative manipulation.
It also means redefining security itself as a global public good
for peace today is no longer merely the absence of war,
but the restoration of confidence in reality.

If the Budapest summit simply negotiates a territorial truce or freezes lines, we risk returning to a pre-Clausewitzian mindset. But if it boldly embraces this post-conventional dimension—saying: “We will rebuild the bridges between minds, not just the lines on maps”—it can mark a turning point in how the free world conceptualises war, peace and security.

President Vladimir Putin has already made clear — publicly and repeatedly — that Russia regards information operations as a legitimate and enduring instrument of statecraft. He used his address at the RT 20th-anniversary gala at the Bolshoi Theatre to praise RT’s role in challenging “monopolies” of narrative and to defend the idea of a louder Russian voice in the information space. Special Kremlin
That posture was reinforced in his Valdai Forum remarks, where he framed Western media and political moves as part of a wider confrontation and signalled Moscow’s intent to respond forcefully across political and informational domains. The Guardian

This is not a tactical quibble: it is existential. If the Budapest talks do not treat information warfare as a primary security dimension — and if they fail to secure concrete guarantees that the information domain will be demilitarised and neutralised — the conference will at best freeze a map and at worst leave the most dangerous front unconstrained. Therefore, it is vital, in terms of collective and even universal security, to crush this dimension in the egg: to make any peace settlement contingent on verifiable, enforceable mechanisms that eliminate state-led informational aggression and restore shared factual ground as the precondition for lasting peace.

✈️ Note de conjoncture aéronautique

Accidents en phase critique et guerre électronique : continuités, signaux faibles et retour doctrinal du Department of War

1. Un contexte stratégique en mutation

Depuis plusieurs mois, les signaux d’ingérence électronique autour des appareils civils et institutionnels européens se multiplient.
Les perturbations GPS observées lors du vol de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont mis en lumière un niveau d’interférence technologique inédit, attribué à des systèmes russes de guerre électronique opérant depuis la Baltique.

Ces démonstrations de puissance, ostensiblement limitées mais finement calibrées, interviennent dans une période de tensions narratives entre Moscou et Bruxelles : au moment même où la Commission intensifie sa communication sur la guerre cognitive et la désinformation, la Russie semble lui répondre sur le plan du réel, par le brouillage du ciel.

2. Les précédents : des “accidents” aux marges de la vraisemblance

Deux drames aéronautiques antérieurs méritent d’être relus, non comme des preuves d’un complot, mais comme des indicateurs d’une doctrine persistante :

Smolensk (2010) : le crash de l’avion du président polonais Lech Kaczyński, à l’approche de la base russe, reste marqué par la rétention des boîtes noires et des doutes sur l’intégrité des signaux d’approche.

Vnoukovo (2014) : la mort de Christophe de Margerie, PDG de Total, lors d’une collision improbable avec un chasse-neige sur la piste, à un moment de grande tension énergétique entre Moscou et l’Europe.

Ces deux événements ont en commun la phase critique du vol (approche / décollage), la cible hautement symbolique, et une communication officielle rapide mais lacunaire.

3. Des capacités russes accrues et visibles

Depuis 2022, la Russie a déployé et expérimenté des systèmes tels que Krasukha-4, Tirada-2S et Zhitel, capables de brouiller ou falsifier les signaux GNSS, d’altérer les données de navigation et de communication, voire de simuler des pannes instrumentales.
Les incidents répertoriés en mer Noire, mer Baltique, et jusque dans l’espace aérien finlandais, confirment l’usage régulier de ces techniques — à la fois préventives et démonstratives.

4. L’énigme américaine : l’incident de Pete Hegseth

Le 15 octobre 2025, l’avion officiel du ministre de la Guerre américain, Pete Hegseth, a dû atterrir d’urgence au Royaume-Uni après la détection d’une fissure du pare-brise en phase de montée initiale.
Le Department of War a évoqué un simple incident mécanique, mais plusieurs témoins évoquent des perturbations de capteurs et de systèmes de communication, similaires à celles observées lors d’épisodes de brouillage GNSS en Europe.

Ce signal faible intervient quelques semaines après la renaissance institutionnelle du Department of War, marquant le retour explicite d’une doctrine offensive et décomplexée à Washington.
Ainsi, l’incident Hegseth apparaît autant comme un fait aéronautique que comme un symbole doctrinal : l’espace aérien redevient le prolongement du champ de confrontation global.

