C’est pas beau, la vie?

L’ONU devrait s’emparer de la question relative aux drames, et particulièrement celui survenu à Mina, qui endeuillent l’Arabie Saoudite et le monde musulman. La sensibilité des opinions publiques est, je le crains, exploitée ici avec un rare cynisme et le rôle de l’Iran, avant de pouvoir accorder la confiance internationale à Téhéran, doit être étudié pour laver la République Islamique de tout soupçon.

La manière dont Téhéran a exploité le drame pour remettre en cause la légitimité de l’Arabie Saoudite interroge d’autant plus que, si l’on en croit la Saudi Gazette ce sont des pélerins iraniens qui, progressant en sens inverse de la circulation, ont causé la bousculade mortelle qui a permis, quelques heures plus tard, le déclenchement d’une dialectique de « crime contre les pélerins » et d’une propagande qui s’est développé pour réclamer un dépaysement de l’organisation du Hajj. Lire la suite « C’est pas beau, la vie? »

La guerre invisible

Une guerre invisible n’est pas une guerre qui ne se voit pas. C’est une guerre qui ne montre d’elle que ce qui la tient masquée.

Jusqu’à présent, il fait peu de doute que la guerre qui nous est livrée, et qui a ensanglanté en quelques mois la France, la Belgique, le Pakistan, la Turquie, le Mali, le Maghreb, est demeurée invisible, s’agissant de ses réels enjeux et de ses motivations concrètes.

Nous n’en absorbons que l’enfumage alors que ce qui importe réellement, pour défaire et rendre inopérante la stratégie mise en œuvre, c’est d’identifier l’origine de la menace et de discerner ses points d’appui et de développement.

Prenant le relais d’Al-Qaida, en perte d’influence apparente, des terroristes infiltrés en Europe érigent le drapeau noir de Daesh, chaque fois qu’ils commettent leurs abominables attentats.

Le résultat de ces opérations est toujours le même. Nous nous réveillons en plein cauchemar avec, pour paraphraser Le Spleen de Baudelaire, le drapeau noir des soldats du califat planté sur nos crânes inclinés.

Ils entrent dans notre pensée les éléments qui nous amènent à penser ce qu’ils veulent que nous pensions.

Affreux trophées qui nous ramènent toujours au pied du même mur, de nos mêmes limites à penser le mal au-delà de cette barrière.

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L’Arabie Saoudite est-elle vraiment maudite?

Beaucoup de monde se donne beaucoup de peine pour mettre à mal l’image et la stabilité de l’Arabie Saoudite, une des clefs de voûte, pourtant, de la stabilité de l’économie mondiale, de son équilibre géopolitique et de l’intérêt occidental.
Le royaume, adossé aux revenus confortables de la rente pétrolière, aurait pu se satisfaire des avantages que lui conférait cette manne et s’endormir sur son confortable matelas. Lire la suite « L’Arabie Saoudite est-elle vraiment maudite? »

Le moyen de guerre du djihadisme

La destruction, de pièces archéologiques au musée de Mossoul, il y a quelques jours (NDR: mars 2015), suscite une naturelle indignation.
Ces opérations ne sont pas nouvelles comme en témoigne la destruction des grands bouddhas de pierre de Bâmiyân (Afghanistan), en 2001, par les Talibans. J’ai pu lire, ici et là, que ce processus d’élimination culturelle était à rattacher à la dialectique religieuse du wahhabisme, producteur du refus d’historicité hors de celle de l’islam originel.

Je ne crois pas que nous soyons, pourtant, dans autre chose que de la communication de guerre.
Ce qui a été mis en scène, dans le musée de Moussoul, n’est qu’un énième film de propagande destiné à nous atteindre et à nous maintenir dans la définition qui s’est construite de ces actes et de ce qui les anime, et de nourrir ainsi notre animosité.
Ces statues jetées au sol et attaquées au marteau piqueur ou à la masse sont livrées à nous en images de la barbarie, comme le sont les mises en scènes de la mise à mort de victimes de ce terrorisme. Lire la suite « Le moyen de guerre du djihadisme »

Les nuits de cristal rodent toujours

D’une nébuleuse initiale, on est aujourd’hui à la tentative d’établissement d’un califat avec son territoire et l’islam comme frontière et débordement de lui-même.

Le théâtre d’opération et son agenda doivent être considérés à travers une grille de lecture objective. Celle qui déroule son défilé d’avatars, cristallisant l’épopée délirante de la résurgence d’un l’Islam des origines et usant sciemment de tous les signes de l’horreur et de l’abomination pour nous sauter à l’esprit, et empêcher nos esprit modernes du recul salutaire sur les événements, pour révéler leur signification réelle. Lire la suite « Les nuits de cristal rodent toujours »