Vous avez dit crise de la représentation ?

Nous vivons incontestablement une grave crise de la représentation, mais elle n’est peut-être pas là, notamment au cœur de la Ve République, où trop de nos compatriotes se délectent de la situer et où d’autres désignent qu’elle est.

Ce que porte en elle une aussi longue crise de la représentation que celle que notre pays traverse, c’est la difficulté à se reconnaître dans le fonctionnement des institutions, dans la représentation politique, dans sa propre culture, et, au bout de ce phénomène, dans la République.

Cela nous place dans une gigantesque confusion où nous sommes collectivement englués et cette confusion est devenue le guide que nous chérissons.

C’est par elle que nous en sommes à considérer que la solution à notre trouble est de réaliser en quelque sorte un parlement à notre image, en termes de parités, d’équilibre des forces, et d’illusions, comme si, la représentativité était assurée par une simple et mensongère tentative de réplication permanente, dans le grand manège de nos avatars médiatiques.

On sait que cette course ne satisfera ni personne ni le but que nous assignons d’abord aux institutions, celui – même si nous sommes près de l’oublier – de nous dépasser afin que, justement, nous puissions nous y reconnaître et nous y ressourcer.

Si l’on admet qu’il y ait une crise de la représentativité, il est possible d’aller au-delà du miroir, de le traverser, et d’aller à la première des institutions. Il me semble, alors, que cette difficulté se trouve tout entière dans le fait que nous ne nous reconnaissons pas dans l’argent autant que nous devrions pouvoir le faire.

Certes, nous l’aimons, nous le désirons, nous le haïssons parfois, mais nous n’avons pas avec lui, avec ce qu’il représente, un rapport aussi sain et équilibré qu’il devrait l’être. Lire la suite « Vous avez dit crise de la représentation ? »