5. La manœuvre cognitive : ridiculiser pour neutraliser

L’ironie affichée des relais russes face aux soupçons européens ou américains n’est pas anodine.
En ridiculisant les accusations, ils prolongent la stratégie de brouillage :

> le déni et la moquerie fonctionnent comme des contre-mesures psychologiques, visant à rendre toute vigilance risible.

Chaque tentative occidentale de nommer une menace est aussitôt tournée en dérision ; pendant ce temps, la réalité technologique du brouillage s’impose peu à peu dans les faits.

6. Conclusion : un retour de bâton contrôlé

Cette note ne vise pas à rouvrir les enquêtes du passé, mais à replacer certains événements dans une grammaire stratégique désormais établie : celle d’une puissance qui pratique le brouillage du réel — sur la piste comme dans le discours.

Le quadriptyque Smolensk – Vnoukovo – Von der Leyen – Hegseth illustre la montée d’un phénomène :

> le ciel, jadis espace neutre, est devenu un théâtre de la guerre cognitive.

Deal US-UE armement: les Européens voient le verre à moitié vide, les Russes le voient plein

Le jeu des cris d’orfraie, des palinodies et des postures qui ne manqueront pas de s’amplifier à mesure que les gouvernements européens seront appelés à se prononcer sur l’accord Trump / von der Leyen doit être regardé pour ce qu’il est : au mieux une incompétence, au pire un alignement sur l’intérêt stratégique de Moscou.


On hurle au renoncement, à la capitulation tarifaire, à la soumission énergétique ou industrielle. Mais pendant ce temps, un fait demeure : le “verre plein”, ce sont 600 milliards de dollars d’équipements américains + environ 500 milliards d’euros d’effort de défense européen, mobilisés dans l’urgence d’une réorganisation stratégique occidentale.
En face, la Russie, avec une économie sous perfusion, annonce un plan de défense à 1 100 milliards de dollars, et prétend pouvoir le financer avec un baril fluctuant et des circuits logistiques fracturés.

Mais le Kremlin ne compte pas sur ses comptes. Il compte sur nos divisions, nos lenteurs, nos débats, et sur ce qu’il considère comme le syndrome européen de la paralysie morale.

> Ursula von der Leyen, pendant ce temps, a sécurisé un traité de partenariat stratégique renouvelé avec Pékin, incluant la stabilisation des flux commerciaux, la réaffirmation des normes climatiques, et des engagements sur la transparence technologique et les chaînes d’approvisionnement critiques.
Pendant que certains dénoncent – là aussi – une trahison, elle a posé les premiers jalons d’un encadrement du commerce avec la Chine — et les fondations matérielles d’un renforcement de l’OTAN.

Ce n’est donc pas un hasard si ses contempteurs habituels l’accusent d’avoir bradé la souveraineté.

> Elle n’a rien bradé : elle l’a matérialisée.
Elle l’a arrimée à du concret : de l’énergie, des équipements, des engagements croisés. Elle a, en somme, fait ce que la souveraineté exige en temps de guerre : préparer la paix, avec lucidité et détermination.

La capacité industrielle européenne de défense est-elle capable de contribuer, dès maintenant, à l’économie de guerre que la Russie nous impose ?

La réponse, pour être rigoureuse, doit être lucide, sans technocratie ni défaitisme.

L’économie de guerre n’est pas un choix : c’est un état de fait

> On continue de parler de “montée en puissance”, de “réarmement progressif”, de “soutien à l’Ukraine”. Mais il faut cesser les euphémismes : l’Europe est déjà engagée dans une économie de guerre par contrainte stratégique, que la Russie a, elle, assumée pleinement.

Le Kremlin a annoncé un plan de défense massif de 1 100 milliards de dollars d’ici 2028, soit plus que le budget cumulé de la plupart des membres de l’OTAN — et sans contrainte démocratique, industrielle ou sociale. Et ses relais européens ne se privent pas de vanter le défi insurmontable que cela représente.

⚙️ L’industrie de défense européenne : entre potentiel et goulets d’étranglement

L’Europe dispose d’une base industrielle de défense réelle, mais :

Elle est fragmentée, morcelée entre intérêts nationaux et contraintes budgétaires.

Elle est calibrée pour un temps de paix, ou tout au plus pour des opérations extérieures limitées.

Elle est incapable à court terme de produire à l’échelle que la situation exige, sauf à réorganiser d’urgence les chaînes de production, mutualiser la demande, et assumer une stratégie industrielle de guerre.

