C’est pas beau, la vie?

L’ONU devrait s’emparer de la question relative aux drames, et particulièrement celui survenu à Mina, qui endeuillent l’Arabie Saoudite et le monde musulman. La sensibilité des opinions publiques est, je le crains, exploitée ici avec un rare cynisme et le rôle de l’Iran, avant de pouvoir accorder la confiance internationale à Téhéran, doit être étudié pour laver la République Islamique de tout soupçon.

La manière dont Téhéran a exploité le drame pour remettre en cause la légitimité de l’Arabie Saoudite interroge d’autant plus que, si l’on en croit la Saudi Gazette ce sont des pélerins iraniens qui, progressant en sens inverse de la circulation, ont causé la bousculade mortelle qui a permis, quelques heures plus tard, le déclenchement d’une dialectique de « crime contre les pélerins » et d’une propagande qui s’est développé pour réclamer un dépaysement de l’organisation du Hajj. Lire la suite « C’est pas beau, la vie? »

Une brêve histoire de la Révolution Islamique d’Iran

Le temps viendra de tirer au clair les conditions dans lesquelles la seconde guerre d’Irak a été déclenchée. Aujourd’hui encore, chacun se satisfait de la thèse généralement admise selon laquelle elle résulte d’une initiative des Américains fondée sur une série de mensonges d’Etat, n’ayant pour but que le contrôle du pétrole.
Cette thèse, il est vrai, a plusieurs mérites. Lire la suite « Une brêve histoire de la Révolution Islamique d’Iran »

Faut-il un droit de la presse particulier en état d’urgence?

[Origine du texte : 8 avril 2016]

Même si le débat constitutionnel est refermé, je me demande dans quelle mesure l’état d’urgence, correspondant donc à une série de mesures adoptées pour faire face à la menace lourde qui pèse sur nous, ne devrait pas aboutir à une limitation, un encadrement, de la liberté de la presse, tout comme, finalement, à une limitation de la démocratie directe.

Il me semble évident, aujourd’hui, que des forces nourrissent et instrumentalisent avec une vigueur redoublée le potentiel que leur offre ces vecteurs, et ces forces y renonceront d’autant moins que la société qui prétend se défendre donne l’image d’une société qui se désagrège et perd le nord.

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La guerre invisible

Une guerre invisible n’est pas une guerre qui ne se voit pas. C’est une guerre qui ne montre d’elle que ce qui la tient masquée.

Jusqu’à présent, il fait peu de doute que la guerre qui nous est livrée, et qui a ensanglanté en quelques mois la France, la Belgique, le Pakistan, la Turquie, le Mali, le Maghreb, est demeurée invisible, s’agissant de ses réels enjeux et de ses motivations concrètes.

Nous n’en absorbons que l’enfumage alors que ce qui importe réellement, pour défaire et rendre inopérante la stratégie mise en œuvre, c’est d’identifier l’origine de la menace et de discerner ses points d’appui et de développement.

Prenant le relais d’Al-Qaida, en perte d’influence apparente, des terroristes infiltrés en Europe érigent le drapeau noir de Daesh, chaque fois qu’ils commettent leurs abominables attentats.

Le résultat de ces opérations est toujours le même. Nous nous réveillons en plein cauchemar avec, pour paraphraser Le Spleen de Baudelaire, le drapeau noir des soldats du califat planté sur nos crânes inclinés.

Ils entrent dans notre pensée les éléments qui nous amènent à penser ce qu’ils veulent que nous pensions.

Affreux trophées qui nous ramènent toujours au pied du même mur, de nos mêmes limites à penser le mal au-delà de cette barrière.

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Ce que dit surtout la fatwa saoudienne contre le jeu d’échecs

Le jeu des échecs est donc un péché et contraire à l’Islam. La fatwa du grand mufti saoudien, le cheikh Abdulazziz Bin Abdullah, prononcée au cours de son émission télévisée, est rapportée par la presse qui se délecte, avec notre regard occidental, de pouvoir témoigner d’une culture arriérée.
Cet interdit, qui n’a pas force légale,  est d’autant plus déroutant a priori que ce jeu a été inventé par les Perses et a été introduit en Europe par les musulmans au Ve siècle. Lire la suite « Ce que dit surtout la fatwa saoudienne contre le jeu d’échecs »

La trotteuse du djihad et le pendule de la révolution islamique

Depuis le 11-septembre 2001, avec plus d’éclat qu’auparavant, les terroristes nous tiennent au rythme de la trotteuse et dans la suspension du temps auquel nous fixent leurs attentats et les menaces pour nous faire oublier le grand mouvement pendulaire et ce qu’il dissimule derrière sa propre évidence géopolitique.
Lorsqu’on a un doigt dans l’œil, on ne recouvre pas la vue en se plantant un autre doigt dans l’autre œil.

Ce que j’ai pensé dans la nuit du 13 au 14 Novembre 2015.
La phrase qui m’a ouvert les yeux.
Bien à vous.

Même devant l’ONU, la prestidigitation est un art majeur

J’ai suivi, ce lundi 28 septembre 2015, l’assemblée générale des Nations Unies et ce qui en a été rapporté, parfois, souvent, ne correspond pas à ce que j’ai vu et entendu, que ce soit dans la presse écrite ou encore dans les chaines d’information continue.
C’est particulièrement le cas à la fin du discours de Barack Obama. J’ai trouvé un grand orateur, parfaitement à l’aise et qui n’a pas besoin, ce qui se conçoit bien s’énonçant aisément, de lire son texte, car il incarne lui-même les valeurs qu’il s’efforce de transmettre et qui me paraissent concorder avec celles que promeut l’ONU. Lire la suite « Même devant l’ONU, la prestidigitation est un art majeur »

Russie, Iran : la stratégie du serpent à deux têtes

La manière dont se présentent les évènements, comme l’éclairage médiatique dont ils bénéficient, ne change pas leur nature.
Je maintiens ce que j’ai dit et écrit. L’Iran et la Russie, ou la Russie et l’Iran, sont à l’œuvre. Ce que nous enseigne cette période, c’est que la Russie de Vladimir Poutine renoue avec une ambition hégémonique et que la République Islamique d’Iran n’a jamais cessé d’être une Révolution Islamique permanente.
Nous ne voulons peut-être pas le voir, mais c’est ce qui est et ce qui agit.

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