Ce que la Russie nous dicte aujourd’hui, ce n’est pas ce que nous pouvons faire. C’est ce que nous devons faire.

Ce que la Russie nous dicte aujourd’hui, ce n’est pas ce que nous pouvons faire. C’est ce que nous devons faire et c’est, exactement, ce que la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von Der Leyen a scellé. Elle a scellé une capacité de répondre au monstre russe qui prétend nous imposer ses muscles sous testostérone.

La réponse ne peut venir uniquement de l’importation

Le deal signé avec les États-Unis, qui prévoit 600 milliards de dollars d’achats d’équipements militaires sur trois ans, ne saurait être une solution durable. Il répond à l’urgence, il ne répond pas, c’est vrai, à la souveraineté pleine et entière telle que les vélléités d’abandon de Trump du traité pouvaient nous amener à la considérer.

> En l’état, l’Europe achète sa sécurité immédiate au lieu de la produire, faute de l’avoir anticipée. Mais cette sécurité a un coût : celui de la dépendance, celui du renoncement industriel, et — à terme — celui de la perte d’autonomie stratégique.

Mais le deal n’est pas seulement douanier ou logistique : il marque le prix du retour américain dans l’OTAN

L’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord est le plus célèbre : celui de la clause de défense mutuelle en cas d’agression armée.
Mais c’est l’article 2 qui structure l’alliance politiquement et économiquement. Il appelle les États membres à :

> “renforcer leurs institutions libres, assurer une meilleure compréhension des principes sur lesquels elles reposent, et favoriser les conditions de stabilité et de bien-être.”

Et surtout :

> “[…] éliminer les conflits dans leurs politiques économiques internationales et encourager le développement de relations économiques de coopération.”

Le deal UE–US à 15 % répond précisément à cette logique d’“élimination des conflits économiques” dans un but stratégique.

L’administration Trump a marchandé son retour dans la solidarité atlantique, mais il vaut mieux un marchandage perfectible qu’un abandon en rase campagne

Depuis 2016, Trump a menacé à plusieurs reprises de se désengager de l’OTAN, en critiquant violemment l’insuffisance des dépenses européennes.

En juin 2025, lors du sommet de La Haye, il pose comme condition à l’engagement américain une contribution européenne de 5 % du PIB, dont 1,5 % pour des achats de défense liés à des systèmes interopérables avec l’arsenal US.

Moins d’un mois plus tard, l’UE signe un accord :

-Douanier à 15 % (paix économique),

-Energétique (750 Mds $ d’achats),

-Militaire (600 Mds $ d’équipements américains),

Et en creux : une reconduction implicite de l’adhésion américaine à l’architecture OTAN.

Ce n’est peut-être pas tant un deal commercial que l’armature de reconduction stratégique.

Ce que cela signifie

> On ne réarme pas matériellement une Europe si l’on se retire stratégiquement de son dispositif de sécurité collective.
Le deal est donc une clé de réintégration de l’allié américain, au moment même où la Russie cherche à tester l’autonomie de l’Europe, militairement et cognitivement.

> Le réalisme impose de nommer ce qui est en train de se jouer : une économie de guerre dictée non par ambition, mais par nécessité.


Si l’Europe veut rester maîtresse de ses choix, elle doit passer d’un modèle d’économie de paix sous-traitée à une économie de guerre assumée. Cela suppose des priorisations budgétaires, des commandes groupées, des dérogations ciblées, et surtout, une vision politique qui accepte d’appeler le danger par son nom.

Conclusion – Appel au peuple européen

J’en appelle enfin au peuple européen, à sa lucidité et à sa mémoire.
À ne pas céder aux sirènes suaves du désarmement moral, qui aujourd’hui chantent sous le masque du réveil souverainiste, et demain demanderont qu’on se couche.
Ces voix-là, trop bien huilées, ne sont pas celles de la souveraineté : elles sont l’écho d’un piège. Elles désignent comme trahison ce qui est en réalité une reconquête rationnelle, méthodique, pas à pas, de notre capacité d’agir.

> Hercule, dit-on, se boucha les oreilles pour ne pas entendre les sirènes.
L’Europe, elle, doit ouvrir les yeux. Et choisir de ne plus être vulnérable.

Car la vulnérabilité des démocraties n’est pas une fatalité.
C’est une stratégie, exploitée par ceux qui nous veulent divisés, immobiles, désarmés. Elle peut — elle doit — prendre fin.

> Par la clarté, le courage, la constance.